Les 5 meilleures herbes immunitaires et antivirales à cultiver chez soi

Par Camille Su
28 janvier 2024 17:01 Mis à jour: 28 janvier 2024 17:01

Lorsque nous avons un rhume ou que nous ne nous sentons pas bien, nous avons tendance à consulter un médecin ou à acheter des médicaments à la pharmacie. Cependant, certaines maladies peuvent être soignées grâce au pouvoir curatif des plantes, en particulier des herbes, dans le cadre de remèdes naturels, sans craindre la résistance aux médicaments. De plus, certaines plantes se prêtent bien à la culture à domicile.

5 herbes saines et faciles à cultiver

1. L’achillée millefeuille

L’achillée millefeuille a des propriétés antipyrétiques (réduit la fièvre). (Alina Toppinen/Shutterstock)

Parties médicinales : feuilles et fleurs

Utilisations : stoppe les hémorragies, fait transpirer, réduit la fièvre, abaisse la tension artérielle et traite les varices.

Le nom latin de l’achillée est Achillea millefolium, et tire son nom d’Achille, le héros mythique de la guerre de Troie, qui s’en servit pour soigner les blessures des soldats blessés, l’achillée ayant des propriétés hémostatiques et cicatrisantes.

Depuis l’Antiquité, les gens appliquent de l’achillée fraîche ou séchée sur les plaies pour arrêter les saignements, favoriser la cicatrisation et traiter les ulcères. La recherche moderne a également découvert que les extraits d’achillée millefeuille ont des propriétés anti-inflammatoires évidentes pour la peau.

Erica Kuo, herboriste agréée aux États-Unis, aromathérapeute certifiée au Royaume-Uni et aux États-Unis et fondatrice de Rosemary Garden, a déclaré que l’achillée est une plante médicinale couramment utilisée pour stopper les hémorragies quand on est en pleine nature, « mais qu’elle est également la plus efficace pour faire baisser la fièvre ». Contrairement aux médicaments antipyrétiques qui peuvent provoquer des frissons, boire une tisane d’achillée pendant une fièvre peut réchauffer le corps et provoquer la transpiration, ce qui fait baisser la fièvre. Comme elle réchauffe le corps, les personnes qui ont tendance à avoir les mains et les pieds froids en hiver peuvent également en bénéficier.

En outre, l’achillée a des effets vasodilatateurs, qui sont antihypertenseurs et peuvent être utilisés pour traiter les varices.

« L’achillée millefeuille est également très efficace pour stabiliser la tension artérielle. », précise Erica Kuo.  » Très facile à cultiver chez soi, l’achillée millefeuille est une plante vivace que l’on trouve dans la nature, et qui affectionne les terrains dégagés, riches et secs, les prairies, mais aussi les bords des routes et des chemins ainsi qu’en haute altitude « .

L’achillée millefeuille a fourni de nombreuses variétés horticoles, aux fleurs différemment colorées. Si l’achillée à fleur blanche est la plus répandue, il existe également des variétés à fleurs jaunes (moonshine), ou encore oranges ou rouges . La couleur des fleurs d’achillée peut aussi être influencée par le pH du sol.

2. L’échinacée

Toutes les parties de la plante échinacée ont des usages médicinaux. (Barbara Smits/Shutterstock)

Parties médicinales : racines, feuilles et fleurs ; toute la plante est utilisée à des fins médicinales.

Utilisations : renforce l’immunité, combat les infections virales et bactériennes et aide à réduire la fièvre.

De nombreuses personnes plantent l’échinacée dans leur jardin à des fins ornementales, sans se rendre compte que chaque partie de la plante a une valeur médicinale.

L’échinacée contient divers composés phytochimiques, tels que des acides phénoliques, des polysaccharides et des alkamides. Parmi ces derniers, les alkamides ont des activités immunomodulatrices, anti-thrombotiques, anti-microbiennes, antivirales, anti-inflammatoires, antioxydantes, analgésiques, anti-diabétiques et anti-cancéreuses.

En termes d’ immunomodulation, l’échinacée peut moduler les réponses immunitaires innées et adaptatives. La consommation régulière d’échinacée peut réduire légèrement les risques d’attraper un rhume. Boire une tisane à l’échinacée dès l’apparition des premiers stades de la grippe peut soulager ces symptômes plus rapidement. Un essai clinique a montré que la consommation d’une tisane d’échinacée chaude pendant les premiers stades de la grippe était tout aussi efficace que l’oseltamivir, un médicament antiviral, et présentait un risque réduit de complications et d’effets indésirables.

Une autre étude a montré que la prise de comprimés d’échinacée lors d’un rhume peut raccourcir la durée de la maladie chez les enfants, avec 90% des rhumes complètement résolus au bout de 10 jours.

« Beaucoup de gens ne savent pas à quel point l’échinacée est utile », a déclaré Erica Kuo.  » Les feuilles et les racines possèdent des propriétés bénéfiques, mais ce sont les racines qui sont les plus efficaces, en particulier les racines d’échinacée plantées depuis au moins deux ans. »

Les racines d’échinacée peuvent être utilisées pour fabriquer des teintures, qui présentent l’avantage supplémentaire d’être faciles à conserver et disponibles tout au long de l’année. L’alcool est le meilleur moyen d’extraction en raison de la faible solubilité dans l’eau des alkamides.

Lorsque l’on prend de l’échinacée pour faire baisser la fièvre, il est préférable d’ajouter un peu de menthe poivrée rafraîchissante pour en améliorer l’efficacité, en particulier lorsque la gorge est enflammée.

Erica Kuo a précisé qu’à Taïwan, l’échinacée est généralement plantée en octobre et récoltée en mars ou avril de l’année suivante, alors qu’aux États-Unis, il est préférable de la planter au printemps et de la récolter en été.

En France, l’Echinacée s’installe au jardin presque toute l’année, en dehors des périodes de gel et de forte sécheresse.

Dans les régions froides et humides, on la plante idéalement au printemps, quand tout risque de gel est écarté, courant mars à avril.

Dans les régions méridionales, on la plante plutôt à l’automne, lorsque la plante commence à rentrer en dormance et que le sol est encore chaud et humide, de septembre à octobre.

3. Menthe poivrée, menthe verte

La menthe poivrée peut améliorer les conditions gastro-intestinales et faciliter la digestion. (Oxana Denezhkina/Shutterstock)
Parties médicinale

Parties médicinales : feuilles

Utilisations : soulage les douleurs d’estomac, les ballonnements, les nausées et les vomissements.

La menthe poivrée est couramment utilisée pour améliorer les troubles gastro-intestinaux. Par exemple, si l’on souffre de ballonnements après avoir mangé des aliments produisant des gaz intestinaux, boire du thé à la menthe poivrée peut généralement provoquer des rots et des flatulences en moins d’une demi-heure.

Une étude a montré que la menthe poivrée peut être utilisée pour améliorer le syndrome du côlon irritable, la dyspepsie fonctionnelle et les douleurs abdominales fonctionnelles chez l’enfant. Elle possède également des propriétés antibactériennes et anti-inflammatoires, ainsi que la capacité d’augmenter l’attention.

Erica Kuo a fait remarquer qu’il existe aujourd’hui plus de 20 variétés différentes de menthe poivrée sur le marché, dont la menthe poivrée à l’ananas, la menthe poivrée au chocolat et la menthe poivrée à la réglisse. Ces nouvelles variétés de menthe, principalement utilisées pour agrémenter les cocktails ou les jus de fruits, n’ont peut-être pas la même efficacité que la menthe poivrée et la menthe verte traditionnelles, dont l’efficacité a fait l’objet d’un plus grand nombre de recherches.

4. Le romarin

Le romarin peut favoriser le métabolisme des graisses et améliorer la mémoire. (CreatoraLab/Shutterstock)

Parties médicinales : feuilles et rameaux

Utilisations : favorise le métabolisme des graisses, stimule la circulation sanguine et renforce les fonctions cérébrales.

Le romarin est ajouté à certains plats de viande, ce qui permet non seulement de rehausser l’arôme et d’éliminer le goût amer, mais aussi de favoriser le métabolisme des graisses dans l’organisme.

Des recherches ont montré que le romarin peut inhiber l’absorption des lipides et réguler le métabolisme des lipides et du glucose, ce qui entraîne une réduction des taux de cholestérol et de glucose dans le sang. Cela peut contribuer à réduire le risque d’obésité et de syndrome métabolique.

Les personnes qui souffrent souvent d’indigestion ou de maux d’estomac après avoir mangé de la viande peuvent essayer d’ajouter du romarin lorsqu’elles cuisinent du bœuf, du porc, du poulet ou d’autres viandes, ou de boire une tasse de thé au romarin après les repas.

Erica Kuo suggère aux personnes souffrant de calculs biliaires ou de cholécystite de faire mariner les plats de viande avec du romarin pour favoriser le métabolisme des graisses dans l’organisme. Il est recommandé de l’associer à un infusion de feuilles ou de racines de pissenlit, qui peut contribuer à améliorer le fonctionnement de la vésicule biliaire, car le pissenlit peut également favoriser le métabolisme des graisses et soutenir les fonctions de la vésicule biliaire et du pancréas. Les personnes qui ont un mauvais métabolisme des graisses sont plus sujettes au cancer du pancréas et de la vésicule biliaire, précise-t-elle.

Le romarin contient différentes classes de polyphénols, qui possèdent des propriétés antioxydantes, anticancéreuses et antidiabétiques. En outre, il peut également aider à traiter l’inflammation, soulager la douleur, stimuler la mémoire, réduire l’anxiété et à tranquilliser (calmer) l’esprit .

Erica Kuo ajoute que le romarin contient de l’eucalyptol, qui est bénéfique pour les fonctions cognitives. Les personnes souffrant de troubles cognitifs ou d’un déclin de la mémoire peuvent également tirer profit de la consommation de romarin.

5. Origan

L’origan, ou origanum vulgare, possède de fortes propriétés antibactériennes. (David Jalda/Shutterstock)

Parties médicinales : feuilles

Utilisations : renforce l’immunité, possède des effets antibactériens et anti-inflammatoires, et prévient les infections parasitaires.

L’Origanum vulgare, plus connu sous le nom d’origan, est couramment utilisé dans la cuisine italienne. C’est une herbe prolifique qui possède les caractéristiques d’une plante sauvage, fleurissant et produisant facilement des graines.

Le carvacrol, un composé présent dans l’origan, est un antioxydant puissant qui peut combattre efficacement les agents pathogènes, y compris les bactéries et les champignons comme Escherichia coli, Staphylococcus aureus et Aspergillus flavus. Une expérience a montré que l’huile essentielle d’Origanum vulgare peut inhiber des souches de bactéries multirésistantes, même à des concentrations plus faibles.

Erica Kuo a noté que le carvacrol possède les propriétés antibactériennes les plus fortes parmi tous les composants d’huile essentielle extraits de plantes, et que l’origan a la plus forte concentration de carvacrol.

Il est intéressant de noter que la concentration de carvacrol dans l’origan augmente après son séchage. Erica Kuo recommande d’ajouter de l’origan séché aux plats plutôt que de le faire infuser, car sa saveur est trop piquante et épicée. Elle suggère même d’ajouter quelques feuilles d’origan séchées à la nourriture des animaux de compagnie, comme les chats ou les chiens, pour éviter qu’ils n’attrapent des parasites.

Conseil pour réussir la culture des herbes aromatiques : l’eau

Il ne suffit pas d’utiliser une ou deux feuilles de ces herbes pour profiter pleinement de leurs bienfaits thérapeutiques ; une certaine quantité d’eau est nécessaire.

Rapport efficace : pour une tasse d’infusion de 25 cl, utiliser 3 cuillères à soupe de feuilles fraîches ou 1 cuillère à soupe de feuilles séchées.

Si l’on utilise des racines d’échinacée, la quantité peut être réduite à 1 ou 2 cuillères à café.

Erica Kuo, qui milite depuis de nombreuses années en faveur de l’autosoin et de la guérison à l’aide de plantes et d’huiles essentielles, déclare que les plantes sont moins susceptibles de provoquer une résistance aux médicaments. Elle explique que l’environnement, la température, l’humidité, le sol, la lumière du soleil et d’autres facteurs dans lesquels poussent les plantes peuvent affecter le rapport de leurs structures chimiques, comme celui du carvacrol. Comme le rapport n’est pas toujours le même, les bactéries et les virus sont moins susceptibles de développer une résistance.

Toutefois, l’essentiel est d’utiliser des plantes de haute qualité, biologiques ou cultivées localement. Il est recommandé de vérifier si les méthodes d’extraction des huiles essentielles répondent aux normes, ainsi que les conditions de culture des plantes. Cultiver ses propres plantes peut naturellement garantir une utilisation sûre.

Selon Erica Kuo, de nombreuses personnes ont du mal à cultiver ces plantes en raison de problèmes liés à l’eau. Par exemple, les herbes telles que le romarin et l’origan se développent naturellement dans un sol calcaire avec un excellent drainage. Par conséquent, lorsqu’on cultive ces plantes, il est essentiel de veiller à un bon drainage et de tenir compte des conditions pluviométriques locales.

L’arrosage excessif peut être une cause fréquente d’échec dans la culture des plantes aromatiques, car il peut entraîner le pourrissement et la mort des plantes. Il est important de ne pas trop arroser les herbes récemment achetées. L’ajout de vermiculite ou de perlite à la terre permet d’ajuster la texture du sol et d’améliorer le drainage, la rétention d’eau et la perméabilité à l’air.

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