Le restaurant qui n’affiche aucun prix

Un duo mari et femme nourrit bien plus que des estomacs vides avec leur restaurant réservé aux dons dans une petite ville de l'Alabama.

Par Randy Tatano
26 septembre 2023 08:22 Mis à jour: 26 septembre 2023 08:22

Il y a un vieux dicton qui dit que les restaurants chers n’affichent pas de prix sur le menu.

« Si vous devez demander combien les plats coûtent, vous ne pouvez pas vous permettre d’y manger. »

Il y a un petit restaurant à Brewton, en Alabama, sans prix sur le menu. Parce que vous avez la liberté de payer en fonction de vos moyens. Et si vous n’avez pas un sou en poche, pas de problème.

Les propriétaires Lisa et Freddie McMillan. (Randy Tatano)

De la nourriture pour les nécessiteux

Depuis cinq ans, Drexell & Honeybee’s est un phare pour les personnes dans le besoin qui ont envie d’un repas chaud. Ce restaurant unique en son genre, situé dans cette petite ville près de la frontière entre l’Alabama et la Floride, a porté l’hospitalité du Sud à un autre niveau en proposant des déjeuners traditionnels trois jours par semaine. Les clients sont plus d’une centaine par jour en moyenne. Certains paient plus que le prix normal du repas, subventionnant ainsi ceux qui n’ont pas les moyens de laisser quoi que ce soit dans la boîte à dons, à l’exception d’un mot de remerciement.

C’est l’idée originale de Lisa McMillan, une femme qui a trouvé son inspiration de devenir un ange gardien culinaire alors qu’elle patientait dans la file d’attente d’une caisse d’épicerie. En attendant derrière une femme âgée qui sortait de la monnaie de son sac à main, Mme McMillan a constaté que cette dame avait besoin d’un coup de pouce financier. Elle a commencé à cuisiner et à lui livrer son petit-déjeuner.

« Très vite, j’ai eu 27 autres personnes âgées sur ma route, leur apportant des œufs, du gruau et du bacon tout en m’arrêtant au Burger King pour 27 tasses de café, » a-t-elle raconté. Il y a cinq ans, Mme McMillan et son mari, Freddie, ont poussé les choses à un autre niveau, investissant un montant à plus de six chiffres pour transformer un magasin d’alcool vide, qui avait besoin d’être rénové, en un restaurant joyeux et accueillant, avec des murs en briques apparentes et un magnifique plafond en bois.

Aujourd’hui, on y sert une bonne vieille cuisine maison du Sud.

« Je suis très heureuse que Dieu m’ait béni avec cette révélation. L’argent n’est bon que lorsque vous pouvez aider les autres, » a affirmé Mme McMillan.

Le restaurant propose une bonne vieille cuisine maison du Sud. (Avec l’aimable autorisation de Drexell & Honeybee’s)

Les McMillan commencent généralement à cuisiner vers 6 heures du matin. M. McMillan, sergent-chef du corps des Marines à la retraite, est occupé ce jour-là à préparer des tartes aux pommes.

« Ma grand-mère m’a appris à cuisiner. À l’âge de 12 ans, je pouvais faire n’importe quoi dans la cuisine, » a-t-il raconté.

M. McMillan a adoré l’idée originale de sa femme lorsqu’elle lui a dit qu’elle voulait ouvrir un restaurant pour aider les nécessiteux. J’ai vu sa motivation et je lui ai répondu : « Allons-y ». « Nourrir des gens qui ont vraiment besoin de soutien procure une grande satisfaction, » a-t-il souligné.

Freddie McMillan, sergent-chef du corps des Marines à la retraite, prépare des tartes aux pommes dans la cuisine (Randy Tatano).

Le restaurant avait également besoin d’un coup de main en cuisine, car cuisiner pour plus de 100 clients représente une tonne de travail pour deux personnes. Au début de l’année, Mme McMillan a publié une note sur les médias sociaux pour demander des volontaires. Brittany Fuqua est la seule personne à s’être présentée, donnant de son temps chaque semaine. Elle fait tout, de la vaisselle au service des repas, avec un sourire enjoué. « J’aime apprendre à connaître les gens qui viennent ici. C’est vraiment gratifiant d’aider la communauté, » a-t-elle confié.

Brittany Fuqua, bénévole, prend les commandes des clients. (Randy Tatano)

Même si l’argent de la boîte à dons couvre généralement les dépenses, les McMillan doivent parfois puiser dans leurs fonds personnels pour acheter de la nourriture. Comme c’est le cas dans toute conjoncture économique difficile, les organisations de bienfaisance sont généralement les premiers à en souffrir, c’est pourquoi les dons ont diminué ces derniers temps.

Et depuis que le coût de la nourriture est monté en flèche, le restaurant est devenu une bouée de sauvetage pour ceux qui ne parviennent pas à joindre les deux bouts. Bruce Spears vient chaque semaine.

« Mon chèque de la sécurité sociale et mon emploi à temps partiel ne suffisent pas. … cet endroit m’aide vraiment. Et rien ne vaut un repas fait maison, » a-t-il souligné.

Les clients sont plus d’une centaine par jour en moyenne. (Randy Tatano)

Ce jour-là, le menu comportait du pain de viande, des patates douces, des macaronis au fromage, des pot-pies, des saucisses, du maïs à la crème et un « gâteau rouge velours ». La seule chose qui n’est pas en option au menu et la plus importante : la compassion.

Mais le souvenir qui fait briller les yeux de Mme McMillan n’a rien à voir avec la nourriture. Par un jour de grand froid, elle a entendu un homme dire à quelqu’un qu’il avait raté une vente de radiateurs proposés à 20 dollars.

Les clients laissent des messages de remerciement émouvants. « Aujourd’hui, je n’arrivais pas à manger et vous m’avez aidé. Merci d’être une bénédiction pour cette ville/communauté/ et pour moi » (Avec l’aimable autorisation de Drexell & Honeybee’s)

« Je l’ai entendu dire qu’il ne restait que des chaufferettes à 40 dollars et qu’il n’avait pas les moyens d’en acheter une. J’ai donc demandé à mon mari s’il avait un billet de 50 dollars, » a raconté Mme McMillan. Elle a donné l’argent à l’homme, sans savoir si ce dernier, qui n’était jamais venu dans son restaurant auparavant, achèterait réellement un radiateur ou s’il prendrait simplement l’argent et s’enfuirait. « Je lui ai dit que je voulais juste un reçu. » L’homme est revenu peu après et lui a donné la preuve qu’il avait acheté le radiateur. Il lui a alors dit : « Les enfants vont être contents quand ils rentreront de l’école et qu’ils verront ce radiateur ». La pensée qu’elle a aidé des enfants vivant dans une maison sans chauffage l’a réchauffée plus que n’importe quelle doudoune.

Les clients laissent des messages de remerciement émouvants. « Je n’ai pas d’argent, désolé. Mais que Dieu vous bénisse pour tout ce que vous faîtes »(Randy Tatano)

Lorsque vous quittez le restaurant, une boîte à dons se trouve derrière un paravent près de la porte d’entrée, de sorte que personne ne sait si vous avez payé votre repas ou non, selon le concept de la « main gauche qui ne sait pas ce que fait la main droite ». Vous pouvez lire quelques messages émouvants affichés au-dessus de la boîte. L’un d’entre eux se lit comme suit : « Je n’ai pas d’argent, désolé. Mais que Dieu vous bénisse pour tout ce que vous faites. » Un autre dit : « C’est une bénédiction de savoir qu’il y a des lieux célestes sur terre. »

C’est tout à fait approprié, puisque des anges dirigent ce restaurant.

La boîte à dons est cachée derrière un paravent. (Avec l’aimable autorisation de Drexell & Honeybee’s)

Si vous souhaitez rendre visite à Drexell & Honeybee’s, le restaurant est ouvert pour le déjeuner les mardis, mercredis et jeudis. Il se trouve dans le centre-ville de Brewton, en Alabama, à environ une heure au nord de Pensacola, en Floride. Les dons sont déductibles des impôts et peuvent être envoyés à Drexell & Honeybee’s, 109 Lee St., Brewton, AL, 36426. Vous pouvez joindre le restaurant au 251-727-2411 ou sur le site DrexellAndHoneybees.com.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.