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Le JT de Léa Salamé épinglé par la CGT de France Télévisions : « un journal d’Ancien Régime »

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Léa Salamé, journaliste de France 2, à Paris, le 4 septembre 2025.

Photo: Crédit photo LUDOVIC MARIN/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Depuis un peu moins de deux semaines aux commandes du JT de 20 h, Léa Salamé se retrouve dans la tourmente : la CGT de France Télévisions a fustigé son traitement de la mobilisation du 10 septembre, accusant la journaliste de passer sous silence les raisons de la colère des manifestants et de se concentrer uniquement sur l’ordre public et les perturbations pour les travailleurs.
« Pour tenter de gagner le Graal de la meilleure audience devant TF1, la direction de l’information de France Télévisions semble avoir misé sur tout ce qu’il y a de plus rance dans le spectre des opinions politiques », a dénoncé le communiqué de la CGT ce mardi, critiquant le 20 h de France 2 et la manière dont Léa Salamé a traité l’information de la journée de mobilisation « Bloquons tout ».
« En passe de gagner le concours du journal le plus réactionnaire »
Titré « Le 20 h de France 2, en passe de gagner le concours du journal le plus réactionnaire », le syndicat a d’abord précisé dans son communiqué que lors de cette édition, « après une ouverture classique sur le choix du futur Premier ministre », Sébastien Lecornu ayant été nommé pour remplacer François Bayrou, « là, soudain, l’information se met au garde-à-vous ».
Rappelant que, selon les sondages, un Français sur deux soutient le mouvement « Bloquons tout ! », la CGT a ensuite reproché à la journaliste de France 2 de totalement occulter « les raisons de la colère populaire, pour ne traiter cette journée que sous l’angle du maintien de l’ordre et des perturbations à venir pour la France qui travaille ».
« Les forces de l’ordre ont appris des gilets jaunes à être plus efficaces »
Selon le syndicat, le sujet de France 2 a surtout mis en avant les moyens policiers, présentant les manifestants comme « des casseurs » plutôt que comme « des citoyens avec des revendications légitimes ». « France 2 se met ainsi explicitement du côté de la police, quitte à mettre en danger ses équipes qui couvriront les manifestations », a assuré la CGT.
Cette dernière s’est également insurgée contre Léa Salamé, laquelle a affirmé que « les forces de l’ordre ont appris des gilets jaunes à être plus efficaces », omettant de rappeler que, sous Emmanuel Macron, « la répression policière n’a jamais été aussi violente ».
Léa Salamé n’a pas non plus pris en compte « le statut de journaliste en cas de violences urbaines », selon la CGT, qui craint que ces derniers soient traités « comme n’importe quel manifestant ».
« Trop d’impôts » et « Nicolas qui paie »
« Les seules revendications exprimées dans le journal sont celles du ‘trop d’impôts’ et du ‘Nicolas qui paie’. Rien sur le naufrage des services publics, les milliardaires qui se gavent, les vraies revendications de gauche », a encore dénoncé la CGT, s’inquiétant de voir les téléspectateurs incités à « faire un lien entre le mouvement « Bloquons tout » et l’extrême droite ».
Enfin, le syndicat a conclu son communiqué en pointant l’onction du cardinal Bustillo – ce dernier invitant à « sortir de la lutte des classes » –, qualifiant le JT de la journaliste de « journal d’Ancien Régime » qui méprise les citoyens et les journalistes.
Malgré ces critiques, tvmag.lefigaro.fr rapporte que, ce 10 septembre, le JT de 20 h sur France 2 a enregistré son meilleur score depuis quatre mois, avec 4,15 millions de téléspectateurs. Le JDD précise de son côté que ce jeudi, ni Léa Salamé ni France TV n’avaient réagi publiquement aux critiques de la CGT sur l’angle éditorial du journal.