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Opinion

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Le secteur manufacturier américain est en expansion tandis que la neutralité carbone détruit l’industrie européenne

Le secteur manufacturier des États-Unis surpasse clairement tous les autres pays du G7, en particulier l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni. La raison principale était que l’Amérique n’avait jamais mis en œuvre la politique agressive de zéro émission nette qui avait détruit l’industrie en donnant les rênes de la politique industrielle aux militants.

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Des ouvriers assemblent des voitures à la rénovée usine de Ford à Chicago, le 24 juin 2019.

Photo: Jim Young/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 10 Min.

Comme le montre le dernier indice mondial des directeurs d’achat du S&P (S&P Global Manufacturing Purchasing Managers’ Index – PMI), le secteur manufacturier des États-Unis était clairement en expansion, tandis que ce secteur n’était qu’en légère expansion au Royaume-Uni, et ceux de l’Allemagne et de la France restaient en contraction après des années de déclin.

L’Amérique montrait également une dynamique beaucoup plus forte dans les nouvelles commandes ainsi qu’un meilleur pouvoir de fixation des prix et de meilleurs plans d’investissement que ces puissances européennes. De plus, les États-Unis avaient réduit les émissions de CO₂ et protégé l’environnement sans détruire leur tissu industriel. D’après les données fédérales, les États-Unis avaient réduit leurs émissions de gaz à effet de serre de 17 % entre 2005 et 2023, tandis que l’Union européenne (UE) avait réduit les émissions de 20 %.

Le dernier indice PMI S&P Global pour les États-Unis était à 51,9 pour novembre 2025, marquant la dixième expansion au cours des 11 derniers mois. En revanche, le PMI manufacturier de l’Allemagne retombait à 48,4, tandis que la France restait en dessous de 50, signalant une contraction et une performance manufacturière désastreuse au cours des trois dernières années. Le Royaume-Uni n’était revenu qu’à 50,2, entrant à peine en croissance après des mois de contraction.

Il y avait une différence structurelle claire : les États-Unis se trouvaient dans une phase d’expansion continue et généralisée, tandis que l’industrie de la zone euro restait coincée dans la stagnation et que le Royaume-Uni s’était stabilisé après des années de tendance négative.

Les nouvelles commandes montraient cette tendance de manière claire. Dans l’analyse américaine, les nouvelles commandes étaient en territoire positif, soutenant la production et l’emploi. En Allemagne, les nouvelles commandes baissaient à nouveau, avec des rapports indiquant une forte baisse de la demande d’exportations et de nouvelles baisses des emplois, tandis que les fabricants français continuaient à signaler une baisse des nouvelles affaires après plus de trois ans de faiblesse de la demande.

Le Royaume-Uni voyait une légère amélioration des commandes domestiques mais faisait toujours face à un frein lié aux exportations, tandis que les usines américaines bénéficiaient d’un vaste marché intérieur et d’une demande liée au rapatriement en Amérique de leurs entreprises, qui était largement absente dans l’Union européenne.

Si on analyse les prix, le secteur manufacturier américain se trouvait dans une bien meilleure position pour défendre ses marges. L’analyse américaine de S&P Global montrait une augmentation modérée des coûts d’intrants, des marges stables et aucun impact négatif sur la demande. En Allemagne et en France, les analyses décrivaient un contexte où les fabricants faisaient face à un pouvoir de fixation des prix plus faible, avec des prix souvent sous pression et un environnement de demande fragile. Il était indéniable qu’il existait un avantage en matière de rentabilité et de trésorerie pour les fabricants américains.

Les enquêtes commerciales européennes et les experts soulignaient constamment les prix élevés de l’énergie, la réglementation complexe et les obligations liées aux politiques climatiques comme des facteurs qui affectaient négativement les commandes, l’investissement et les prix, tandis que les producteurs américains opéraient avec une énergie domestique compétitive et des exigences réglementaires flexibles.

Ainsi, les fabricants américains pouvaient maintenir des plans d’investissement et de création d’emplois malgré un ralentissement de la croissance mondiale, tandis que la plupart des entreprises allemandes, françaises et britanniques essayaient de survivre dans un environnement de charges réglementaires et fiscales croissantes, en se concentrant sur les réductions de coûts et le contrôle des capacités.

L’approche de l’Europe vis-à-vis du zéro émission nette avait clairement endommagé la compétitivité de ses industries à forte intensité énergétique. La combinaison de la tarification du carbone – cette taxe cachée sans impact final positif discernable –, des surcharges de soutien aux énergies renouvelables, de l’augmentation des coûts dans les factures d’électricité et des restrictions de plus en plus strictes faussement appelées « environnementales » augmentait les coûts d’exploitation des fabricants qui faisaient déjà face à des prix de l’énergie de base plus élevés que leurs homologues américains.

Les secteurs allemands de la chimie, des métaux et du verre étaient souvent cités comme des exemples d’industries dont les marges et les plans d’investissement avaient été endommagés par l’électricité et le gaz coûteux, aggravés par les surcharges liées au climat ainsi que par la suppression rapide du nucléaire et de la production d’énergie conventionnelle.

En France, les entreprises industrielles avaient bénéficié de l’énergie nucléaire et faisaient face à des coûts énergétiques plus faibles que leurs concurrents allemands ou britanniques, mais souffraient toujours de charges de réseau élevées, de taxes environnementales et d’une incertitude réglementaire liée à la future politique climatique, qui pesaient toutes sur les décisions d’investissement à long terme.

Les groupes d’experts et les sociétés de stratégie du Royaume-Uni soulignaient les mêmes points, insistant sur le fait que les tarifs du carbone, les taxes vertes et les obstacles de planification avaient rendu les coûts énergétiques plus élevés qu’aux États-Unis, poussant certains producteurs à se délocaliser ou à réduire leurs capacités.

Dans les trois pays, les principaux groupes d’affaires avertissaient que les calendriers accélérés de décarbonation, combinés à un soutien insuffisant à la transformation industrielle, poussaient certaines multinationales à déplacer leurs investissements supplémentaires vers l’Amérique du Nord ou d’autres régions, selon les analyses de PricewaterhouseCoopers (PwC).

Les charges liées au zéro émission nette étaient des causes directes du faible PMI. Lorsque la demande était faible et que les nouvelles commandes baissaient, comme en Allemagne et en France, les coûts réglementaires et énergétiques plus élevés ne pouvaient pas être compensés par des prix de vente plus élevés. Ainsi, les entreprises répondaient en réduisant les investissements, en diminuant les capacités et, dans certains cas, en fermant des usines. Au Royaume-Uni, les coûts et l’incertitude liés à la politique climatique ajoutaient une couche supplémentaire de préoccupation.

Cependant, les États-Unis avaient suivi une approche de transition énergétique fondée sur des réductions d’impôts sans détruire les alternatives bon marché, ce qui expliquait des intentions d’investissement plus fortes qu’en Europe. Les entreprises américaines investissaient non seulement dans le développement de leur capacité industrielle, mais stimulaient aussi les dépenses favorisant la productivité par la numérisation et la robotique, soutenues par une combinaison d’incitations fiscales, de coûts énergétiques plus compétitifs et d’un environnement politique plus clair pour la décarbonation de l’industrie, d’après PwC.

Le secteur manufacturier américain gagnait clairement par rapport à l’Allemagne, à la France et au Royaume-Uni sur tous les fronts : volume, prix, technologie et capacité future. Les États-Unis avaient concentré leur politique industrielle sur des alternatives et des améliorations proactives, plutôt que de donner tout le pouvoir à des militants motivés idéologiquement et obsédés par la réglementation, les limites et les taxes.

Malheureusement, rien ne semble changer. L’Europe et le Royaume-Uni semblaient confier l’avenir de l’industrie, de l’automatisation et de l’investissement manufacturier à la Chine et à d’autres pays selon une vision erronée de la protection environnementale basée sur l’approche  « pas chez moi », tandis que d’autres nations croissaient et amélioraient leurs mesures de protection de l’environnement sans abandonner des secteurs stratégiques clés.

Le secteur manufacturier américain gagnait parce que son avenir n’avait pas été laissé entre les mains de politiciens militants. C’était un avertissement pour les Américains : si vous copiez l’Allemagne, la France ou le Royaume-Uni, vous ferez face à la stagnation et au déclin qu’ils subissent.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

Le Dr Daniel Lacalle est le principal économiste de la société de gestion d'actifs Tressis Gestion et auteur de Freedom or Equality, Escape From the Central Bank Trap et Life in the Financial Markets.

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