Le paganisme des « droits de la nature » progresse en Occident

L'Irlande est peut-être sur le point de mettre en place des protections juridiques pour la nature dans lesquelles le développement de l'homme passe au second plan.

Par Wesley J. Smith
4 janvier 2024 00:40 Mis à jour: 4 janvier 2024 00:40

L’Irlande semble sur le point de reconnaître à la nature des droits de type humain.

Selon l’article de la BBC : « La commission mixte sur l’environnement et l’action climatique a recommandé au gouvernement d’organiser un référendum sur la protection de la biodiversité. Cette initiative permettrait de conférer à la nature des droits comparables à ceux de l’homme ».

Selon l’article « les éléments de la nature, tels que les arbres, les montagnes et les rivières » seraient « reconnus comme des entités ayant le droit d’exister et de prospérer, d’être restaurés, régénérés et respectés ».

En d’autres termes, l’Irlande pourrait être sur le point d’établir des protections juridiques pour les mouches, les virus, les arbres, les poissons, les rivières, les montagnes, les mauvaises herbes, les affleurements granitiques, etc. – c’est-à-dire, la mise en place de politiques et d’attitudes publiques dans lesquelles le développement de l’homme passe au second plan.

Mais ce mouvement des droits de la nature est une forme de paganisme de type « Nouvelle Terre » car il accorde au monde naturel la place d’une personne. Par exemple, la « Déclaration universelle des droits de la Terre nourricière » de l’Alliance mondiale pour les droits de la nature déclare sans fondement scientifique que « la Terre nourricière est un être vivant », doté de droits « inaliénables » qui « découlent de la même source que l’existence » – une cause génératrice qu’elle n’identifie pas – sans « distinction d’aucune sorte, entre les êtres organiques et inorganiques [!], l’espèce, l’origine, l’utilité pour les êtres humains ou tout autre statut ».

Le terme « être vivant » est défini de manière très vague dans la Déclaration, par exemple il comprend, disent-ils, « les écosystèmes, les communautés naturelles, les espèces et toutes les autres entités naturelles qui existent en tant que partie de notre mère la Terre ». En d’autres termes, selon le mouvement des droits de la nature, l’homme n’est, au mieux, qu’un animal de plus dans la forêt, et sont statut moral n’est pas supérieur à celui de toute autre forme de vie organique ou de tout autre élément inorganique. (Il convient de noter ici qu’au moins six rivières se sont déjà vu accorder des droits). De plus, les humains sont en quelque sorte asservis par la Terre mère, puisque la Déclaration nous demande d’ « empêcher les activités humaines » qui vont à l’encontre des droits de la nature.

La Constitution équatorienne qui accorde des droits à la nature relève également du paganisme. Elle fait référence à la déesse inca Pachamama en tant que détentrice des droits de la nature : « La nature ou Pachamama, là où la vie se reproduit et existe, a le droit d’exister, de persister, de maintenir et de régénérer ses cycles vitaux, sa structure, ses fonctions et ses processus d’évolution. »

Ce néo-paganisme commence à s’infiltrer dans des endroits inattendus au-delà des sociétés indigènes et parmi les anti-humanistes verts radicaux. Par exemple, des sculptures de Pachamama ont été introduites dans certaines messes catholiques, y compris à Rome lors de la réunion du Synode de l’Amazonie, et elles ont fait leur apparition lors d’offices religieux au Mexique et en Amérique latine.

En plus de ce paganisme, imaginez l’impact catastrophique qu’aurait l’octroi de droits à la nature sur l’épanouissement de l’homme. L’homme ne pourrait plus envisager quoique ce soit sans que ses projets soient systématiquement contrariés. Vous voulez assécher un marécage ? Pas de chance. L’eau saumâtre, les têtards, les moustiques, les serpents, les écrevisses et même les algues font tous partie de la nature, alors le marais reste ! Car si tous les aspects du monde naturel ont le « droit » « d’exister, de persister, de se maintenir et de se régénérer », quelles utilisations humaines du monde naturel ne seront pas entravées ? Les « droits de la nature » exigeraient des rapports d’impact sur l’environnement et des études écologiques approfondies et laborieuses avant toute mise en œuvre de projets d’envergure. Quel gâchis !

Comment la nature ferait-elle pour faire respecter ses « droits » ? Chaque être humain aurait la responsabilité d’intenter des actions en justice pour faire respecter les droits de chaque aspect de la nature. En d’autres termes, les écologistes les plus radicaux et les plus hostiles à l’homme auraient carte blanche pour utiliser les tribunaux contre tout investissement humain sur cette terre.

Le préjudice humain causé par ces tactiques a déjà commencé. Le Panama vient d’accorder des droits à la nature, qui ont eu pour effet d’étouffer un important projet minier, comme l’a rapporté CBS News :

« La Cour suprême du Panama a utilisé la nouvelle loi [sur les droits de la nature] pour fermer une mine de cuivre de 10 milliards de dollars qui, selon les opposants, menaçait les jungles tropicales et les réserves d’eau. En Équateur, une autre mine de cuivre a été bloquée parce qu’elle violait les droits d’une forêt voisine ».

Ainsi, tous les emplois, les richesses et les autres bénéfices humains qui auraient pu être récoltés grâce à ces mines ne se matérialiseront jamais. Et nous sommes censés nous réjouir ?

Imaginons maintenant que le droit relatif aux droits de la nature soit appliqué de manière encore plus large, par exemple pour mettre fin à l’utilisation des combustibles fossiles dans la production d’énergie afin de prévenir le réchauffement de la planète. Cette proposition fait déjà son chemin. Un projet de traité des Nations unies visant à lutter contre le changement climatique stipule que les nations du monde devraient être légalement tenues de reconnaître et de défendre « les droits de la Terre nourricière afin d’assurer l’harmonie entre l’humanité et la nature ». Si ce projet de traité entre un jour en vigueur, il faudra dire adieu à la prospérité.

Et voici un dernier constat qui laisse présager le pire : Nous sommes déjà trop dépendants de la Chine pour nos matières premières et nos produits manufacturés. Si nous accordons ces « droits » à la nature, notre capacité à exploiter les mines, la pêche, le bois, l’énergie, etc. à partir de nos propres ressources sera matériellement entravée.

Parallèlement, la Chine ne serait jamais aussi stupide. Le Parti communiste chinois (PCC) n’accorde même pas de droits aux humains. Le pays continuerait à exploiter pleinement ses propres ressources et celles des pays qu’il domine, comme l’Afghanistan, et le monde deviendrait encore plus dépendant qu’il ne l’est déjà de la tyrannie du PCC pour son approvisionnement en matières premières. Le prix à payer serait terrible, tant sur le plan économique que pour la liberté dans le monde.

Le mouvement des droits de la nature est anti-humain. Nous ferions mieux d’empêcher sa propagation tant qu’il en est encore temps. Sinon, nous nous retrouverons bientôt à la merci d’écologistes radicaux déterminés à détruire la capacité de l’Occident à prospérer, et adorateurs païen de la déesse Pachamama.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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