Les concessions de Xi Jinping face aux récentes manifestations pourraient signaler l’effondrement proche du régime

Par David Chu
18 janvier 2023 17:32 Mis à jour: 18 janvier 2023 21:51

Des « révoltes des feuilles blanches » au « mouvement des feux d’artifice », en passant par les protestations des travailleurs d’une usine pharmaceutique à Chongqing et la marche de protestation des travailleurs d’une entreprise de biotechnologie à Hangzhou, le Parti communiste chinois (PCC) a, de manière inhabituelle, reculé et fait des concessions.

Certains analystes estiment que les Chinois s’émancipent progressivement de leur peur du PCC et que le régime s’effondrera peut-être en 2023.

Le 7 janvier, c’est par milliers qu’ont manifesté les employés d’une entreprise de fabrication de produits pharmaceutiques nommée Zybio. Celle-ci est située dans le district de Dadukou, à Chongqing. La manifestation a éclaté pour deux motifs : le licenciement soudain de près de 8000 employés et les salaires impayés.

L’entreprise fabrique des kits de tests antigéniques Covid-19.

Des vidéos mises en ligne ont montré des travailleurs en colère en train de saccager des boîtes remplies de kits, de vandaliser les bureaux et de défier des policiers munis de boucliers anti-émeute.

Finalement, les manifestants ont commencé à projeter des boîtes en plastique, des bouteilles d’eau et des cônes de signalisation sur la police. Celle-ci a reculé, ce qui est rare en Chine.

Les autorités ont donc été contraintes de faire un compromis et le chef du district de Dadukou a fait une apparition en promettant que les travailleurs recevraient leurs salaires impayés, leurs primes et leurs indemnités de licenciement. En définitive, c’est une victoire totale pour les manifestants.

Le 6 janvier, une manifestation similaire a éclaté dans la ville de Hangzhou, dans la province du Zhejiang, dans l’est de la Chine, lorsque ACON Biotech Corporation a soudainement annoncé la suspension de ses activités et le licenciement de 2800 employés. La société a forcé les employés à signer un accord de démission et ne leur a offert qu’une subvention de 1600 yuans (environ 218 euros). En outre, certains travailleurs temporaires n’ont pas pu recevoir leur salaire.

Les manifestants ont affronté la police en criant : « Remboursez notre argent ! » Finalement, les autorités locales ont négocié avec eux et promis de subventionner chaque travailleur à hauteur de 3000 yuans (environ 409 euros).

Le mouvement des feux d’artifice

À Nanjing, dans la province de Jiangsu, des milliers de personnes ont franchi une barrière de police et se sont rassemblées près de la statue de Sun Yat-sen, ancien président de la République de Chine, le soir du Nouvel An.

La foule a déposé des fleurs et lâché des ballons devant la statue pour exprimer son mécontentement à l’égard du PCC, ainsi que son aspiration à la liberté et à la démocratie.

Dans le comté de Luyi, dans la province du Henan, les gens ont ignoré l’interdiction des feux d’artifice imposée par le régime dans la nuit du 2 janvier, ce qui a entraîné des affrontements avec la police.

Selon des vidéos circulant sur les médias sociaux, alors que la police arrêtait les contrevenants, une grande foule entourait les véhicules des forces de l’ordre, exigeant la libération des personnes arrêtées. La foule s’est mise à pousser et bousculer les policiers. Certains jeunes ont alors commencé à casser les voitures de police et les pare-brise avant. Un véhicule de police a été renversé.

D’autres « révoltes des feux d’artifice » ont éclaté dans la ville de Chongqing et dans plusieurs autres villes des provinces du Henan, du Shandong, du Hebei, du Jiangsu et du Guangxi.

Ce type de confrontation entre la population et les forces de l’ordre était inimaginable par le passé. Les Chinois n’ont apparemment plus peur et ont commencé à profiter de diverses occasions pour contester l’autorité du PCC.

Suite à cette série de provocations, le PCC n’a pas riposté comme il l’avait fait par le passé, mais a choisi de faire marche arrière.

De nombreux endroits, comme Pékin, la province du Shandong et la province du Liaoning, ont plus ou moins assoupli l’ « interdiction des feux d’artifice ». Par exemple, le Bureau de la police municipale de la ville de Xi’an a publié un avis demandant à la police de « faire appliquer la loi avec souplesse » et de « s’abstenir de toute confrontation avec la population ou de susciter une opinion publique négative de la police » lorsqu’elle a affaire à des personnes qui font exploser des feux d’artifice et des pétards.

La situation actuelle pourrait changer rapidement

Selon le spécialiste de la Chine Heng He pour Epoch Times le 9 janvier, les révoltes des feuilles blanches et le mouvement des feux d’artifice se sont soldés par des concessions. Celles-ci ont permis au peuple de constater la faiblesse du régime. En d’autres termes, « le PCC peut être vaincu, ou du moins les gens sont capables de le forcer à céder. C’est ce que le PCC a essayé d’éviter pendant tant d’années, mais cette fois-ci, il n’y est pas parvenu. »

Selon Deng Haiyan, commentateur indépendant, dans une interview accordée à Epoch Times le 10 janvier, le déclenchement de ces manifestations au début de la nouvelle année reflète un changement de mentalité du peuple chinois qui a atteint un point critique. C’est-à-dire qu’ils n’ont plus peur.

« De plus en plus de gens expriment leur mécontentement et leur résistance de diverses façons. Lorsque davantage de personnes se rendront compte que beaucoup partagent ce même état d’esprit, celui-ci ne s’éteindra pas facilement. »

Selon l’écrivain indépendant Zhuge Mingyang en interview avec Epoch Times le 13 janvier, le PCC n’a jamais été autant remis en question, c’est peut-être ce qui explique ses concessions.

« Du point de vue de l’environnement international, le PCC n’est plus dans la même situation que lors du massacre de la place Tiananmen en 1989. En réalité, une alliance anticommuniste mondiale est déjà formée depuis un certain temps. »

« Le PCC n’a jamais été isolé comme il l’est maintenant. Sur le plan intérieur, l’échec complet de la politique anti-pandémique, associé au fait que Xi Jinping n’a pas accompli la moindre chose depuis son arrivée au pouvoir, a remis en question comme jamais auparavant la légitimité de la gouvernance du PCC. »

Dans un tel climat, ajoute l’écrivain, le régime n’ose pas tuer le peuple, et pour survivre, il ne peut que reculer.

« Cette concession va, à son tour, stimuler l’esprit de résistance du peuple. Au fur et à mesure que la pandémie s’aggravera, de plus en plus de protestations éclateront probablement dans le pays. Face aux multiples pressions intérieures et extérieures, il est probable que le PCC s’effondre cette année et se retire complètement du devant de la scène. »

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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