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Les avoirs russes gelés prêtés à l’Ukraine pourraient financer l’industrie de la défense

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La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, quittent les lieux après avoir tenu une conférence de presse avant une discussion sur les questions de défense et de sécurité avec le Collège des commissaires européens au siège de l'UE à Bruxelles, le 30 septembre 2025.

Photo: NICOLAS TUCAT/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Un prêt de l’Union européenne à l’Ukraine financé par les avoirs russes gelés serait destiné à soutenir l’industrie de défense du bloc, a déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen le 30 septembre.
S’exprimant aux côtés du secrétaire général de l’OTAN Mark Rutte à Bruxelles, Mme von der Leyen a indiqué que si les sanctions économiques contre la Russie portaient leurs fruits, une « solution plus structurelle » pour un soutien militaire à Kiev était nécessaire.
« C’est pourquoi j’ai proposé l’idée d’un prêt de réparations basé sur les avoirs souverains russes immobilisés », a-t-elle expliqué.
« Ce prêt ne serait pas débloqué d’un coup, mais par tranches, avec des conditions attachées. Et nous renforcerons notre propre industrie de défense en veillant à ce qu’une partie du prêt soit utilisée pour des achats en Europe et avec l’Europe. »
Elle a ajouté que cette démarche n’impliquerait pas la saisie des avoirs, mais que « l’Ukraine devra rembourser le prêt, si la Russie verse des réparations ».
« Le responsable doit être tenu pour compte », a insisté Mme von der Leyen.
Les détails précis de la mise en œuvre du plan et le montant exact du prêt accordé à l’Ukraine n’ont pas encore été révélés.
Jusqu’à présent, l’UE n’a perçu que les intérêts générés par les avoirs russes gelés après l’invasion de Moscou en Ukraine en février 2022, dans un contexte de réserves exprimées par l’Allemagne et la France sur la légalité de ces mesures.
Cependant, les déclarations de Mme von der Leyen interviennent seulement quelques jours après un appel similaire du chancelier allemand Friedrich Merz à utiliser les avoirs gelés dans le cadre de l’effort de guerre, marquant un changement notable de l’attitude de Berlin sur ce sujet.
M. Merz a exposé sa proposition dans un article publié le 26 septembre dans le Financial Times, ainsi que dans une série de messages sur X.
Le dirigeant allemand a suggéré que l’UE accorde à l’Ukraine un prêt sans intérêt de près de 140 milliards d’euros (164,5 milliards de dollars).
« Ce prêt ne serait remboursé qu’une fois que la Russie aura indemnisé l’Ukraine pour les dommages causés durant cette guerre. D’ici là, les avoirs russes resteront gelés, comme décidé par le Conseil européen », a écrit M. Merz.
Il a ajouté que cette aide « nécessitera dans un premier temps des garanties budgétaires des États membres », mais que ces garanties bilatérales devraient être remplacées par une garantie collatérale de l’UE une fois que le prochain cadre financier pluriannuel du bloc sera en place en 2028.
« Nous avons besoin d’un nouvel élan pour modifier les calculs de la Russie », a souligné M. Merz dans son commentaire.
« Il est temps d’appliquer un levier efficace qui perturbera le jeu cynique du président russe consistant à gagner du temps et le ramènera à la table des négociations. »
Il a proposé que les chefs d’État et de gouvernement de l’UE donnent — lors du Conseil européen prévu à la fin du mois — « le mandat de préparer cet instrument de manière juridiquement sécurisée ».
La Russie a déclaré par le passé qu’une telle initiative serait illégale, et au début du mois, le président russe Vladimir Poutine a jugé qu’elle nuirait à l’économie mondiale.
« Ceux qui sont plus malins ne veulent pas [prendre les avoirs russes gelés]. Oui, c’est vrai, sans aucune ironie et sans ‘attaquer’ ceux qui sont moins malins, car les plus malins sont ceux qui s’occupent des finances, de l’économie », a déclaré Poutine le 3 septembre, selon l’agence de presse d’État russe TASS.
« Ils comprennent que cela détruira complètement tous les principes des activités économiques et financières internationales, et causera sans doute un énorme préjudice à l’économie mondiale et aux finances internationales. »
Il est probable que ce plan soit discuté lors du sommet des dirigeants de l’UE qui se tiendra à Copenhague (Danemark) le 1er octobre, parallèlement à des discussions sur d’autres aspects du soutien à l’Ukraine et sur la voie de Kiev vers l’adhésion au bloc.