Le PCC arrête plus d’un millier de Tibétains après des manifestations contre la construction d’un barrage

Le département d'État des États-Unis se dit "profondément préoccupé" par les informations faisant état d'arrestations massives

Par Frank Fang
28 février 2024 20:01 Mis à jour: 28 février 2024 20:43

Le Parti communiste chinois (PCC) a mené une vaste campagne de répression en réponse aux manifestations pacifiques des Tibétains contre la construction d’un barrage hydroélectrique. Le Département d’État des États-Unis a exprimé ses inquiétudes face à ces arrestations massives.

Plus de 1000 Tibétains, dont des moines, ont été arrêtés le 23 février, selon l’organisation de défense des droits International Tibet Network (Réseau international pour le Tibet). Les arrestations ont eu lieu à Dergé, une ville du comté de Dege dans la préfecture autonome tibétaine de Kardze, dans la province du Sichuan du sud-ouest de la Chine.

Selon le groupe de défense des droits, le projet de construction du barrage entraînera le déplacement forcé des habitants de deux villages et l’immersion de six monastères.

« Le statut actuel des personnes arrêtées est actuellement inconnu », a précisé l’organisation, notant que les personnes arrêtées étaient détenues à différents endroits dans le comté de Dege.

« Profondément préoccupée par les informations faisant état d’arrestations massives de Tibétains protestant contre la construction d’un barrage qui menace de déplacer des villages et de détruire des monastères », Uzra Zeya, sous-secrétaire d’État américain à la sécurité civile, à la démocratie et aux droits de l’homme, a écrit dans un message sur X le 25 février :

« La Chine doit respecter les droits de l’homme et la liberté d’expression et inclure les Tibétains dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques de gestion de l’eau et des terres. »

« Ces monastères séculaires abritent des centaines de moines bouddhistes tibétains et contiennent des reliques culturelles irremplaçables. »

« Les États-Unis soutiennent les Tibétains dans la préservation de leur identité culturelle, religieuse et linguistique unique. »

Selon le Réseau international pour le Tibet, les manifestations ont commencé le 14 février, lorsqu’au moins 300 Tibétains ont protesté devant l’hôtel de Région du comté de Dege. Et à partir du 22 février, plus d’une centaine de moines tibétains et d’habitants de la région ont été arrêtés.

Selon Radio Free Asia, les policiers chinois auraient utilisé des canons à eau, des sprays au poivre et des pistolets à impulsion électrique pour maîtriser les manifestants du 22 février. Certaines des personnes arrêtées ont été admises dans un hôpital local pour y recevoir un traitement médical.

« Révoltant, ce qui se passe au Tibet en ce moment…Les colonisateurs nous volent tout ce que nous avons et pourtant les Tibétains continuent de résister par milliers », a écrit sur X, le 24 février, Tenzin Yangzom, responsable de la défense des intérêts de l’Association tibétaine de Boston, qui travaille également pour le Réseau international du Tibet.

Benedict Rogers, militant des droits de l’homme et vice-président de la commission des droits de l’homme du parti conservateur britannique, a pris la parole sur X pour qualifier la répression des Tibétains par le PCC d’ « épouvantable et scandaleuse ».
« N’oublions pas le Tibet. Libérons le Tibet », a écrit Benedict Rogers.

Le Tibet

Le PCC a envahi le Tibet en 1949 et a imposé aux Tibétains un accord en 17 points pour légitimer le régime. Malgré les promesses d’autonomie tibétaine sur le papier, le PCC a transformé la région en un État surveillé et y a installé des camps de travail.

Le Dalaï Lama, chef spirituel de la région, s’est exilé en Inde en 1959 après que le régime chinois a brutalement écrasé un soulèvement, tuant des dizaines de milliers de Tibétains. La même année, le chef spirituel a mis en place une administration tibétaine en exil, officiellement connue sous le nom d’Administration centrale tibétaine.

Sikyong Penpa Tsering, président de l’Administration centrale tibétaine, a affirmé le 24 février que la répression des manifestations non violentes à Dergé était « au-delà de toute condamnation ».

Selon lui : « Le mépris des autorités chinoises pour les droits des Tibétains est inacceptable à tous points de vue. Les actes punitifs démontrent que la Chine donne la priorité à son idéologie et à ses intérêts plutôt qu’aux droits de l’homme. »

« Nous appelons le gouvernement chinois à libérer toutes les personnes détenues et à respecter les droits et les aspirations du peuple tibétain. Le monde doit entendre la voix des Tibétains et faire face à la vérité sur la mauvaise gouvernance chinoise au Tibet. »

La construction du barrage, une centrale électrique de 2240 mégawatts située dans les régions supérieures du fleuve Yangtze, entraînera la réinstallation d’environ 2000 personnes, selon le groupe de défense des droits des Tibétains International Campaign for Tibet (ICT). L’un des six monastères concernés, le monastère de Wonto, possède des peintures murales datant du XIIIe siècle.

Au début du mois, les parlementaires américains ont approuvé, avec une large majorité, une loi pour la promotion d’une résolution du conflit entre le Tibet et la Chine . La législation vise à « relancer les négociations » entre les responsables du PCC et le Dalaï Lama ou ses représentants, car les deux parties n’ont pas eu de dialogue formel depuis 2010. La loi, bipartisane, fera ensuite l’objet d’un vote au Sénat.

Le président de l’ICT, Tencho Gyatso, a publié une déclaration saluant l’adoption de la version de la Chambre des représentants qui « montre que le soutien des États-Unis au Tibet ne fait que se renforcer, même après 65 ans de contrôle et d’occupation par la Chine. La Chine a joué un jeu d’attente, espérant que la communauté internationale finirait par abandonner le Tibet. Il est clair que ce n’est pas le cas. »

« Le gouvernement chinois devrait saisir l’occasion et relancer le processus de dialogue avec les dirigeants tibétains. »

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