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Congrès du PS : un vote pour reprendre « la tête de la gauche »

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Une affiche du Parti socialiste français (PS).

Photo: PHILIPPE HUGUEN/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

Militant socialiste du 18e arrondissement de Paris, Philippe Silvestre se souvient avec nostalgie d’une période où, dans ce quartier, les troupes du PS se comptaient par milliers. Et mardi, comme près de 40.000 autres militants en France, il est parti voter pour refaire de son parti la force dominante de la gauche.
Dans cette section acquise à Nicolas Mayer-Rossignol, principal challenger du premier secrétaire sortant Olivier Faure, cet ingénieur de 61 ans ne cache pas sa sympathie pour le maire de Rouen, qui avait échoué d’un cheveu à prendre la tête du parti lors du dernier congrès en 2023.

Le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol (PS) pose lors d’une séance photo à Paris, le 20 mai 2025. (JOEL SAGET/AFP via Getty Images)

« Il faut une envie dans la direction du parti d’avoir un candidat socialiste à la présidentielle et de ne pas être simplement une candidature de témoignage », explique Philippe Silvestre, regrettant que les militants socialistes ne soient plus que quelques centaines dans cet arrondissement populaire.
Veiller à l’intégrité du scrutin
Comme dans les autres sections socialistes du pays, il a dû prouver son identité de militant à jour de cotisation pour déposer son bulletin dans l’urne. Ici pas de boîte à chaussures pour recevoir les votes, comme cela peut parfois se faire dans les petites sections qui ont peu de moyens.
Des assesseurs représentant les courants des trois candidats – Olivier Faure, Nicolas Mayer-Rossignol et Boris Vallaud – veillent à l’intégrité du scrutin, après les accusations de tricheries qui avaient entaché le précédent congrès en 2023, qui avait vu la victoire d’Olivier Faure.

Le premier secrétaire du parti socialiste français de gauche (PS) Olivier Faure (à g.) s’entretient avec le vice-président du groupe socialiste, écologiste et républicain au Sénat, Eric Kerrouche, au bureau de l’hôtel Matignon à Paris, le 20 mai 2025. (THOMAS SAMSON/AFP via Getty Images)

Il n’y aura plus d’alliance avec LFI
Les trois candidats à la couronne socialiste jurent qu’il n’y aura plus d’alliance avec LFI, force motrice à gauche depuis les 22% de Jean-Luc Mélenchon en 2022, mais maintenant devenue un repoussoir pour beaucoup.
« Je voudrais que le parti soit plus actif pour être à la tête de la gauche », indique Philippe Silvestre, au PS depuis 2006, qui « n’a pas une grande sympathie pour l’alliance avec La France insoumise ». « A aucun moment nos choix ont été subordonnés à LFI et Jean-Luc Mélenchon », proteste Yasmine El Jaï, membre du secrétariat national du parti mais venue comme simple militante.
« On est la première force de gauche »
« Au Parlement, en comptant les députés et les sénateurs, on est la première force de gauche », appuie-t-elle, estimant qu’Olivier Faure a eu le mérite de « réancrer le parti à gauche ».
A Montpellier, au siège de la Fédération du PS de l’Hérault, forte de quelque 1.500 adhérents, le vote se déroule sous les portraits de Jean Jaurès, Léon Blum et Georges Frêche, emblématique et controversé maire PS de Montpellier décédé en 2010.
Dans cette fédération également acquise à Nicolas Mayer-Rossignol, un moment de tension apparait après deux heures de vote, quand l’observatrice du camp d’Olivier Faure fait état de « problèmes dans les preuves de paiement » des cotisations des adhérents. Des incidents qu’elle promet de faire remonter.
« Éviter le choc des deux blocs du congrès de Marseille »
Michel Calvo, adjoint de l’actuel maire de Montpellier Michaël Delafosse, est l’un des rares à défendre la motion de Boris Vallaud, « pour éviter le choc des deux blocs du congrès de Marseille ».

Le président du groupe parlementaire Socialistes et Apparentes Boris Vallaud à l’Hôtel Matignon à Paris le 20 mai 2025. (THOMAS SAMSON/AFP via Getty Images)

« Militante de longue date », Najiha, fonctionnaire de 48 ans qui n’a pas souhaité donner son nom de famille, aspire au « changement ». « Je voudrais qu’on se batte un peu plus sur la justice sociale, l’environnement », dit-elle, reprochant à Olivier Faure de « représenter la continuité avec les éléphants du PS comme Martine Aubry ».
« Incarner le PS avec quelque chose de nouveau »
Dans la petite section de Carmaux (Tarn, 31 électeurs), ville natale de Jean Jaurès et acquise à la gauche depuis 1892, François Bouissié a aussi choisi la motion de Boris Vallaud, chef des députés PS, « le plus à même de rassembler aujourd’hui un parti qui est trop marqué sur deux camps très distincts et assez fratricides ».
Pour ce chef d’entreprise de 37 ans, au PS depuis un peu moins de 20 ans, « le bilan de Faure n’est pas mauvais. Il a pris des décisions très difficiles (…) Après, il faut aujourd’hui, je crois, incarner le PS avec quelque chose de nouveau », ajoute-t-il..