Les « familles rouges » chinoises ont l’intention de renverser Xi Jinping, affirme un ancien professeur de droit de l’université de Pékin

Par Jessica Mao
8 janvier 2024 00:29 Mis à jour: 8 janvier 2024 00:29

Yuan Hongbing, ancien professeur de droit à l’université de Pékin et célèbre dissident vivant en exil en Australie, a déclaré que le dirigeant chinois Xi Jinping était confronté à la plus grave crise politique qu’il ait connue depuis son arrivée au pouvoir.

M. Yuan affirme qu’un consensus politique s’est formé parmi les princes du Parti, qui envisagent de renverser Xi Jinping et de créer un nouveau parti politique.

Les fils de prince, également connus sous le nom de « deuxième génération rouge », sont les enfants des hauts fonctionnaires les plus puissants et les plus influents du Parti communiste chinois (PCC), considérés comme les fondateurs de la Chine communiste.

Cette fois, sous la direction de Liu Yuan, le fils de l’ancien président chinois Liu Shaoqi, un grand groupe de princes mène des actions concrètes contre M. Xi, affirme M. Yuan.

L’ancien professeur de droit a assuré avoir obtenu des informations détaillées grâce à des relations établies en Chine qui, selon lui, font partie du cercle le plus élevé du PCC, informations qu’il a divulguées dans son récent article intitulé « Comment la grave crise politique que traverse le PCC affecte la situation à Taïwan ».

Selon M. Yuan, ces princes sont parvenus au consensus suivant :

Premièrement, le gouvernement décennal de M. Xi a complètement abandonné et dévié de la voie de la réforme et de l’ouverture du PCC et a régressé vers l’idéologie politique et la voie économique prônées lors la révolution culturelle. En conséquence, tous les aspects, y compris la politique, l’économie, la société et la diplomatie, se sont profondément enlisés dans la crise. La gravité de cette crise a atteint un tel niveau qu’elle a ébranlé le pouvoir du PCC. Le pire, selon eux, c’est que M. Xi pousse le pays dans une logique de guerre pour se préparer à un conflit avec Taïwan. Si rien n’est fait, la Chine sera confrontée à un risque de guerre sans précédent.

Deuxièmement, ils affirment que M. Xi a bouleversé le « centralisme démocratique » du PCC, c’est-à-dire la gestion et les décisions collectives, et qu’il exerce une dictature directe. Au cours de la dernière décennie, l’économie chinoise s’est effondrée rapidement et de façon irréversible, les moyens de subsistance des citoyens sont menacés, les finances du pays sont au bord du gouffre, les griefs de la population augmentent et les fonctionnaires sont en pleine ébullition. Une véritable crise sociale est sur le point d’éclater.

En ce qui concerne la diplomatie internationale, ils affirment que M. Xi a abandonné la stratégie de Deng Xiaoping, qui consistait à « faire profil bas et à attendre son heure », et qu’il a fait preuve d’une arrogance aveugle. L’administration Xi a adopté la diplomatie « du loup-guerrier », qui a fait de la Chine l’ennemi commun des nations développées.

Troisièmement, compte tenu de ce qui précède, afin d’empêcher M. Xi de conduire le pays à des perversions sans précédent, les princes prendront des mesures pour lancer une réforme politique démocratique révolutionnaire afin de retirer à M. Xi le pouvoir de dominer le destin de la Chine. Le PCC sera transformé en Parti social-démocrate et un système politique parlementaire socialiste démocratique sera mis en place. Dans le même temps, la Chine abandonnera sa politique nationale consistant à menacer Taïwan par la force et améliorera ses relations avec les États-Unis, le Japon, l’Union européenne, le Royaume-Uni, l’Australie et d’autres pays.

M. Yuan n’a pas révélé la date à laquelle les princes se sont réunis pour parvenir à ce consensus, mais il a fourni une liste de noms qui, outre Liu Yuan, comprend Deng Pufang, fils de Deng Xiaoping ; Hu Deping, fils de Hu Yaobang ; Chen Yuan, fils de Chen Yun ; Ma Xiaoli, fille de Ma Wenrui ; et Luo Diandian, fille de Luo Ruiqing.

L’ancien délégué militaire, le général Liu Yuan, commissaire politique du département général de la logistique de l’Armée populaire de libération de Chine, le 12 mars 2015 à Pékin, en Chine. Il est le fils de Liu Shaoqi, ancien président de la République populaire de Chine qui a été pris pour cible pendant la Révolution culturelle. (Feng Li/Getty Images)

Il semble que les familles des « huit anciens du PCC » soient toutes impliquées.

« Il s’agit d’une crise politique sans précédent pour Xi Jinping depuis son accession au plus haut niveau de pouvoir », a déclaré M. Yuan.

En outre, les enfants des vétérans militaires du PCC, Ye Jianying, He Long, Nie Rongzhen, Xu Xiangqian, Su Yu, Xu Haidong et Wang Zhen, et les enfants de Bo Yibo, à l’exception de Bo Xilai, sont également cosignataires du consensus.

Une source a également révélé qu’un groupe de généraux militaires, que M. Xi considère comme son cercle intime, a également signé la pétition. En témoigne la purge opérée par M. Xi au sein de la Force de fusée et le départ de l’ancien ministre de la défense, Li Shangfu.

M. Yuan a affirmé dans son article qu’il y a quelques années, il a commencé à décrire M. Xi comme « la version diminuée et stupide de Mao Zedong », une expression qui s’est maintenant répandue parmi les princes et les fonctionnaires du PCC.

Dans son article, M. Yuan indique que pour de nombreux princes, leurs parents et leurs frères et sœurs aînés ont été victimes des purges politiques brutales de Mao Zedong pendant la révolution culturelle, et que certains ont même été persécutés jusqu’à la mort.

« Cette fois, les princes, au premier rang desquels Liu Yuan, ont osé faire part ouvertement de leurs projets de réformes politiques à la communauté internationale. La raison invoquée repose également sur un constat fondamental : si Xi Jinping suit l’exemple de Mao Zedong en menant une nouvelle persécution contre ce groupe de princes, il déclenchera inévitablement une colère violente contre lui au sein du Parti, ce qui le conduira à sa propre perte », a-t-il écrit.

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