Le radicalisme engendre le radicalisme

Par Gary L. Gregg
27 juin 2020 17:35 Mis à jour: 27 juin 2020 17:35

Aussi douloureux que cela puisse être à propos de l’état actuel dans lequel se trouve notre nation, les attaques contre les monuments commémoratifs dédiés à l’œuvre et à la vie de Thomas Jefferson, George Washington, Teddy Roosevelt et Christophe Colomb étaient inévitables. La pensée radicale encourage l’action radicale, ce qui encourage des demandes et des actions toujours plus radicales. C’est un projet de longue date, puis une étincelle à Minneapolis l’a embrasé.

Notre plus récente spirale de radicalisme a commencé avec une utilisation extrême du pouvoir de la police. Le genou qui écrasait le cou de George Floyd a attiré l’attention de la nation entière et a fait sortir les manifestants locaux dans les rues. Puis, alors que l’obscurité enveloppait la ville, certaines des manifestations se sont transformées en émeutes. Des entreprises ont été pillées, des bâtiments brûlés.

Les manifestations de Minneapolis ont déclenché d’autres manifestations contre la brutalité policière à travers le pays, beaucoup de ces manifestations sont passées rapidement de marches pacifiques et organisées à des rassemblements illégaux violant les couvre-feux, arrêtant la circulation, brisant les vitres, brûlant les voitures de police, attaquant les formations policières et brûlant les bâtiments.

Dans certains endroits, des dirigeants locaux impuissants ont laissé la violence se poursuivre dans leurs rues. Dans d’autres villes, les dirigeants locaux ont établi des couvre-feux et ont fait appel à des forces armées. Mais une fois que les troubles ont repris, la plupart ont fait marche arrière. Les groupes sont alors passés de la destruction de commerces, des vols et des incendies criminels à la destruction de statues d’officiers militaires confédérés. Cela n’étant pas suffisant, ils sont remontés plus loin dans l’histoire pour attaquer les statues des hommes qui ont fondé la nation et ont finalement ouvert la voie à l’épanouissement des valeurs libérales sur le continent et à leur diffusion dans le monde entier. George Washington, Thomas Jefferson, Christophe Colomb – ils ont tous dû s’effondrer !

Alors que notre cœur se brise pour le sort des victimes d’abus de pouvoir perpétrés par la police, il se brise également pour un pays qui permettrait à des foules de brûler nos villes, de démolir nos monuments publics et d’ « éliminer » ou de détruire les citoyens qui osent avoir une opinion différente sur les médias sociaux.

Mais, comme je l’ai dit, tout cela était inévitable depuis longtemps. Le radicalisme engendre le radicalisme.

Depuis plus d’une génération maintenant, nous avons laissé le bûcher se développer. L’histoire américaine a pratiquement disparu de nos écoles publiques. Pendant trop longtemps, l’enseignement des études sociales, de l’instruction civique et de l’histoire a été confié à l’entraîneur de football pour lui assurer un revenu, ou à des professeurs diplômés en pédagogie mais peu intéressés et peu au fait de la matière. Les symboles fédérateurs qui alimentaient l’amour de la patrie ont été déplacés.

Nos collèges ont abandonné l’histoire traditionnelle et l’ont remplacée par des diplômes plus « pertinents » pour l’économie ou plus immédiatement utiles pour promouvoir la justice sociale. Les héros qui ont nourri les ambitions de générations d’Américains ont été soigneusement et systématiquement éliminés. Nos étudiants dépourvus de culture et d’éducation ont été envahis par un sentiment de victimisation, d’envie et d’une histoire qui n’est que partielle ou même erronée, et mobilisés par des termes et des concepts pseudo-scientifiques de sciences sociales.

Nous avons permis qu’un grand bûcher soit construit parmi nous. Puis, dans ce qui semblait être un appel de routine de la police pour une petite action criminelle, le feu a été allumé par un mauvais agent policier qui a réagi de façon excessive, et la mort d’un innocent a été filmée. Le bûcher sec et creux a explosé dans un grand déluge de flammes qui continue à consumer et détruire – des statues, des unités de police, des opinions orthodoxes, des personnages historiques, la loi et l’ordre, des opportunités économiques et des moyens de subsistance.

La pensée radicale a conduit à un enseignement radical. L’enseignement radical a conduit à un abandon des méthodes d’enseignement orthodoxes et des opinions orthodoxes. Le déséquilibre a conduit à une réaction défensive de la droite. Comme presque toujours, une réaction conduit à une autre réaction ; ainsi, comme les deux extrémités d’un aimant chargées de la même manière, les deux côtés se repoussent, ne laissant aucun centre vital à toute société libre et ordonnée. Platon a donné cette leçon il y a 2 500 ans lorsqu’il a expliqué que les extrêmes météorologiques et politiques conduisent toujours aux extrêmes opposés. Dans le livre VIII de son classique La République, il a montré comment les extrêmes des mouvements démocratiques progressistes conduiraient à la montée du tyran. Le temps nous dira où nos extrêmes nous mèneront dans notre République.

En philosophie politique et dans l’histoire de la Révolution française, de la Révolution russe et de la Révolution culturelle en Chine, on peut voir clairement la formule. La politique radicale ne peut jamais être satisfaite, parce que les problèmes qu’elle cherche à résoudre ne sont pas politiques. Comme un serpent fou qui court après sa queue et la considère comme sa nourriture, les mouvements radicaux vont courir après l’ennemi perçu, grief après grief perçu. Ils chercheront des solutions de plus en plus radicales, car les problèmes ne semblent pas être résolus par leurs dernières revendications. Ne trouvant pas de satisfaction ultime, ils doivent continuer jusqu’à ce qu’ils se soient consumés eux-mêmes – comme Robespierre qui a été conduit à sa propre potence ou Trotsky qui a été assassiné par les marxistes les plus purs – et s’épuisent.

Tant que nous n’aurons pas réglé les problèmes au niveau du cœur humain, tant que nous n’aurons pas réparé nos familles brisées, tant que nous n’aurons pas développé une culture saine, tant que nous n’aurons pas valorisé ce qui est vraiment précieux et tant que nous n’aurons pas défendu les fondements de l’ordre et de la liberté pour tous, les troubles dans nos villes ne cesseront pas. Pour résoudre nos problèmes, il faudra du temps, des délibérations calmes, des considérations attentives et beaucoup de prières. Les demandes radicales de satisfaction instantanée et de démolition d’objets inanimés ne permettront pas d’accomplir ce qui est nécessaire. Le temps nous dira si nous pouvons nous atteler à ce travail dur et fastidieux avant qu’il ne soit trop tard.

Gary L. Gregg est l’hôte du podcast du McConnell Center et l’auteur ou l’éditeur de nombreux livres dont Patriot Sage : George Washington and the American Political Tradition (le patriote sage : George Washington et la tradition politique américaine).

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