Les raisons derrière le transfert de Salah Abdeslam de Belgique « dans une prison de la région parisienne »

Par Vincent Solacroup
7 février 2024 15:30 Mis à jour: 8 février 2024 07:23

Salah Abdeslam, condamné à la perpétuité incompressible pour sa participation aux attentats du 13 novembre 2015 à Paris (130 morts), a été extrait mercredi matin de sa cellule en Belgique pour être transféré en France. Il « vient d’être incarcéré dans une prison de la région parisienne », a tweeté Éric Dupond-Moretti. 

« Ils sont venus le chercher ce matin dans sa cellule à 9h00 (8h00 GMT) et il est parti en France », a déclaré Delphine Paci, l’avocate de Salah Abdeslam.

« Conformément à la décision de la justice française et au souhait des associations de victimes, il y purgera sa peine de perpétuité incompressible », a déclaré Éric Dupond-Moretti le ministre de la Justice sur X.

En septembre, Salah Abdeslam a été condamné pour « assassinats dans un contexte terroriste » par la justice belge pour les attentats de mars 2016 à Bruxelles. Ces attentats ont été commis par la même cellule jihadiste que ceux de Paris. Trois hommes se sont fait exploser, deux à l’aéroport et un autre dans le métro, faisant des centaines de blessés en plus des 32 morts.

Le risque d’une détention illégale en Belgique

Depuis son arrestation en mars 2016, Salah Abdeslam a effectué la plus grande partie de sa détention en France. En juillet 2022, après la fin du procès-fleuve à Paris pour le 13-Novembre, il a fait l’objet d’une « remise temporaire » à la Belgique, le temps de mener le procès des attentats de Bruxelles. Cette décision réusltait d’une convention entre la France et la Belgique.

Bien que de nationalité française, Salah Abdeslam a exprimé sa volonté de purger sa peine en Belgique où il a grandi et a toutes ses attaches familiales.

En octobre 2023, la cour d’appel de Bruxelles, saisie par ses avocats, avait « suspendu temporairement » le transfèrement de Salah Abdeslam en France, où le jihadiste est censé purger sa peine pour les attentats du 13 novembre 2015.

Pour Me Paci, le transfèrement vers la France intervenu mercredi est « une violation flagrante de l’État de droit ». « Il y a eu clairement une entente entre l’État belge et l’État français pour violer une décision de justice », a affirmé l’avocate à l’AFP.

Dans un communiqué, le parquet fédéral belge a justifié la décision de transfert en rappelant la convention passée entre la France et la Belgique précisant que Salah Abdeslam était transféré en Belgique « pour la durée du procès belge » uniquement. D’autre part, le parquet indique que « faute d’un rapatriement rapide », la Belgique « se serait potentiellement retrouvée sous peu sans titre légal » pour maintenir Salah Abdeslam en détention. La Belgique aurait du ainsi le libérer, une option « pas envisageable ».

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