Devenue paraplégique à la suite d’une chute en montagne en juin 2020, Laura, 25 ans, a porté plainte contre la MAIF pour entrave à la justice. Elle reproche à son assureur de ne pas lui avoir versé les indemnités et remboursements auxquels elle estime avoir droit, en lien avec son handicap.
Alors que cinq années se sont écoulées depuis sa terrible chute dans le massif de Belledonne (Savoie), Laura n’a touché que 18.000 euros de son assureur, une somme bien inférieure à celle qui aurait dû lui être versée en raison de son handicap, évaluée à 235.000 euros. Elle a déposé plainte contre son assureur et contre le médecin-expert, la docteure Isabelle R.
« Il y a plein de postes de préjudices qui n’ont pas été appliqués »
La jeune femme, qui est maintenant maman d’une petite Agathe âgée de trois mois et demi, bénéficiait d’un contrat « Praxis » auprès de la MAIF lorsque le drame s’est produit. Celui-ci était censé la couvrir en cas d’accidents de la vie.
Aujourd’hui, elle ne demande que l’application de son contrat d’assurance. Elle a indiqué auprès de BFMTV qu’après avoir « fait le calcul avec [son] avocat », plusieurs postes de préjudices « n’ont pas été appliqués ».
Elle a souligné par exemple ne pas avoir pu bénéficier d’indemnités et de remboursements de frais « liés à [son] handicap » tels que les travaux de son logement, qui a notamment dû être modifié pour lui permettre de se déplacer avec plus d’aisance. « À ce jour, cinq ans après l’accident, tous nos aménagements n’ont pas encore été payés », a-t-elle expliqué à nos confrères, soulignant que si sa famille ne l’avait pas aidée, elle serait dans une « situation vraiment très compliquée ».
De même, la jeune femme aurait pu bénéficier d’une aide à la personne, notamment pour les courses ou l’entretien de son logement. Or, les 62.000 euros annuels auxquels elle aurait pu prétendre pour ce poste ne lui ont pas été versés et cette somme est désormais perdue.
« Tout est bloqué, c’est comme si nous devions mettre notre vie sur pause »
Pour prouver ses dires, Laura affirme qu’il existe « des preuves très claires » et dévoile que son assureur et son médecin-expert ont essayé de lui cacher le montant exact de ses indemnités. « J’ai rencontré plusieurs fois le médecin-expert qui a fixé mon taux de handicap, qui a validé mes préjudices dans des notes que je n’ai jamais eues », a-t-elle stipulé, précisant avoir finalement pu obtenir « ces notes techniques » – qui ont toutefois bel et bien été envoyées à son assureur – grâce à son avocat. « J’aurais dû pouvoir toucher ces sommes-là, c’est écrit noir sur blanc », a-t-elle certifié, déplorant : « Tout est fait pour me laisser dans le flou et dans l’attente de toucher des remboursements. »
Au total, Laura et son avocat estiment à 235.000 euros le montant des avances qui auraient dû lui être versées, sachant que les aides définitives, elles, doivent encore être évaluées. « On se trouve face à un refus concerté, ce qui montre la servilité du (médecin-expert) à l’égard de l’assureur. C’est en cela qu’il y a corruption, car la décision de l’expert est influencée par son donneur d’ordre », a spécifié auprès du Parisien l’avocat de Laura, Me Bourgin. « En attendant que la justice passe et que l’assureur joue enfin son rôle, tout est bloqué. C’est comme si nous devions mettre notre vie sur pause », a déploré Laura.
La MAIF – qui a dit à BFMTV être « pleinement » consciente de la « situation difficile de sa sociétaire » – a déclaré qu’elle ne pouvait pas s’exprimer sur ce dossier. En raison de l’ouverture d’une « procédure pénale », elle se doit en effet de respecter la confidentialité de l’instruction. Elle a en outre certifié que « jusqu’à présent », les frais présentés à la MAIF et par ailleurs déclarés et validés par les organismes sociaux « ont été pris en charge ».
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