Le comté dans le viseur des écologistes : « Il faut arrêter d’en manger », fulmine un militant

Par Emmanuelle Bourdy
12 mai 2025 19:07 Mis à jour: 13 mai 2025 01:02

Bien que considéré comme un fleuron du patrimoine gastronomique français, le comté est critiqué par certains militants écologistes pour son impact sur la biodiversité et les conditions de vie des animaux.

Des militants écologistes dépeignent le comté comme une catastrophe écologique, responsable de la pollution des rivières dans sa zone de production, à savoir le Jura, l’Ain et le Doubs. En plus de ses effets néfastes sur la biodiversité, ces militants critiquent la filière, l’accusant de cruauté envers les animaux. Mais nombre de personnes, dont les producteurs laitiers mais aussi des députés, dénoncent ces accusations.

« Aucun intérêt nutritionnel » et « plutôt mauvais pour la santé »

Parmi les détracteurs de ce délicieux fromage AOC et AOP, Pierre Rigaux, militant écologiste également activiste animaliste. Celui-ci a expliqué le 24 avril dernier au micro de France inter que « si le comté est mauvais écologiquement, si c’est mauvais pour les animaux, terrible même pour les animaux », alors « il faut donc arrêter d’en manger ». « La question serait complexe si on avait un besoin vital de fromage à pâte dure, mais il se trouve que le fromage, ça n’a aucun intérêt nutritionnel, c’est même plutôt mauvais pour la santé », a-t-il affirmé.

L’azote et le phosphore, présents dans les déjections bovines, « se retrouvent dans l’eau en grande quantité », a encore alerté le militant, précisant que cette pollution entraînait « des proliférations d’algues », la « disparition de la biodiversité aquatique », ainsi qu’une hausse de « la mortalité des poissons ».

Cette situation résulterait, d’après les écologistes, de l’intensification progressive de l’agriculture au cours des dernières années, en particulier de l’augmentation de la production de comté. De même selon eux, la fabrication du Comté serait responsable de souffrances animales car, pour produire du lait, les vaches doivent mettre bas. Si les veaux femelles servent à renouveler le troupeau, les veaux mâles, en revanche, sont envoyés à l’abattoir pour finir en boucherie.

« Stop au dénigrement »

De son côté, l’ensemble de la filière affirme avoir pris conscience de ces enjeux environnementaux et s’efforce désormais de mettre en place des solutions alternatives pour limiter la pollution des sols. « On est quand même l’AOP la plus contraignante, le cahier des charges s’est énormément resserré cette année. Tout ce qu’on fait, on le fait dans le sens de bien le faire », s’est défendu au micro de BFMTV Samuel Pertreux, éleveur de vaches laitières. Pour cet agriculteur, qui invite Pierre Rigaux à « venir visiter [sa] ferme », cette polémique traduit avant tout une volonté de « faire le buzz ».

La députée du Jura, Danielle Brulebois, a réagi sans tarder en publiant un tweet ce 11 mai, déclarant que « notre comté élu meilleur fromage du monde est l’un des plus protecteur et respectueux de la biodiversité et de l’environnement ! » « Stop au dénigrement », a-t-elle ajouté, concluant : « Nous ne nous laisserons pas faire, les consommateurs raffolent du Comté, ils ont raison ! »

« Ce n’est pas à une poignée de bobos écolos de nous dicter ce que l’on doit aimer ou manger ! Vive le Comté, nos Montbéliardes, sa filière et nos emplois ! » a également écrit sur X la députée de la 4e circonscription du Doubs, Géraldine Grangier, accompagnant ce message d’une courte vidéo.

Hashtag #TouchePasAuComté

« Restons sérieux ! » a de son côté tranché la préfecture du Jura sur X, indiquant : « Le comté, c’est du Jura, du goût, du calcium, des protéines… et zéro culpabilité. Un savoir-faire, des éleveurs engagés, une filière exemplaire. L’interdire ? Autant interdire les couchers de soleil sur le Jura. » Un hashtag #TouchePasAuComté a même vu le jour en guise de protestation, via les réseaux sociaux.

Ces réactions ont déclenché une réponse de Pierre Rigaux, qui s’est fendu d’un tweet ce dimanche sur le réseau social : « Les Jurassiens ont le droit et ont un besoin vital d’avoir des cours d’eau préservés. » Le militant écologiste, qui prône également l’abolition de la chasse, chercherait par le biais de ce combat à « jeter le discrédit sur l’ensemble de la production fromagère française », selon Le Figaro.

Un « microcosme bien organisé »

Nos confrères soulignent avec ironie que cette controverse serait « un crime de plus contre l’humanité », infiniment plus grave, apparemment, que la pollution endémique affectant de nombreux pays d’Afrique ou la déforestation en Asie du Sud-Est liée à la production de l’huile de palme, et plus grave également que la problématique en Amérique du Sud « pour planter le soja nécessaire à la fabrication de nombreux substituts alimentaires végans ».

Concernant les prises de position de ces défenseurs de la cause animale – dont fait également partie l’association L214 (qui a pour objectif d’abolir totalement l’élevage et de « favoriser la transition vers une alimentation végétale ») ou encore le Parti animaliste – le quotidien évoque un « microcosme bien organisé », régulièrement sollicité par les médias pour diffuser ses convictions, et qui profiterait entre autres du soutien financier de la fondation américaine Open Philanthropy. Cette dernière finance plusieurs laboratoires spécialisés dans la production d’aliments végétaux transformés, conçus pour remplacer la viande.

BFMTV nous rappelle que le comté est aujourd’hui le fromage français bénéficiant d’une appellation d’origine protégée (AOP) le plus consommé, avec près de 70.000 tonnes écoulées chaque année.

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