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« Les forces des ténèbres ont reculé : nous sommes enfin le 8 octobre » : Caroline Yadan

ENTRETIEN - Larmes, chants, embrassades : Israël tout entier a retenu son souffle avant d’exulter. Après deux ans d’attente et d’angoisse, les derniers otages vivants du Hamas ont été libérés ce lundi 13 octobre. Sur la place des Otages, l’émotion était à son comble. Présente sur place, Caroline Yadan, députée EPR des Français établis hors de France, témoigne de cette journée historique, analyse les perspectives de paix au Proche-Orient et appelle à établir un « cordon sanitaire définitif » autour de l’extrême gauche.

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Caroline Yadan, députée EPR des Français établis hors de France.

Photo: DR

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Durée de lecture: 14 Min.

Epoch Times : Tous les otages israéliens vivants, retenus par le Hamas dans la bande de Gaza, ont été libérés ce lundi, et à cette heure, quatre des 28 corps d’otages détenus par le Hamas ont été remis à Israël. Quelle est votre réaction ?
Sur la place des Otages, sur laquelle j’étais présente dès dimanche soir, l’émotion était indescriptible. Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées, les yeux embués de larmes, portées par cet espoir qui, enfin, prenait corps.
Les Israéliens, unis hier dans l’adversité, l’étaient désormais dans l’espérance de voir les otages recouvrer leur liberté. Tous les clivages, politiques, idéologiques, sociaux, s’effaçaient. Ce qui comptait, c’était cette libération, ce souffle d’espérance partagé.
Puis les images sont arrivées : celles des libérations. Une liesse incroyable a traversé la foule, une vague d’émotion collective. On voyait des drapeaux, des chants, des larmes, des sourires, des éclats de rire. Certains distribuaient de la nourriture, d’autres se prenaient dans les bras. L’atmosphère avait quelque chose d’irréel, presque celle d’une colonie de vacances, avec cette joie simple et contagieuse qui efface tout le reste. Aujourd’hui, c’est tout un peuple qui vibre à l’unisson.
Nous attendons encore le rapatriement des corps des otages car seulement quatre dépouillés sur 28 ont pour le moment été restituées.
Je crois qu’on peut dire enfin que les forces des ténèbres ont reculé, et qu’enfin, nous sommes le 8 octobre.
Dans son discours, Donald Trump a déclaré que « ce n’est pas seulement la fin d’une guerre, c’est la fin d’une ère de terreur et de mort, et le début d’une ère d’espérance » pour Israël. Estimez-vous, vous aussi, que cette page se tourne réellement, ou pensez-vous qu’il est encore trop tôt pour l’affirmer ?
Je veux rester optimiste et croire Donald Trump lorsqu’il affirme que la sécurité d’Israël ne sera plus jamais compromise. Je veux le croire lorsqu’il promet l’avènement d’une ère de paix et de prospérité au Proche-Orient. Mais restons lucides : rien n’est encore acquis.
Le Hamas, lui, poursuit son œuvre de mort. Plus de 7000 nouveaux membres ont été recrutés à Gaza, chargés de torturer et d’exécuter les opposants. Des exécutions sommaires ont déjà eu lieu à Gaza City. Cette tyrannie se maintient, celle d’un mouvement islamiste, mercenaire et voué à la destruction du peuple juif. Parce qu’il est faible, il impose la terreur. Nous faisons face à un défi sécuritaire d’une ampleur considérable.
Ce qui nourrit néanmoins mon espoir, c’est la détermination de Donald Trump à mener à terme le plan qu’il a initié : désarmer définitivement le Hamas pour offrir une chance réelle à une paix durable.
Je crois que c’est aussi le vœu le plus profond des Israéliens et des Français vivant en Israël, que je représente. Au-delà des clivages politiques deux priorités dominent : d’abord, la libération de tous les otages, et nous touchons enfin à ce moment, même si l’échange d’innocents contre des milliers de terroristes au sang sur les mains demeure une épreuve morale ; ensuite, le serment du « plus jamais » du 7 octobre.
L’enjeu, désormais, est d’empêcher qu’un tel drame ne se reproduise, tout en consolidant la sécurité et la paix, peut-être par le biais des Accords d’Abraham.
Ce qui est à souligner dans la démarche de Donald Trump, c’est qu’elle associe directement les pays arabes au processus de paix. C’est là un véritable tour de force : parvenir à faire de ces États des acteurs à part entière d’un plan, s’inscrivant peut-être dans la continuité des Accords d’Abraham, qui pourrait, à terme, ouvrir la voie à une paix régionale et durable.
C’est encore un rêve, bien sûr. Mais ce rêve paraît aujourd’hui un peu moins lointain qu’hier.
Emmanuel Macron a assuré ce lundi que la France aurait un « rôle tout particulier » dans la future gouvernance de Gaza, « aux côtés » de l’Autorité palestinienne, une structure dont la corruption n’est, en revanche, un secret pour personne. Peut-on croire à la viabilité d’un tel projet ?
Je pense qu’il est encore trop tôt pour se prononcer. Ce qui est certain, en revanche, c’est qu’aujourd’hui, l’Autorité palestinienne est bien corrompue et continue de tenir un discours extrêmement haineux à l’égard des Juifs, comme en témoignent les contenus éducatifs diffusés dans ses écoles mais aussi dans celles de l’Unrwa.
Il faut également rappeler qu’en juillet 2024, elle a signé à Pékin un accord avec le Hamas, prévoyant une gouvernance commune dans la bande de Gaza après la guerre…
Avant de pouvoir prétendre à un rôle crédible dans un véritable dialogue de paix, l’Autorité palestinienne devra donc se réformer en profondeur, et surtout, en apporter les preuves concrètes.
Pour parvenir à cet accord de paix, Donald Trump n’a pas hésité à menacer le Hamas, leur faisant savoir que « si cet accord de la dernière chance n’était pas trouvé, l’enfer se déchaînerait comme jamais contre » le mouvement islamiste. Aux États-Unis comme en Israël, la politique de fermeté du président Trump a été saluée, tandis que celle de « l’apaisement », à travers la reconnaissance d’un État palestinien, a été largement critiquée. Selon vous, cette séquence démontre-t-elle que la stratégie du rapport de force est plus efficace que la politique de conciliation ?
Absolument. Et l’Histoire nous l’a déjà enseigné. Il suffit de se souvenir de la Seconde Guerre mondiale : lorsqu’on a voulu mener une politique d’apaisement face à Hitler, on a signé les accords de Munich, et nous savons aujourd’hui où cette faiblesse a conduit le monde. On ne fait pas la paix avec les nazis sans les avoir d’abord combattus les armes à la main.
De la même manière, il ne s’agit pas ici de deux peuples raisonnables qui dialoguent d’égal à égal. Israël fait face à un mouvement islamiste terroriste dont la charte même appelle à l’extermination d’un peuple pour ce qu’il est.
C’est une volonté idéologique, comparable, dans son essence, à celle du nazisme : celle d’anéantir un peuple. Et face à une telle haine, on ne cherche pas l’apaisement. On résiste. On combat.
L’expérience le prouve : lorsque l’on se montre fort, nos ennemis reculent. Et c’est alors, seulement, qu’ils peuvent accepter les conditions d’un accord de paix, comme celui que Donald Trump met en œuvre aujourd’hui.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a salué lundi Donald Trump comme « le plus grand ami qu’Israël ait jamais eu à la Maison-Blanche », rappelant les accords d’Abraham conclus durant son premier mandat, le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem, qu’aucun président n’avait osé avant lui, l’opération Midnight Hammer ou encore ce nouvel accord de paix. Partagez-vous cette appréciation ?
Il suffit de regarder les faits. Aujourd’hui, une personne est véritablement à la manœuvre : Donald Trump. Même ceux qui s’opposent à sa politique intérieure, à certaines de ses initiatives inquiétantes pour le maintien d’un État de droit, ou qui ne partagent pas son style parfois excessif, reconnaissent qu’un tel accord de paix n’aurait pas vu le jour sans lui.
C’est un tour de force diplomatique remarquable, et les Israéliens ne s’y sont pas trompés. Sur la place des Otages, le président américain a été unanimement salué. Oui, je crois qu’on peut le dire : Donald Trump est un grand ami d’Israël.
Le 7 octobre 2023, Jean-Luc Mélenchon avait refusé de condamner les attaques terroristes, allant jusqu’à en rejeter la responsabilité sur Israël. Ce lundi sur France Inter, il a refusé d’appeler à la démilitarisation du Hamas, invoquant le « droit à la résistance armée » en vertu du droit international, et reprochant au journaliste qui l’interrogeait d’ignorer « ce qu’est un pays occupé ». Que vous inspire son opinion ?
Du dégoût. Ces déclarations s’inscrivent dans la continuité de ce qu’est devenu Jean-Luc Mélenchon et son parti : une secte antisémite, complice des islamistes, animée par une fascination morbide pour la violence et le chaos.
Dépourvu de toute boussole morale, Jean-Luc Mélenchon, en réalité, est en train de perdre son fonds de commerce politique. Avec l’espoir de paix qui renaît, il perd des électeurs.
Quand on regarde l’Histoire, on retrouve toujours les mêmes figures. Il y a quatre-vingts ans, il y avait les nazis, les collabos, les résistants et les justes. Et aujourd’hui encore, on retrouve les mêmes rôles rejoués sous d’autres visages.
Dans cette configuration, Jean-Luc Mélenchon, c’est le collabo. C’est celui qui vend son âme pour quelques voix électorales, qui pactise avec le « nazislamisme », qui tend la main à ceux dont le seul objectif est la destruction d’un peuple. Tout cela pour un calcul politique électoraliste.
Il est temps que les autres formations politiques, quelles qu’elles soient, instaurent un cordon sanitaire définitif autour de La France insoumise et de sa stratégie du chaos.
Parce que ce que fait LFI aujourd’hui, c’est une trahison de la France. La mélenchonie est devenue le cheval de Troie des Frères musulmans, et il faut le dire clairement.
On ne peut plus tolérer une telle haine, ni accepter une telle abjection au sein de notre espace politique. Aujourd’hui, on peut dire que LFI est un parti complice du Hamas, qui ne fait plus partie de la République.
En France comme ailleurs, plusieurs observateurs ont relevé que l’extrême gauche, qui brandissait à cor et à cri l’accusation de « génocide » depuis le début de l’intervention israélienne à Gaza, s’est montrée soudainement silencieuse, voire réticente, face au plan de paix proposé par Donald Trump. Comment analysez-vous cette accusation de « génocide » qu’elle a portée contre Israël ?
Accuser Israël de génocide à Gaza, c’est le plus grand mensonge du XXIᵉ siècle. Oui, il y a eu une guerre, et elle a été meurtrière, comme toutes les guerres. Oui, des civils ont souffert, et c’est toujours une tragédie. Mais le mot génocide ne correspond ni aux faits, ni au droit international, ni à l’intentionnalité de l’action militaire israélienne.
On n’a jamais vu une armée génocidaire évacuer les civils, prévenir les populations avant de bombarder, ni proposer à plusieurs reprises des cessez-le-feu refusés par ceux-là mêmes qui se prétendent « génocidés ».
Tout cela relève d’une propagande soigneusement orchestrée par le Hamas et l’extrême gauche pour nourrir la haine contre les Juifs.
D’ailleurs, c’est toujours le même schéma : ceux qui accusent Israël de « génocide » sont les mêmes qui gardent le silence sur d’autres conflits, ou sur la persécution de populations musulmanes ailleurs dans le monde. Pas un mot, par exemple, sur le sort des Ouïghours en Chine ou sur celui des centaines de milliers de victimes au Soudan, en Somalie ou au Yémen.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.