Les grèves de la CGT retardent la mise en marche des centrales nucléaires

Par Emmanuelle Bourdy
12 octobre 2022 19:30 Mis à jour: 12 octobre 2022 21:37

La production nucléaire d’EDF sera-t-elle suffisante pour affronter l’hiver ? La question reste entière car elle ne dépend pas uniquement de la disponibilité des réacteurs. Car même si leurs réparations liées à la corrosion sont plus longues qu’initialement prévu, les grèves sont également un facteur qui ralentit leur remise en marche.

Par rapport à son calendrier de redémarrage, EDF est en retard. La remise en route de huit réacteurs a été décalée, les grèves étant en partie responsables. Les grévistes – qui n’ont pas pu orienter leurs actions sur la baisse de production dans les centrales nucléaires, le gestionnaire de réseau RTE ayant alerté sur le niveau déjà très limité de production d’électricité – ont joué d’autres cartes, rapporte Les Echos.

Les grévistes ont « une autre manière de mettre la pression sur l’employeur »

Les redémarrages de plusieurs réacteurs ont été repoussés d’une durée allant de quelques jours à quelques semaines. C’est le cas du réacteur 2 de la centrale du Bugey, des réacteurs 3 et 4 de la centrale de Cruas, mais aussi des réacteurs 2 de la centrale de Dampierre et de Paluel et enfin du numéro 3 de la centrale de Gravelines, indiquent encore nos confrères des Echos. Les réparations de ces réacteurs demandent en effet un temps plus long que prévu, l’une des raisons étant l’impact des grèves.

Virginie Neumayer, responsable CGT chez EDF, explique qu’en raison du niveau de production extrêmement bas du parc nucléaire français, les équipes ont trouvé « une autre manière de mettre la pression sur l’employeur », en ne délivrant pas « les autorisations pour réaliser les opérations de maintenance ». Du coup, il manque environ 6 GW (gigawatts), soit l’équivalent des capacités de production de trois réacteurs nucléaires, par rapport aux objectifs initialement annoncés par EDF. « Le niveau des capacités de production est environ de 30 GW en ce moment. Le calendrier d’EDF prévoyait plutôt 36 GW », a indiqué à Marianne Émeric de Vigan, le vice-président de l’activité électricité pour le cabinet de conseil Kepler.

Des risques de coupures de courant ciblées sont toujours à craindre pour cet hiver

Outre ces grèves, qui ont été nombreuses au mois de septembre, la météo est aussi un élément à prendre en compte dans ces redémarrages, d’autant plus qu’elle est incertaine. D’ailleurs le gestionnaire de réseau RTE annonce une disponibilité des réacteurs d’EDF de 40 GW mi-décembre et de 45 GW fin janvier. EDF estimait de son côté, au début du mois de septembre, une capacité de production nucléaire de 50 GW dans l’hiver, la capacité totale du parc étant de 61,4 GW.

Une bonne nouvelle cependant, les travaux de réparation de trois réacteurs nucléaires – à savoir Bugey 4, Chinon B3 et Cattenom 4 – sont terminés, ainsi que l’a annoncé EDF ce jeudi 4 octobre. Leur redémarrage relèvera donc un peu le niveau de production d’électricité. Toutefois, l’hiver s’annonce plus que tendu au niveau énergétique, des risques de coupures de courant ciblées étant toujours à craindre.

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