Le PCC mène un « génocide froid » contre le Falun Gong

Par Frank Fang
28 septembre 2021 08:11 Mis à jour: 6 novembre 2023 08:52

Les atrocités commises par le régime chinois pendant des décennies pour persécuter les pratiquants de Falun Gong constituent un « génocide froid », a déclaré un professeur canadien.

Maria Cheung, doyenne associée de la faculté de travail social de l’Université du Manitoba, a pris la parole lors de la cinquième session du Sommet mondial sur la prévention et la lutte contre le prélèvement forcé d’organes, qui a eu lieu le 25 septembre.

David Matas, avocat canadien spécialisé dans la défense des droits de l’homme, le Dr Torsten Trey, directeur exécutif du groupe de défense basé aux États-Unis Médecins contre le prélèvement forcé d’organes (DAFOH), et Mme Cheung font partie des quatre auteurs qui ont publié en 2018 un article intitulé “Cold Genocide: Falun Gong in China” (Génocide froid : Falun Gong en Chine) dans la revue Études et prévention des génocides : Un journal international.

Maria Cheung a expliqué que les actions menées par le régime communiste contre les pratiquants de Falun Gong en Chine – tout en répondant à la définition classique du génocide – sont différentes compte tenu de la durée de la persécution – qui en est à sa 22e année.

« C’est un génocide par attrition qui correspond à un processus lent d’anéantissement qui traduit le phénomène qui se déroule, à savoir le massacre en masse d’un groupe protégé de manière déguisée – le public ne voit pas un déchaînement immédiat de mort violente. »

Elle a déclaré qu’elle et ses co-auteurs ont appelé cela un génocide froid, « qui est caché et persiste pendant plus de deux décennies sans qu’on le remarque vraiment ».

Par opposition aux « génocides froids », on trouve les « génocides chauds », que les auteurs définissent dans leur article comme « des actes de destruction de haute intensité qui anéantissent le groupe victime dans un court laps de temps ».

Les pratiquants de Falun Gong, une discipline spirituelle également connue sous le nom de Falun Dafa, sont lourdement persécutés en Chine depuis 1999. Selon le Centre d’information sur le Falun Dafa, des millions d’entre eux ont été détenus dans des prisons, des camps de travail, des établissements psychiatriques et d’autres installations en Chine, et des centaines de milliers ont été torturés pendant leur incarcération.

Alors que le Parti communiste chinois (PCC) prélève des organes sur des prisonniers exécutés depuis le début des années 1990, l’incarcération massive de millions de pratiquants de Falun Gong dans des prisons, des camps de travail et d’autres lieux de détention, a permis de disposer d’une population importante et vulnérable permettant de fournir des organes à la demande pour les transplantations d’organes. Peu après le début de la persécution du Falun Gong, l’industrie chinoise de la transplantation d’organes a connu un véritable essor.

De nombreux pratiquants de Falun Gong ont raconté comment ils ont failli être victimes des prélèvements d’organes réalisés en Chine. Ils se souviennent avoir été invités à plusieurs reprises à passer des examens médicaux, notamment des analyses de sang, alors qu’ils étaient en détention.

« Dans mes récentes informations recueillies dans trois pays, sur les tortures subies par des réfugiés qui pratiquaient le Falun Gong en Chine, environ 75 % d’entre eux ont été soumis à des procédures de dépistage sélectif pour le prélèvement forcé d’organes lorsqu’ils étaient détenus en Chine », a déclaré Mme Cheung.

En 2019, un tribunal populaire basé à Londres a publié un rapport qui conclut que les prélèvements forcés d’organes se sont déroulés à une « échelle significative » en Chine, les pratiquants de Falun Gong étant la principale source d’organes.

Mme Cheung a expliqué que le « génocide froid » perpétré par la Chine contre les pratiquants du Falun Gong ne consiste pas seulement à détruire physiquement les membres du groupe, comme c’est le cas avec les prélèvements d’organes forcés, mais aussi à les détruire psychologiquement et socialement.

La privation de sommeil, l’administration forcée de médicaments psychotropes et le visionnage ininterrompu de films de propagande chinoise sont quelques-unes des méthodes bien connues de lavage de cerveau que les gardiens chinois déploient contre les pratiquants de Falun Gong détenus pour qu’ils renoncent à leur foi.

La destruction sociale prend la forme de persécutions financières, les autorités chinoises ont en effet obligé des entreprises à licencier les pratiquants de Falun Gong ou à les priver de leur pension. En outre, les autorités chinoises ont également tenté d’isoler les pratiquants de Falun Gong au sein de la société, en forçant les membres de leur famille à se retourner contre eux, ainsi que leurs collègues de travail.

« La mort sociale et la mort spirituelle, contrairement au massacre physique, sont silencieuses et sans effusion de sang, mais elles ont un effet similaire et profond en matière d’éradication », a déclaré Mme Cheung.

« Nous sommes confrontés à un régime totalitaire qui tente de parvenir à l’anéantissement d’un groupe de victimes [Falun Gong] au fil des années sous couvert d’inattention, d’ignorance ou d’apathie », a-t-elle déclaré. « Ce n’est pas seulement une affaire qui concerne les groupes de victimes, ou le peuple chinois, mais aussi les citoyens du monde. »

 

Frank Fang est un journaliste établi à Taïwan. Il couvre l’actualité en Chine et à Taïwan. Il est titulaire d’une maîtrise en science des matériaux obtenue à l’université Tsinghua de Taïwan.

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