Les producteurs de fraises « dépassés » par les fortes chaleurs dans le Sud-Ouest

Par Epoch Times avec AFP
23 mai 2022 06:05 Mis à jour: 23 mai 2022 10:14

Par plus de 30 degrés, le producteur de fraises en Tarn‑et‑Garonne Laurent Dirat contemple, dépité, les fruits répandus au sol, rendus invendables par les fortes chaleurs des dernières semaines.

« C’est des bonbons qu’on jette par terre », déplore Laurent Dirat. « On n’arrive pas à suivre, on est dépassé ! Ça fait 12 ans que je fais des fraises, je n’ai jamais vu ça », assure Laurent Dirat face à ses 100 000 fraisiers répartis sur cinq hectares.

« Un épisode caniculaire, c’est le pire, il vaut peut‑être mieux qu’il pleuve », se désole Jean‑Pascal Mourgues, responsable de la coopérative Mourgues Fruits qui expédie les fraises récoltées dans les champs de Laurent Dirat, à Gramont.

Habituellement, les cueilleurs passent une fois par semaine dans chaque rang. Pour suivre la cadence de maturation, ils devraient y passer tous les deux jours.

Une « crise conjoncturelle »

Xavier Mas, président de l’Association d’organisations de producteurs nationale de fraises, n’hésite pas à parler de « crise conjoncturelle » après près de deux semaines de fortes chaleurs dont les répercussions sur les prix fragilisent la filière.

« Les prix sont 20 % plus bas que sur la moyenne des cinq dernières années à la même époque », souligne‑t‑il.

« On met de l’eau, sinon les pieds claquent »

Une offre qui explose et des critères rigides, pour pouvoir en vendre le maximum, qui forcent les producteurs à écarter une bonne partie de la récolte.

Les températures « réduisent la taille du fruit, dégradent sa tenue et ont un impact sur la qualité », décrit Xavier Mas.

Pour lutter et ralentir la maturation, les cultivateurs arrosent plus qu’à l’accoutumée. « On met de l’eau, sinon les pieds claquent », image M. Mourgues, dont la coopérative est basée à Moissac depuis 1948.

« L’exigence est d’avoir un produit très solide pour les supermarchés, il leur faut un degré de maturité très faible, au risque d’avoir une fraise insipide, mais les supermarchés n’auront pas de perte », développe Laurent Dirat.

« Et pour ça », regrette‑t‑il, « la condition, c’est de jeter des fraises comme on le fait ».

***

Chers lecteurs,
Abonnez‑vous à nos newsletters pour recevoir notre sélection d’articles sur l’actualité.
https://www.epochtimes.fr/newsletter

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.