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Le Portugal échappe au sort de l’Espagne en prenant les devants face au virus du PCC

avril 16, 2020 12:29, Last Updated: avril 17, 2020 13:07
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Le Portugal a détecté son premier cas début mars, plus d’un mois après l’Espagne. Le gouvernement a alors décidé de fermer les écoles, de verrouiller sa frontière avec l’Espagne et de déclarer l’état d’urgence pour encadrer le confinement de la population.

Avec autant de cas déclarés de Covid-19 que l’Espagne comptait de morts le 16 avril, le Portugal s’est cloîtré à temps pour éviter l’hécatombe du pays voisin, malgré un service de santé affaibli par des années d’austérité.

« Le laps de temps écoulé entre les premiers cas en Espagne et au Portugal nous a permis de mitiger la propagation du foyer de façon beaucoup plus efficace », a expliqué le docteur Joao Ribeiro, directeur du service de médecine intensive du plus grand hôpital du pays.

« Nous voyons des résultats encourageants dans la façon dont nous avons géré la pandémie (…) et nous ne voulons pas perdre ces acquis », a résumé cette semaine la ministre de la Santé, Marta Temido, en prônant la prudence.

Le cap de 600 décès

Le bilan de l’épidémie du virus du PCC au Portugal a passé jeudi 16 avril le cap des 600 morts, à peine plus que le nombre de décès quotidiens recensés par l’Espagne voisine, deuxième pays d’Europe le plus touché avec un peu plus de 18 500 morts. Le nombre de cas officiellement déclarés au Portugal avoisinait jeudi les 18 000. C’est dix fois moins que chez son voisin, pays presque cinq fois plus peuplé.

Le virus du PCC, connu communément comme le nouveau coronavirus, s’est déclaré à Wuhan, en Chine, vers le mois de novembre. Il s’est répandu dans le monde entier à cause du Parti communiste chinois (PCC) qui a tout fait pour le dissimuler.

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Situation contrôlée

Alors que le Portugal figurait avant la crise sanitaire parmi les pays d’Europe avec le plus faible ratio de nombre de lits en unités de soins intensifs par habitant, le nombre de ces patients en état critique a commencé à baisser avant d’atteindre la limite de ses capacités, et se situait autour de 230 sur un total de 1 300 personnes hospitalisées.

À l’hôpital Santa Maria de Lisbonne, « la situation reste contrôlée et nos capacités sont suffisantes », a assuré le docteur Joao Ribeiro. Depuis le début de la pandémie, son hôpital a déjà doublé sa trentaine de lits en soins intensifs et pourra en compter jusqu’à 120 si nécessaire. Mais « si nous avions eu une avalanche de cas comme on en a vu ailleurs, le pays n’aurait pas eu les moyens d’y répondre », confie le médecin Ribeiro .

Écoles et frontières fermées

Le Portugal a détecté son premier cas début mars, plus d’un mois après l’Espagne. Et le premier décès est intervenu deux semaines plus tard, quand le pays voisin en comptait déjà environ 200. Le gouvernement, allant plus vite que ne le recommandaient les experts en santé publique, a alors décidé de fermer les écoles, de verrouiller sa frontière avec l’Espagne et de déclarer l’état d’urgence pour encadrer le confinement de la population.

Sans ces mesures, pourtant moins strictes que celles imposées aux Espagnols, « le service national de santé serait entré en rupture, nous aurions eu beaucoup plus de personnes infectées et beaucoup plus de morts », a reconnu mercredi le Premier ministre Antonio Costa.

« La décision de fermer les écoles a fait la grande différence avec les cas de l’Espagne ou de l’Italie », assure le président du Syndicat indépendant des médecins, Jorge Roque da Cunha. Pourtant, ce médecin généraliste de la région de Lisbonne reste inquiet car le système public de santé était déjà « à bout » en raison de « dix années de sous-financement » depuis la grande crise financière.

Zone réservée aux patients du coronavirus à l’hôpital Santa Maria de Lisbonne. (Photo : PATRICIA DE MELO MOREIRA/AFP via Getty Images)

Un service de santé « à bout »

Pourtant, ce médecin généraliste de la région de Lisbonne reste inquiet car le système public de santé était déjà « à bout » en raison de « dix années de sous-financement » depuis la grande crise financière. Résultat : « fermeture de services d’urgences », « 700.000 usagers privés de médecin de famille » ou des patients qui doivent attendre « jusqu’à deux ans » pour se faire opérer.

Frappé de plein fouet en 2011 par la crise de la dette de la zone euro, le Portugal a dû assainir ses comptes publics au détriment de la qualité de ses services publics. « Il est fondamental de faire passer le message à la population que nous sommes très loin d’être en contrôle de la situation », souligne le docteur Roque da Cunha.

Personnel de santé à l’hôpital Santa Maria de Lisbonne. (Photo :

PATRICIA DE MELO MOREIRA/AFP via Getty Images)

Confinés jusqu’au 2 mai

Le président et le gouvernement portugais ont confirmé jeudi que l’état d’urgence et les mesures de confinement resteront en vigueur jusqu’au 2 mai, pour permettre ensuite une « transition progressive » vers une reprise de l’activité sociale et économique.

 

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