Le discours du Trône prononcé au Canada par le roi britannique appelle à la transformation économique du pays dans un monde en mutation

Par Matthew Horwood
28 mai 2025 03:53 Mis à jour: 28 mai 2025 12:23

Le Canada a une « opportunité incroyable » de poursuivre sa transformation économique, a déclaré le gouvernement dans son discours du trône, prononcé par le roi Charles III le 27 mai. C’est la troisième fois dans l’histoire du Canada qu’un monarque prononce ce discours.

Le roi Charles a ouvert la 45législature avec un discours prononcé depuis la salle du Sénat, décrivant les priorités du nouveau gouvernement libéral dirigé par le Premier ministre Mark Carney.

À la lecture du discours préparé par le gouvernement, le roi Charles a déclaré que le Canada avait l’occasion de se renouveler en s’engageant dans la plus grande transformation de son économie depuis la Seconde Guerre mondiale. Il a ajouté que l’une des priorités du gouvernement était d’identifier et de réaliser des projets d’importance nationale qui « relieront le Canada, resserreront ses liens avec le monde et créeront des emplois bien rémunérés pour des générations ».

M. Carney avait invité le roi Charles à prononcer le discours du Trône en mars dernier, alors que M. Trump faisait référence à plusieurs reprises au Canada comme étant le « 51e État » et qu’il souhaitait que le Canada rejoigne les États-Unis.

Le discours n’a pas abordé cette controverse, mais a évoqué une relation « changeante » avec les partenaires du Canada. Le roi a également affirmé que M. Carney et M. Trump travaillaient à forger une nouvelle relation.

Le roi Charles a indiqué que, même si de nombreux Canadiens ressentent de l’anxiété face aux « changements radicaux du monde qui les entoure », le pays peut se montrer à la hauteur. Il a ajouté que le Canada peut « saisir cette occasion en reconnaissant que tous les Canadiens peuvent se donner bien plus que ce que n’importe quelle puissance étrangère, quel que soit le continent, ne pourra jamais leur enlever ».

C’est un concept que M. Carney avait répété pendant la campagne électorale fédérale. Le discours abordait de nombreuses autres promesses faites par les libéraux durant cette campagne, notamment l’élimination des barrières commerciales interprovinciales, une réduction d’impôt pour la classe moyenne, le renforcement de la sécurité aux frontières et du contrôle des armes à feu, ainsi que l’équilibre du budget de fonctionnement du gouvernement fédéral pour les trois prochaines années.

En référence à la série de tarifs douaniers imposés au Canada par les États-Unis, le discours a également mentionné que le gouvernement libéral encouragerait la croissance économique pour « garantir que [les Canadiens] ne surviv[ent] pas seulement aux guerres commerciales en cours, mais qu[‘ils] en sort[ent] plus forts que jamais ».

Le roi Charles et la reine Camilla déposent une couronne sur la tombe du Soldat inconnu au Monument commémoratif de guerre du Canada à Ottawa, le 27 mai 2025. (Patrick Doyle/POOL/AFP via Getty Images)

À cette fin, le discours a présenté le plan du gouvernement visant à accélérer l’approbation des grands projets, ce qui comprend la création d’un nouveau bureau fédéral pour réduire les délais d’examen de plus de moitié.

Le gouvernement a indiqué dans son discours que le renforcement de l’économie canadienne passe notamment par la transformation du pays en une superpuissance énergétique mondiale, tant dans le domaine des énergies propres que conventionnelles, tout en luttant contre les changements climatiques. Le gouvernement s’est également engagé à créer de nouveaux parcs nationaux et des aires marines protégées.

Le discours du Trône a également abordé la question du logement, réitérant la promesse du gouvernement libéral de doubler le rythme de construction résidentielle en investissant dans les logements préfabriqués et modulaires, tout en créant une nouvelle entité du logement afin d’accélérer la construction de logements abordables et d’offrir des financements aux constructeurs. Ce plan ferait également du gouvernement fédéral un constructeur d’habitations.

En ce qui concerne la sécurité et la défense, un domaine d’intérêt au cours des derniers mois dans un contexte de pressions exercées par les États-Unis et d’inquiétudes concernant la souveraineté de l’Arctique, le roi Charles a déclaré que le gouvernement renforcerait la sécurité des frontières grâce à un financement et des ressources supplémentaires pour l’Agence des services frontaliers du Canada.

Le gouvernement s’est engagé à empêcher l’entrée d’armes et de drogues illégales dans le pays, tout en « protégeant les droits des propriétaires d’armes respectueux des lois et les traditions de chasse ancestrales des peuples autochtones ». Le discours n’a pas évoqué le rachat d’armes, bien que le programme fédéral devrait débuter pour les particuliers ce printemps.

En ce qui concerne l’armée, le roi a assuré que le Canada « reconstruirait, réarmerait et réinvestirait » dans les Forces armées canadiennes en renforçant son partenariat avec ses alliés européens et en investissant davantage dans la sécurité de l’Arctique.

Le roi Charles et la reine Camilla quittent l’aéroport international Macdonald-Cartier d’Ottawa le 27 mai 2025. (Patrick Doyle/POOL/AFP via Getty Images)

Le Canada est actuellement l’un des rares pays membres de l’OTAN à ne pas atteindre l’objectif de dépenses de défense de l’Alliance, fixé à 2 % du PIB. M. Carney a promis d’atteindre cet objectif d’ici 2030, tandis que l’Alliance envisage de porter cet objectif à 5 % dans les prochaines semaines.

Cérémonie

Le roi Charles est arrivé au Sénat plus tôt dans la journée dans une calèche du XIXe siècle escortée par des agents de la GRC (Gendarmerie royale de Canada), à cheval, où il a été accueilli par des dignitaires dont le sénateur Marc Gold, qui représente le gouvernement au Sénat, la chef d’état-major de la Défense Jennie Carignan et le commissaire de la GRC Michael Duheme.

Dans l’auditoire, outre les parlementaires et les membres du cabinet actuels, il y avait également des juges de la Cour suprême, de hauts dirigeants militaires et d’anciens parlementaires et Premiers ministres, dont Justin Trudeau, Stephen Harper et Kim Campbell.

L’ancien Premier ministre du Canada Justin Trudeau (à g.) et l’ancien Premier ministre du Canada Stephen Harper conversent avant l’apparition du roi Charles III et de la reine Camilla à la Chambre du Sénat pour l’ouverture officielle du Parlement lors d’une visite officielle au Canada le 27 mai 2025 à Ottawa, Ontario. (Chris Jackson – Pool/Getty Images)

C’était la première fois depuis 1957 que le monarque lisait le discours du Trône à l’ouverture d’une nouvelle législature. La reine Élisabeth II prononça ce discours cette année-là, puis de nouveau en 1977 , cette fois pour ouvrir la troisième session de la 30e législature.

Le roi Charles a rappelé qu’au cours des 70 années écoulées depuis l’ouverture du Parlement par un monarque, le Canada avait « embrassé ses racines britanniques, françaises et autochtones et était devenu un pays audacieux, ambitieux, innovateur, bilingue, véritablement multiculturel et engagé dans la réconciliation ».

Le roi Charles a également commencé son discours en reconnaissant les terres autochtones, ce qui était la première fois qu’un monarque le faisait lors d’un discours du Trône.

À la fin de son discours, le roi Charles a exprimé sa « sincère gratitude » au peuple canadien et a déclaré que la chaleur de son accueil au pays « [leur] rappelle que le vrai Nord est bel et bien fort et libre ».

Après le discours du Trône, le roi Charles et la reine Camilla se sont rendus au Monument commémoratif de guerre du Canada pour déposer une couronne sur la tombe du Soldat inconnu.

Ils sont montés à bord d’un avion à l’aéroport international Macdonald-Cartier d’Ottawa peu de temps après, concluant ainsi leur visite de deux jours au Canada.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.