Les autorités chinoises avertissent que le pire reste à venir alors que les inondations atteignent un nouveau record

Par Eva Fu
23 août 2020 21:54 Mis à jour: 23 août 2020 22:32

Des mois de pluies diluviennes ont frappé la Chine avec des inondations jamais vues depuis des décennies, déplaçant des millions de personnes et testant les limites du plus grand barrage hydroélectrique au monde.

De telles précipitations sont loin d’être terminées, selon les responsables chinois qui, de leur rare aveu, ont déclaré que de sérieux défis les attendaient.

Les mois de juillet et d’août apportent généralement les pluies les plus abondantes en Chine, qui font gonfler le fleuve Yang-Tsé, sujet aux inondations. Pourtant, Zhou Xuewen, le vice-ministre des ressources en eau chargé de contenir les inondations, a déclaré que la saison des pluies se poursuivrait jusqu’en septembre, avec une « très forte probabilité » de graves inondations, selon une récente conférence de presse du Bureau d’information du Conseil d’État.

Les inondations depuis juin ont touché au moins 63,5 millions de personnes et causé près de 179 milliards de ¥ (25,9 milliards $ US) de pertes économiques directes, selon les autorités. Les eaux de tempête ont submergé plus de 600 fleuves et rivières chinois et détruit les récoltes sur 1,14 million d’hectares de terres fertiles dans les basses terres du Yang-Tsé.

Des typhons et des pluies supplémentaires devraient s’abattre sur le nord de la Chine dans les semaines à venir.

Le 20 août, le barrage des Trois-Gorges a vu ses eaux monter à 16,81 m au-dessus du niveau d’alerte, le plus haut sommet depuis la mise en service du barrage en 2003. On prévoit qu’il grimpera encore de 3,7 m le 22 août. Onze vannes de décharge ont été ouvertes le 20 août pour réduire la pression sur le barrage.

Alors que Pékin a toujours affirmé que le site, construit le long du cours supérieur du Yang-Tsé, a protégé les régions environnantes des inondations, les experts ont fait part de leurs préoccupations quant au fait que la structure a aggravé la situation.

Un agent de sécurité regardant son téléphone intelligent alors que l’eau est libérée du barrage des Trois-Gorges, un gigantesque projet hydroélectrique sur le fleuve Yang-Tsé, pour soulager la pression des inondations dans le Yichang, province du Hubei en Chine centrale, le 19 juillet 2020. (STR/AFP via Getty Images)

« Quant à savoir si les Trois-Gorges peuvent jouer un rôle dans la prévention des présentes inondations ou si c’est plutôt le gouvernement chinois qui a trompé le public chinois depuis le début, c’est devenu assez clair pour les gens au fil des ans », a déclaré Wang Weiluo, un hydrologue chinois basé en Allemagne, dans une récente interview avec Epoch Times.

Le 18 août, la mégapole Chongqing a connu sa plus grande inondation depuis quatre décennies, ce qui a obligé les autorités à relever l’alerte aux inondations au niveau maximum. Les fonctionnaires de la ville ont crié via des haut-parleurs que toute personne dans les rues devait « prendre des mesures de sécurité urgentes » avant que les eaux de crue ne se répandent.

Dans la province voisine du Sichuan, alors que des eaux boueuses s’élevaient au-dessus des orteils de la statue du Bouddha géant de Leshan, qui mesure 71 mètres, les autorités ont dû évacuer environ 180 touristes de ce site du patrimoine mondial de l’UNESCO, vieux de 1 200 ans.

Dans la province du Gansu, dans le nord-est du Sichuan, des coulées de boue ont bloqué une rivière dans la ville touristique de Bikou, dans le comté de Wen, et ont créé un grand lac, tandis que les eaux ont submergé plusieurs bâtiments de quatre étages, selon les témoignages des habitants et les reportages des médias.

La propriétaire d’un restaurant de nouilles de riz, situé près des bâtiments du gouvernement local, a appris la nouvelle par ses proches, qui l’ont avertie, elle et son mari, de « courir vers n’importe quel endroit élevé auquel vous pouvez penser ». Ils sont partis précipitamment, laissant tout ce qui se trouvait à l’intérieur, y compris l’argent et leurs téléphones, être perdu dans les inondations.

« Si nous avions été un peu plus lents, mon mari et moi […] nous nous serions noyés là-dedans », a-t-elle déclaré au journal Epoch Times.

Des sauveteurs évacuent les résidents d’une zone inondée suite à de fortes pluies à Leshan, dans la province du Sichuan, dans le sud-ouest de la Chine, le 18 août 2020. (STR/AFP via Getty Images)

Un autre restaurateur local a décrit l’inondation comme la plus dévastatrice dont il se souvienne.

« Cette année a connu le plus grand nombre de catastrophes », a-t-il déclaré. « Il a beaucoup trop plu. »

Cependant, lorsque le Premier ministre chinois Li Keqiang s’est rendu à Chongqing le 20 août, les responsables locaux ont semblé désireux de trouver un autre refrain.

Li a traversé la décrue des eaux en bottes de pluie couvertes de boue, accompagné du secrétaire du Parti communiste de la ville, Chen Min’er.

« S’il vous plaît, soulevez toutes les difficultés que vous avez », a dit M. Li à une foule de fonctionnaires locaux, selon une vidéo qui a depuis généré un buzz sur Internet. Avant que Li ne termine sa phrase suivante, une voix l’a coupé : « Nous n’avons aucune difficulté pour le moment. »

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