Le mouvement de protestation des policiers marseillais se poursuit, assurent les syndicats

Par Epoch Times avec AFP
25 juillet 2023 18:00 Mis à jour: 25 juillet 2023 18:16

Arrêts maladie et grève du zèle : le mouvement de colère des policiers marseillais, qui dénoncent le placement en détention provisoire d’un de leurs collègues suspecté de violences policières, se poursuit et se propage, ont assuré mardi des syndicats des forces de l’ordre. 

« On a eu quelques arrêts maladie de fonctionnaires d’abord, effectivement d’unités de voie publique, puis il y a eu un effet de contagion très, très rapide », affirme mardi à l’AFP Eddy Sid, délégué Unité SGP Police-Force ouvrière, un syndicat qui avait appelé les agents à ne plus réaliser que leurs missions essentielles pour protester contre l’incarcération de leur collègue dans la nuit du 20 au 21 juillet.

« Des centaines de fonctionnaires sont en arrêt maladie »

« Aujourd’hui, ça concerne l’intégralité de Marseille. Un grand nombre, des centaines de fonctionnaires sont en arrêt maladie », assure-t-il, précisant que ces arrêts « sont difficilement quantifiables parce que c’est un mouvement qui est hors tout cadre syndical ». « Mes collègues, dorénavant, ne sortiront que sur réquisition (…), ils ne sortiront que lorsqu’il y aura un appel 17, lorsqu’ils seront requis par une victime demandant effectivement à l’aide », assène-t-il.

Les autorités ne donnent de leur côté aucun chiffre sur ce mouvement de protestation. « C’est difficile d’avoir des chiffres, je peux juste dire qu’il y a énormément » de policiers qui se sont mis en arrêt maladie ces derniers jours, explique de son côté Rudy Manna, porte-parole du syndicat Alliance Police Nationale.

« Les arrêts maladie sont entre 300 et 500 dans les Bouches-du-Rhône et depuis deux jours ça s’est diffusé dans le Vaucluse, les Alpes-Maritimes, le Gard ou le Var », affirme de son côté Bruno Bartoccetti, en charge de la zone Sud chez Unité SGP Police FO. Les effectifs de la direction départementale de la sécurité publique des Bouches-du-Rhône s’établissent à environ 4200 policiers, dont 2000 environ à Marseille.

À Nice, deux commissariats, ceux de Saint-Augustin (Nice-Ouest) et de l’Ariane (Nice-Est), sont perturbés, a précisé la direction départementale de la sécurité publique des Alpes-Maritimes à l’AFP. Le public qui n’est pas accueilli est redirigé vers les commissariats du centre-ville.

La grogne des policiers soutenue par leur directeur général

Depuis la fin de semaine dernière, ces policiers du sud de la France se mobilisent contre l’incarcération d’un agent d’une brigade anticriminalité de Marseille dans le cadre d’une enquête sur des violences policières commises en marge des émeutes de début juillet.

Ce policier, mis en examen avec trois autres collègues, placés sous contrôle judiciaire, est soupçonné d’avoir roué de coups un homme de 21 ans dans la nuit du 1er au 2 juillet dans la cité phocéenne. Il conteste son placement en détention provisoire et son appel sera examiné le 3 août par la cour d’appel d’Aix-en-Provence.

Le directeur général de la police nationale Frédéric Veaux, venu samedi à Marseille rencontrer des agents de la BAC et des représentants des syndicats, a apporté dimanche dans Le Parisien son soutien à la grogne des policiers, suscitant l’indignation des magistrats et d’une partie de la classe politique.

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