Les neuroscientifiques tentent d’expliquer les expériences de mort imminente sans âme, mais tombent à côté chaque fois, voici pourquoi

Par Ben Bendig
27 juin 2023 15:32 Mis à jour: 27 juin 2023 15:32

Les expériences de mort imminente (EMI ou NDE) ont été rapportées à travers les âges par ceux qui ont frôlé le précipice de la vie – ou pensaient l’avoir fait – et qui sont revenus pour raconter leur expérience.

Bien que ces récits ne soient pas tous identiques, ils présentent de nombreuses caractéristiques distinctives : voir un tunnel de lumière ; voir des êtres chers décédés ; ressentir de la béatitude ou de l’euphorie ; avoir un sens aigu de la cognition ; ressentir un grand amour ; revoir toute sa vie, souvent dans un laps de temps très court ; et avoir l’impression que l’âme a quitté le corps. Les EMI ont également tendance à transformer la vie de ceux qui les vivent, les incitant à devenir de meilleures personnes.

Ces expériences aussi profondes que fascinantes ont soulevé la question de savoir si nous avons vraiment une âme ou si notre conscience n’est qu’un produit du cerveau. Au fur et à mesure que la science du cerveau progresse, de plus en plus de personnes affirment que les EMI peuvent être expliquées par les seules neurosciences, ce qui exclut toute explication sur l’implication d’une âme.

Expliquer les EMI

Mais dans quelle mesure ces explications issues des neurosciences résistent-elles à un examen approfondi d’un point de vue scientifique – ou de tout autre point de vue d’ailleurs ?

Il convient de noter qu’environ la moitié des EMI surviennent lorsque les personnes pensent qu’elles vont mourir mais ne sont pas médicalement proches de la mort ; par exemple : quelqu’un tombe d’un immeuble et pense qu’il va mourir, mais ne subit alors que des blessures mineures. Cela signifie que si nous cherchons à expliquer tous les aspects des NDE par le cerveau, nous avons besoin, en plus des récits où il n’y a pas de menace réelle de mort, d’une explication qui inclut des situations où une personne est réellement en train de mourir.

Une explication courante avancée par certains scientifiques est que lorsque le cerveau est privé d’oxygène, on peut s’attendre à divers types de réactions, en particulier une sensation de lumière vive au centre de la vision. Ce type d’expérience peut en effet être induit par un manque d’oxygène, mais toutes les EMI n’impliquent pas d’anoxie, et de nombreuses personnes font encore l’expérience d’un tunnel de lumière.

En outre, lorsque le cerveau est privé d’oxygène, il se met à fonctionner rapidement et de manière désorganisée – il ne fonctionne pas correctement. D’après notre connaissance du cerveau, il n’est pas possible que se produise une expérience ordonnée dans cet état, mais plutôt à un cafouillage, semblable à ce que l’on peut voir lors de crises d’épilepsie ou d’un épisode psychotique.

Mais ce que l’on observe, ce sont des expériences vivantes, cohérentes et transformatrices – les gens rapportent que leur EMI leur semble « plus réelle que la réalité » ; ils éprouvent une sensation de liberation, un profond sentiment de compréhension de l’univers et l’impression de n’avoir jamais été aussi heureux. Ce phénomène peut se produire dans le cerveau aussi bien en cas de danger immédiat ou de contrainte grave causée par une situation potentiellement mortelle, qu’en l’absence de menace apparente.

Puissance de l’esprit

Il est intéressant de noter que lorsque le cerveau est proche de la mort, une plus grande incidence de l’amélioration cognitive a été détectée – l’esprit se sent libre et est capable de traiter les pensées plus rapidement que d’habitude. Mais le fait que l’on constate une amélioration des facultés cognitives dans des conditions de privation ne correspond pas à notre compréhension du fonctionnement du cerveau.

Une autre explication basée sur le cerveau, concernant les expériences hors du corps (out-of-body experience ou OBE) des EMI, est celle d’un dysfonctionnement de la jonction temporo-pariétale, une région du cerveau considérée comme responsable de la formation du concept de corps.

La preuve que cette région est en quelque sorte responsable de la sensation de quitter le corps et de percevoir un environnement proche – parfois des pièces ou des lieux proches – n’est pas concluante. L’étude la plus fréquemment citée, celle de Blanke et de ses collègues, est basée sur une patiente dont les explications indiquaient que, bien qu’elle ait eu l’impression de sortir de son corps, elle ne voyait que ses jambes et son tronc, qui auraient été visibles de l’intérieur d’elle-même.

L’étude a démontré que la stimulation électrique de cette partie du cerveau peut provoquer la sensation de ne pas être dans son corps, mais ne produit aucune des autres qualités perceptives d’une OBE : voir son corps entier, flotter dans la pièce et voir l’environnement.

Rétrospective de la vie

Les explications manquent également en ce qui concerne le phénomène de passer en revue le cours de sa vie, où la vie entière d’une personne semble défiler devant ses yeux, parfois même dans les moindres détails, laissant souvent un sentiment de remords pour des actes égoïstes ou de satisfaction pour les bonnes actions accomplies.

Une théorie publiée dans Scientific American, par Charles Choi, suggère que la région du cerveau responsable de cette rétrospective de vie est probablement le locus coeruleus, une zone liée au stress et connectée aux zones qui traitent les émotions et la mémoire. Alors, si cela peut faire ressurgir les souvenirs de toute une vie à un moment où l’on a frôlé la mort – ou lorsque l’on pense que la mort est imminente – pourquoi n’en serait-il pas de même à d’autres moments de stress extrême ? Comment cela explique-t-il les prises de conscience transformatrices qui accompagnent souvent les EMI ?

Un autre article de Mobbs et Watt, paru dans Trends in Cognitive Sciences, explique cette rétrospective de la vie en citant le cas d’un patient qui a présenté des mouvements oculaires rapides (REM), un état caractéristique du rêve, lors d’une EMI. Ils concluent que ce phénomène est probablement lié aux mouvements oculaires rapides parce qu’ils se produisent pendant l’EMI et qu’ils sont associés à la consolidation de la mémoire.

L’une des faiblesses de cette théorie est qu’il a été démontré que le sommeil paradoxal n’est impliqué que dans la consolidation des mémoires procédurales – comme l’apprentissage d’une nouvelle compétence, telle que faire du vélo – et non dans les souvenirs épisodiques qui constituent l’ensemble de la vie d’une personne, tels qu’ils sont revisités lors d’une rétrospective de vie.

Un autre problème est que, tout comme l’exemple de la sortie hors du corps, cette théorie est basée sur les résultats d’un seul patient.

Mobbs et Watt expliquent l’apparition d’êtres chers décédés à l’aide d’exemples de personnes atteintes d’une forme extrême de la maladie de Parkinson, qui sont connues pour avoir des hallucinations de cadavres sans tête, de monstres et de fantômes, ainsi que de membres de leur famille décédés. La maladie de Parkinson implique un problème dans les zones du cerveau qui produisent le neurotransmetteur dopamine ; les auteurs suggèrent que ces hallucinations proviennent d’un tel déséquilibre de la dopamine.

Le problème est que presque tous les cas d’EMI font état d’expériences positives, de sentiments d’amour et de félicité, et non de scènes macabres telles que des cadavres sans tête. Bien qu’il y ait quelques cas où des personnes ont fait l’expérience de quelque chose comme l’enfer ou les démons, la majorité d’entre elles ne sont pas dans ce cas.

En outre, les personnes atteintes de la maladie de Parkinson sont conscientes que les hallucinations ne sont que des hallucinations, alors que celles qui ont vécu une EMI présentent un sens aigu de la réalité.

Confabulation ?

Une autre explication avancée pour les EMI est la confabulation – des expériences concoctées par l’esprit pour expliquer un vide dans la conscience. Cette théorie a été avancée par le biologiste P.Z. Myers, un sceptique notoire en matière d’EMI.

Selon Myers, lorsque des personnes reviennent de la mort clinique et racontent une histoire, cela ne signifie pas nécessairement qu’elles étaient conscientes au moment de la mort clinique ; il pourrait s’agir simplement d’une façon pour le cerveau de comptabiliser le temps perdu. Dans un article publié sur Slate, il affirme qu’il s’agit là de la « compréhension par défaut du fonctionnement du cerveau par les neuroscientifiques ».

Cette explication présente les mêmes caractéristiques que celles proposées par d’autres neuroscientifiques : environ la moitié des sujets ayant vécu une EMI n’ont pas été confrontés à des situations mettant réellement leur vie en danger ; ils ne sont pas devenus inconscients du tout, et il n’y a donc pas d’écart à prendre en compte.

Dans la littérature scientifique, la confabulation est liée à des événements fantastiques ou extraordinaires – ce qui est attribués aux EMI – et semble donc, à première vue, une explication plausible. Le problème est qu’elle ne se produit que chez les personnes souffrant de graves problèmes de mémoire.

Les personnes qui ont récemment subi un traumatisme cérébral et qui ont des difficultés à apprendre de nouvelles informations et à se souvenir d’anciennes informations peuvent confabuler des histoires pour expliquer les choses. Ces histoires peuvent être très fantaisistes (par exemple, quelqu’un qui prétend être un pirate de l’espace), mais elles n’ont pas grand-chose en commun avec les expériences de type EMI.

En outre, la confabulation s’estompe avec le temps. Et les histoires changent. De plus, elles ne présentent pas les qualités d’ineffabilité qui caractérisent les EMI, c’est-à-dire que les personnes tentent d’expliquer ce qu’elles ont vécu, mais reconnaissent que les mots ne suffisent pas à décrire l’expérience.

Ainsi, la confabulation, en tant qu’explication, peut sembler plausible mais ne correspond pas à ce que l’on sait de cet état, et n’explique pas la moitié des cas d’EMI.

Il est utile d’expliquer des phénomènes tels que les EMI par des mécanismes connus afin de vérifier la véracité de ce qui, selon les personnes, transforme leur vie – et la transforme en mieux – tout en offrant des avantages potentiels considérables à l’ensemble de l’humanité.

De même, il n’est pas judicieux d’utiliser les « mécanismes connus » comme un outil pour rejeter ce qui pourrait être utile, en cherchant plutôt à préserver les entraves et les dogmes, sclérosés et entachés, au sein des institutions scientifiques.

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