Scandale Tsingtao : inquiétudes pour la sécurité alimentaire après qu’un employé a uriné dans une cuve

Bien qu'on ait assuré que la bière n'était pas destinée à l'exportation, le scepticisme des consommateurs sud-coréens persiste.

Par Lisa Bian
29 octobre 2023 22:13 Mis à jour: 30 octobre 2023 10:28

Une vidéo chinoise diffusée sur les médias sociaux, devenue virale non seulement parmi les internautes chinois, mais aussi en Corée du Sud, a provoqué l’indignation. De nombreux consommateurs sud-coréens de la bière chinoise Tsingtao ont alors juré de ne plus jamais en acheter.

Le 19 octobre, une vidéo a circulé sur les plateformes de médias sociaux chinois, notamment Douyin (la version chinoise de TikTok) et Weibo. On y voit un employé escalader une clôture pour pénétrer sans autorisation dans un entrepôt de malt d’une usine de la brasserie Tsingtao. Une fois à l’intérieur, l’individu a uriné dans l’une des cuves. Cette vidéo a rapidement gagné en popularité, accumulant des dizaines de millions de vues sur Weibo sous le nom « scandale, de l’urine dans la bière Tsingtao ».

L’incident a suscité un scepticisme généralisé parmi les consommateurs chinois, beaucoup mettant en doute l’intégrité de la marque de bière Tsingtao, de 120 ans d’existence et occupant une position de premier plan sur le marché chinois de la bière. La troisième usine de la marque, impliquée dans cette controverse, affiche une capacité de production annuelle de 12 millions d’hectolitres et est considérée comme « l’usine intelligente de classe mondiale la plus grande et la plus efficace d’Asie ».

Les répercussions de l’incident ont atteint la Corée du Sud, qui représente un marché important pour Tsingtao. Bien que l’agent d’importation sud-coréen de Tsingtao ait assuré que la bière destinée au marché intérieur et à l’exportation était produite dans des installations distinctes, le scepticisme des consommateurs persiste.

Seo Kyoung-duk, militant social sud-coréen et professeur à l’université féminine de Sungshin, a déclaré qu’il ne s’agissait pas d’un incident isolé, mais d’un problème plus large concernant la sécurité alimentaire en Chine. M. Kyoung-duk a fait référence à des controverses antérieures, comme celle concernant un Chinois qui faisait mariner des choux dans des conditions peu hygiéniques, suscitant la même indignation en Corée du Sud. Le professeur a exhorté le gouvernement sud-coréen à renforcer la surveillance des produits alimentaires chinois importés, invoquant des préoccupations de santé publique.

Un ouvrier chinois dans l’usine Tsingtao à Qingdao, dans la province chinoise de Shandong, le 25 août 2006. (Cancan Chu/Getty Images)

Des incidents inquiétants en matière de sécurité alimentaire en Chine

En juin dernier, la Chine a été confrontée à un nouveau scandale en matière de sécurité alimentaire, cette fois concernant un repas. Un étudiant du Jiangxi Industry Vocational Technology College de Nanchang a trouvé ce que l’on soupçonne être une tête de rat dans son repas à la cafétéria. Bien que la cafétéria ait affirmé avec insistance que l’objet n’était qu’un cou de canard, une enquête provinciale ultérieure a confirmé qu’il s’agissait en fait d’une tête de rongeur. L’incident, qui a donné lieu à l’expression « appeler un rat un canard », a fait le tour des réseaux sociaux chinois.

Au début du mois de mars, des employés d’une usine de production alimentaire chinoise ont été filmés en train de piétiner des légumes marinés et même de jeter des mégots de cigarettes dans les aliments. Ces produits n’ont pourtant fait l’objet d’aucune forme d’inspection sanitaire lors de leur acquisition par des entreprises chinoises associées.

La confiance du public chinois pour les produits alimentaires du pays a été continuellement érodée par une série d’incidents alarmants datant de plusieurs années. En 2008, des préparations pour nourrissons contenant de la mélamine, un produit chimique toxique, ont entraîné la mort de plusieurs enfants et causé 300.000 graves problèmes de santé, dont d’hypertrophie de la tête et des calculs rénaux. Ce scandale a décimé la confiance des consommateurs dans les préparations pour nourrissons produites dans le pays.

En 2007, de faux œufs ont même été fabriqués chimiquement à partir d’alginate de sodium, d’alun et de gélatine, puis introduits sur le marché. Leur consommation à long terme pourrait entraîner des pertes de mémoire et de la démence. Des produits alimentaires contrefaits et dangereux, notamment du riz, de la sauce soja, du jambon, du tofu, des crevettes et du thé vert, ont régulièrement infiltré le marché chinois.

Li Yuanhua, expert en affaires chinoises et ancien professeur associé d’histoire à l’Université normale de la capitale chinoise, a affirmé à Epoch Times le 23 octobre que le scandale de l’employé se soulageant dans une cuve de Tsingtao semblait accidentel. Mais il a souligné la gravité du manque de mesures de sécurité alimentaire au sein de la chaîne de production. « L’argument selon lequel le scandale ne concerne que les produits destinés à la consommation intérieure est ridicule. Doit-on en déduire que de telles pratiques sont jugées acceptables pour le marché intérieur ? »

Li Yuanhua soutient que la forte réaction des consommateurs sud-coréens à propos de ce scandale alimentaire pourrait très bien servir de point de basculement, ébranlant leur confiance non seulement envers les produits chinois, mais peut-être aussi envers la crédibilité du régime communiste qui gouverne la Chine.

Kane Zhang a contribué à cet article.

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