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plus-iconPlan de paix en Ukraine

Vladimir Poutine accepte certaines propositions américaines sur l’Ukraine et se dit prêt à poursuivre les discussions, selon le Kremlin

Les commentaires de Moscou interviennent au lendemain d’une rencontre, le 2 décembre, entre des représentants de l’administration Trump et des émissaires russes.

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Le président russe Vladimir Poutine, accompagné de l’émissaire du Kremlin pour les questions économiques Kirill Dmitriev et du conseiller du Kremlin Iouri Ouchakov, rencontre l’envoyé spécial américain Steve Witkoff et le gendre du président américain Donald Trump, Jared Kushner, au Kremlin, à Moscou, le 2 décembre 2025.

Photo: KAZAKOV / POOL / AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

Le Kremlin a indiqué que le président russe Vladimir Poutine avait accepté certaines, mais non l’intégralité, des propositions des États‑Unis visant à mettre fin à la guerre en Ukraine, le 3 décembre.
Poutine a reçu l’envoyé spécial américain Steve Witkoff et le gendre du président Donald Trump, Jared Kushner, dans la soirée du 2 décembre, pour un entretien qui s’est prolongé jusque tard dans la nuit.
« Le fait est qu’un tel échange direct de vues [sur le plan de paix pour l’Ukraine entre Moscou et Washington] a eu lieu hier pour la première fois. Et, comme il a été indiqué hier, certains éléments ont été acceptés, d’autres ont été jugés inacceptables », a déclaré le porte‑parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par l’agence de presse d’État russe TASS.
« Il s’agit d’un processus de travail normal, visant à trouver un compromis. »
Interrogé pour savoir s’il serait juste d’affirmer que M. Poutine avait rejeté les propositions américaines, M. Peskov a répondu que ce n’était pas le cas.
Il a précisé que le Kremlin ne fournirait pas de commentaire au fil de l’eau sur l’état d’avancement des discussions.
« Nous partons du principe que, en l’occurrence, il vaut mieux que ces négociations se déroulent dans le silence », a‑t‑il déclaré.
« Dans ce dossier, nous ne sommes pas partisans d’une diplomatie au mégaphone, et nous constatons également que les Américains se tiennent au même principe. »
Le travail se poursuit actuellement au niveau des experts, a‑t‑il indiqué.
« C’est à ce niveau d’expertise que certains résultats doivent être obtenus, pour servir ensuite de base à des contacts au plus haut niveau », a‑t‑il souligné.
Le porte‑parole du Kremlin a ajouté que la Russie était reconnaissante au président Trump pour ses efforts et qu’elle saluait vivement sa « volonté politique de continuer à rechercher une résolution pacifique du conflit en Ukraine ».
Un entretien téléphonique entre M. Trump et M. Poutine est possible « à tout moment », a‑t‑il ajouté, précisant que les représentants de Moscou étaient prêts à rencontrer leurs homologues américains « aussi longtemps qu’il le faudra pour parvenir à un règlement pacifique » en Ukraine.
Les déclarations de M. Peskov interviennent au lendemain d’une rencontre à Moscou, le 2 décembre, réunissant, côté américain, MM. Witkoff et Kushner, et, côté russe, M. Poutine, son principal conseiller pour la politique étrangère, Iouri Ouchakov, ainsi que le représentant spécial du président russe pour la coopération en matière d’investissement et de développement économique avec les pays étrangers, Kirill Dmitriev.
Lors d’un point de presse organisé au Kremlin après la rencontre, M. Ouchakov a déclaré aux journalistes que la réunion avait été « constructive », tout en précisant qu’« aucun compromis n’a encore été trouvé ».
« Il reste encore beaucoup de travail à accomplir », a reconnu M. Ouchakov.
Il a toutefois admis que cette réunion avait permis d’aborder la question dite « territoriale », terme employé par Moscou pour désigner ses revendications sur l’ensemble de la région du Donbass, dont les forces ukrainiennes contrôlent actuellement au moins 4920 kilomètres carrés.
« Certains projets de propositions américains paraissent plus ou moins acceptables, mais ils doivent être discutés », a poursuivi M. Ouchakov. « Certaines des formulations qui nous ont été soumises ne nous conviennent pas : en d’autres termes, le travail va se poursuivre. »
Dans des déclarations ultérieures, M. Ouchakov a confirmé que la Russie ne négociait pour l’heure qu’avec les États‑Unis.
« Il n’y a actuellement aucune autre négociation [en dehors de celles avec les États‑Unis] en cours », a‑t‑il indiqué.
« Les Ukrainiens ont refusé – au moins pour le moment – de poursuivre les cycles de négociations d’Istanbul. »
« À l’heure actuelle, s’il est question de contacts, ceux‑ci se déroulent exclusivement entre Washington et Moscou. »
Il a ajouté que Moscou restait disposée à dialoguer avec les dirigeants européens, mais que ces derniers semblaient réticents à s’engager.
« Les Européens refusent tout contact », a‑t‑il regretté, « alors même que M. Poutine a répété à plusieurs reprises que si l’un des dirigeants européens souhaitait s’entretenir avec lui, il serait le bienvenu à Moscou. »
Ni M. Witkoff ni M. Kushner ne se sont, pour l’heure, exprimés publiquement sur cette rencontre, mais Kiev affirme être en contact avec l’envoyé spécial américain depuis les discussions de Moscou.
« Il y a bien eu contact entre le chef de la délégation ukrainienne et M. Witkoff », a déclaré le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andrii Sybiha, à Bruxelles, le 3 décembre.
« Les représentants de la délégation américaine nous ont indiqué qu’à leurs yeux, les pourparlers de Moscou avaient abouti à un résultat positif… et ils ont invité la délégation ukrainienne à poursuivre nos discussions en Amérique dans un avenir proche. »
Joseph Lord a contribué à la rédaction de cet article.
Avec Reuters