Le nouveau congé de naissance sera financé par des économies sur les allocations familiales
Le financement du nouveau congé de naissance passera par un report de la majoration des allocations familiales, a confirmé mercredi la ministre de la Santé Stéphanie Rist, devant la commission des Affaires sociales du Sénat.

Photo: Gabriel Pahontu/Shutterstock
Ce « congé de naissance » supplémentaire, d’une durée de deux mois par parent, sera rémunéré à 70% du salaire net le premier mois, puis à 60% le second. Il s’agit, a-t-elle insisté, d’une mesure « autofinancée, dans le cadre du sérieux budgétaire proposé » dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026.
Un report critiqué mais assumé
La ministre a précisé que ce dispositif n’engendrerait aucun déficit nouveau pour la Sécurité sociale. Son financement repose sur le décalage de la majoration des allocations familiales, versées à partir du deuxième enfant, de 14 à 18 ans. D’après Le Parisien, cette mesure permettrait à la branche famille d’économiser environ 200 millions d’euros.
Ce choix est motivé, selon Stéphanie Rist, par des études de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), montrant que le coût d’un enfant devient aujourd’hui sensiblement plus élevé à 18 ans qu’à 14 ans. « Ce qui n’était pas vrai il y a des années », a-t-elle expliqué, estimant que l’aide parviendrait désormais au moment où elle est « la plus efficace ».
Une « contribution partagée » sur les complémentaires santé
Interrogée sur la nouvelle taxe exceptionnelle appliquée aux complémentaires santé, la ministre a invoqué la nécessité d’un « effort partagé entre tous les acteurs » de la Sécurité sociale. Initialement fixée à 2,05%, cette contribution pourrait grimper à 2,25%, soit un rendement d’environ 1,1 milliard d’euros destiné à financer la suspension de la réforme des retraites.
Mme Rist a également annoncé le lancement d’une mission « avec deux personnalités qualifiées dans les jours qui viennent » pour réfléchir à l’évolution des relations entre Assurance maladie et complémentaires santé, dans l’objectif de faire « évoluer notre modèle de financement ».
Défense des franchises et nouvelles « maisons France Santé »
La ministre a par ailleurs défendu avec vigueur le doublement des franchises médicales payées par les patients, qu’elle préfère appeler « forfaits de responsabilité ». « Ce n’est pas de la culpabilisation, ce n’est pas de la stigmatisation », a-t-elle affirmé, soulignant que « 15.000 à 16.000 personnes consultent 25 médecins généralistes par an ».
Elle a rappelé que « 18 millions de nos concitoyens – les mineurs, femmes enceintes et bénéficiaires de la complémentaire solidaire – ne paient pas ces franchises » et ne seront donc pas concernés.
Enfin, Stéphanie Rist a indiqué que les « efforts collectifs » prévus dans le budget de la Sécurité sociale permettront de financer les futures maisons France Santé, présentées par le Premier ministre Sébastien Lecornu. Leurs contours restent encore flous, mais elles devraient, selon elle, constituer « un vrai levier d’accès aux soins ». « Dans les prochains jours, le Premier ministre va avoir l’occasion de préciser sa vision », a-t-elle annoncé.

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