Le Pr Jordan Peterson lance un consortium international «pro-humain» pour contrer le FEM mondialiste et corporatiste

Par Tom Ozimek
31 janvier 2023 21:33 Mis à jour: 31 janvier 2023 21:33

Professeur de psychologie et personnalité médiatique, Jordan Peterson a annoncé la formation d’un consortium international pour créer une alternative au Forum économique mondial (FEM) et faire contrepoids à ses objectifs mondialistes.

Le Pr Peterson a exposé son projet lors d’une apparition sur le podcast de Joe Rogan. L’événement inaugural, a‑t‑il annoncé, est prévu pour octobre‑novembre 2023 à Londres.

Environ 2000 personnalités du monde des affaires, de la culture et de la politique seront invitées, a‑t‑il annoncé. Les discussions devront être ouvertes au public et l’adhésion à l’organisation sera aussi large que possible.

L’événement atteindra donc une taille équivalente à la récente réunion du FEM à Davos, en Suisse, qui a rassemblé environ 2700 dirigeants internationaux, pontes de Wall Street, banquiers centraux et célébrités.

Jordan Peterson a déclaré qu’une des idées centrales du consortium – qui n’a pas encore de nom officiel – sera de fournir une « vision alternative de l’avenir… une alternative au narratif apocalyptique mis en avant (…) par des organisations comme le FEM. »

Klaus Schwab, lors de la cérémonie du « Crystal Award » à l’occasion de la rencontre annuelle du FEM à Davos, le 16 janvier 2023. (Fabrice Coffrini/AFP via Getty Images)

L’année de la « polycrise »

Les opposants au FEM accusent l’organisation d’utiliser la peur et de dresser un tableau apocalyptique de l’avenir pour légitimer des solutions douteuses telles que le Great Reset.

Par exemple, avant la rencontre à Davos, prédisant de nombreuses menaces, le FEM a déclaré que 2023 sera l’ « année de la polycrise ». Le FEM a particulièrement insisté sur l’urgence climatique, ce que les critiques qualifient d’alarmisme sans fondement.

Le Great Reset promu à partir de 2016 avec le slogan controversé « vous n’aurez rien et vous serez heureux », propose une approche descendante pour gérer tout un ensemble de dangers plus ou moins imminents. Il est notamment question de réorganiser le capitalisme pour une répartition plus équitable des bénéfices. Ce faisant, le FEM suggère de renforcer les charpentes mondiales des grandes multinationales.

Les détracteurs du Great Reset accusent les organismes internationaux de vouloir saper la souveraineté nationale en centralisant le pouvoir et la prise de décision au détriment des libertés individuelles et des populations locales.

Certains s’inquiètent également du fait que les solutions proposées impliquent un degré élevé d’interventionnisme économique de la part des gouvernements. Il est aussi question d’une très forte ingénierie sociale concentrée dans les mains d’une petite élite mondiale. On dénonce également la tendance du FEM à vouloir imposer des valeurs et des croyances progressistes à des populations qui, pour leur part, souhaitent préserver leurs traditions.

Pour contrer les « narratifs apocalyptiques » du FEM, le consortium « proposera une vision séduisante et accueillante », a signalé le Pr Peterson.

« Imaginez que vous pouvez avoir le monde que vous voulez » sans « aucune de ces absurdités malthusiennes de limites de croissance ».

Le malthusianisme est un concept basé sur l’idée que la croissance de la population finira par dépasser l’offre de nourriture, entraînant une famine, des maladies et des décès généralisés.

Une des principales critiques du malthusianisme est qu’il est trop simpliste et qu’il ne tient pas compte de l’interaction complexe entre la production alimentaire, la population et les progrès technologiques. Par ailleurs, il ne s’est pas vérifié historiquement. Les prévisions désastreuses du modèle ne se sont pas réalisées malgré l’augmentation de la population mondiale, la production alimentaire ayant suivi le rythme grâce aux progrès de la technologie et de l’agriculture.

« Si nous nous mettons d’accord », a donc conclu Jordan Peterson, « tout le monde pourra avoir assez de tout, voire même plus qu’assez ».

« Il n’y a pas de limites à l’abondance que le monde naturel peut produire », a‑t‑il ajouté.

Idées centrales du consortium

Le Pr Peterson a énuméré certaines des idées centrales qui devront être abordées lors des débats : l’amélioration de la production et de la distribution d’énergie ; la protection des libertés individuelles contre toute forme de dictature ; la lutte contre la chute des taux de natalité au moyen de politiques pro‑famille.

« On ne parviendra jamais à sauver la planète en rendant l’énergie inaccessible aux classes modestes avec des prix qui s’envolent. Une telle idée n’a aucun sens. »

Le développement de sources d’énergie alternatives est le bienvenu, a‑t‑il ajouté, mais « il ne faut pas imposer aux classes modestes une vision utopique qui ne sert qu’à renforcer son propre narcissisme ».

« Nous allons essayer de rendre les pauvres riches – essayer de réduire la pauvreté », a‑t‑il ajouté.

Beaucoup sont très critiques vis‑à‑vis de programmes comme le Green New Deal. Des solutions technologiquement immatures sont imposées par des subventions gouvernementales, au mieux, ou des dictats, dans bien des cas. L’énergie est devenue moins fiable et plus coûteuse, ce qui a un impact disproportionné sur les populations.

Jordan Peterson a précisé que l’un des principaux points de discussion du consortium sera de savoir comment obtenir « de l’énergie et des ressources au coût le plus bas possible, aussi rapidement que possible, pour le plus grand nombre de personnes dans le monde ».

Il s’agira également d’examiner les moyens pour stopper « le gigantisme pathologique » de certaines multinationales associées aux gouvernements et aux médias dans une sorte de « collusion corrompue ».

Les discussions devront également aborder la manière de mettre au point des gouvernements « pro‑humains ».

« Comment faire valoir nos tentatives pour avoir de bons États et de bonnes relations internationales, de sorte à privilégier le bien‑être humain. »

Comment être en harmonie avec la nature tout en évitant les pièges de l’idée malthusienne selon laquelle il y a trop de « bouches à nourrir sur la planète et qu’on est un parasite si on pense à avoir des enfants ».

Le consortium explorera aussi les politiques pour contrer la chute des taux de natalité et encourager les familles stables, biparentales et « centrées sur les enfants ».

« En Occident, parce que nous sommes très immatures, nous pensons que le but d’un mariage est le bonheur instantané des deux partenaires, du mari et de la femme. Or ce n’est pas du tout le but du mariage. »

« Le but, c’est de faciliter leur développement psychologique et spirituel sur le long terme et d’établir un environnement bénéfique pour les enfants. »

Jordan Peterson a également rappelé que la coopération volontaire devait primer au sein d’une société, et non la coercition du haut vers le bas.

« Pour certains, le but de l’existence, c’est de tout gouverner par le pouvoir. Mais ce n’est pas un but si positif. On est plus dans le trouble pathologique. »

Une prise de responsabilité au niveau le plus local possible est selon lui la clé pour empêcher la montée de la dictature. La responsabilité individuelle se joue à chaque niveau, en commençant par soi‑même, pour remonter de la famille, la communauté, jusqu’à l’État et la nation.

« L’idée est que nous devons hiérarchiser nos responsabilités, répartir nos responsabilités, comme antithèse à la tyrannie. » Voilà, selon lui, la base d’une gouvernance saine.

Cette idée, a‑t‑il conclu, est profondément ancrée dans la culture occidentale et constitue l’antidote à un pouvoir tout-puissant.

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