Le compositeur italien Ennio Morricone s’éteint à 91 ans

Par Epoch Times avec AFP
6 juillet 2020 11:23 Mis à jour: 6 juillet 2020 11:40

Auteur de centaines de musiques de films et double oscarisé, le célèbre maestro italien Ennio Morricone, réputé pour les bandes originales des westerns spaghetti, est décédé lundi à l’aube à Rome.

Le compositeur est mort à l’âge de 91 ans dans une clinique de la capitale italienne où il était hospitalisé à la suite d’une chute ayant provoqué une fracture du fémur.

A créé plus de 500 musiques pour le cinéma

Morricone avait créé plus de 500 musiques pour le cinéma, avec des mélodies aussi légendaires que celle du film « Le bon, la brute et le truand » (1966).

Sa composition la plus mémorable restera sans doute le lancinant air d’harmonica joué par Charles Bronson dans « Il était une fois dans l’Ouest » (1968).

« S’est éteint à l’aube avec le réconfort de la foi »

Ennio Morricone « s’est éteint à l’aube avec le réconfort de la foi », indique un communiqué de l’avocat et ami de la famille Giorgio Assumma.

« Il est resté pleinement lucide et d’une grande dignité jusqu’au dernier moment », affirme le communiqué.

-Le compositeur italien Ennio Morricone salue les applaudissements du public après avoir dirigé le concert de Noël sur la Piazza Duomo de Milan le 16 décembre 2006. Photo FILIPPO MONTEFORTE / AFP via Getty Images.

Le décès de l’un des Italiens les plus connus au monde a suscité de très nombreuses réactions.

« Nous nous souviendrons pour toujours et avec une reconnaissance infinie, du génie artistique du maestro Ennio Morricone. Il nous a fait rêver, il nous a émus et fait réfléchir, écrivant des notes inoubliables qui resteront pour toujours dans l’histoire de la musique et du cinéma », a réagi sur Twitter le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte.

Hommage de la classe politique italienne

« Adieu maestro et merci pour les émotions que tu nous a offertes », a commenté sur Twitter Roberto Speranza, ministre de la Santé.

L’hommage de la classe politique italienne a été unanime, de la gauche à l’extrême droite et un député a immédiatement proposé de donner son nom à une rue de Rome.

-Le compositeur Ennio Morricone et sa femme assistent à la première du film « La Sconosciuta » le sixième jour du Festival du Film de Rome le 18 octobre 2006 à Rome, Italie. Photo de Chris Jackson / Getty Images.

« Ennio Morricone l’empereur de la musique au cinéma, un harmonica, des rythmes, mélodies, instruments inattendus, des trilles, 3 notes faciles à retenir, la prodigalité de ses partitions », a réagi sur Twitter Gilles Jacob, ancien directeur du festival de cinéma de Cannes.

« Si triste de la disparition de l’immense Ennio Morricone. Le petit Toto de Cinéma Paradiso et tous les amoureux du compositeur sont bouleversés aujourd’hui », a commenté pour sa part le violoniste français Renaud Capuçon.

Pour ce musicien exigeant, les concerts étaient aussi importants pour pleinement apprécier ses compositions.

« Car au cinéma, on ne peut pas écouter avec attention la musique, il y a les dialogues, les bruits, les effets spéciaux, tout cela distrait le public. Or, la musique doit être écoutée et les concerts permettent au public d’écouter ma musique, seulement ma musique », avait-il expliqué à l’AFP en 2017 dans le studio qu’il a aménagé dans son vaste appartement romain.

Dès l’âge de six ans, Ennio Morricone, né le 10 novembre 1928 à Rome, commence à composer. A dix ans, il s’inscrit au cours de trompette de la prestigieuse Académie nationale Sainte-Cécile à Rome.

Il étudie également la composition, l’orchestration, l’orgue et s’initie à la musique sérielle.

Après avoir débuté par la musique « sérieuse », il commence en 1961 à 33 ans au cinéma avec « Mission ultra-secrète » de Luciano Salce.

La célébrité arrive avec « Pour une poignée de dollars » (1964) de Sergio Leone. Sa collaboration fructueuse avec le maître du western spaghetti lui apporte une réputation internationale.

Mais Morricone ne se cantonne pas au western. Ce Romain compose des bandes originales pour des films d’époque comme « 1900 » ou « Vatel », des comédies telles que « La cage aux folles » et met en musique des films engagés: « Sacco et Vanzetti » (« Here’s to You » chanté par Joan Baez), « La classe ouvrière va au paradis » ou « La bataille d’Alger ».

 

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.