Les survivants du Covid-19 bénéficient d’une immunité étendue et à plus long terme

Par Rajee Suri
9 août 2021 16:29 Mis à jour: 9 août 2021 16:29

Les personnes qui se sont remises du Covid-19 conservent une immunité large et efficace à plus long terme contre la maladie, selon une nouvelle étude.

Les résultats de l’étude, qui est la plus complète de ce type jusqu’à présent, ont des implications pour une meilleure compréhension de la mémoire immunitaire humaine ainsi que pour le développement futur de vaccins contre les coronavirus.

Pour l’étude longitudinale publiée dans Cell Reports Medicine, les chercheurs ont examiné 254 patients présentant pour la plupart des symptômes légers à modérés de l’infection par le SRAS-CoV-2 sur une période de plus de 8 mois (250 jours) et ont constaté que leur réponse immunitaire au virus restait durable et forte.

Ces résultats sont rassurants, surtout si l’on tient compte des premiers rapports de la pandémie selon lesquels les anticorps neutralisants protecteurs ne duraient pas chez les patients atteints du Covid-19, a confié Rafi Ahmed, directeur du centre de vaccination de l’université Emory et auteur principal de l’article.

« L’étude sert de cadre pour définir et prévoir une immunité de longue durée contre le SRAS-CoV-2 après une infection naturelle. Nous avons également vu des indications dans cette phase que l’immunité naturelle pourrait continuer à persister », a dit Ahmed.

L’équipe de recherche continuera à évaluer cette cohorte épidémiologique au cours des prochaines années.

Les chercheurs ont constaté que la réponse immunitaire augmentait non seulement avec la gravité de la maladie, mais aussi avec chaque décennie d’âge, indépendamment de la gravité de la maladie, ce qui suggère qu’il existe d’autres facteurs inconnus influençant les différences liées à l’âge dans les réponses au Covid-19.

En suivant les patients pendant des mois, les chercheurs ont obtenu une vision plus nuancée de la manière dont le système immunitaire répond à l’infection par le Covid-19. Le tableau qui se dessine indique que le bouclier de défense de l’organisme ne produit pas seulement un ensemble d’anticorps neutralisants, mais active certains lymphocytes T et B pour établir une mémoire immunitaire, offrant des défenses plus durables contre la réinfection.

« Nous avons constaté que les réponses en anticorps, en particulier les anticorps IgG, étaient non seulement durables chez la grande majorité des patients, mais qu’elles se dégradaient à un rythme plus lent que celui estimé précédemment, ce qui suggère que les patients génèrent des plasmocytes à plus longue durée de vie capables de neutraliser la protéine de spicule du SRAS-CoV-2. »

Ahmed a dit que les chercheurs ont été surpris de constater que les participants convalescents présentaient également une immunité accrue contre les coronavirus humains communs ainsi que contre le SRAS-CoV-1, un proche parent du coronavirus actuel. L’étude suggère que les patients qui ont survécu au Covid-19 sont susceptibles de posséder également une immunité protectrice, même contre certains variants du SRAS-CoV-2.

« Les vaccins qui ciblent d’autres parties du virus plutôt que la seule protéine de pointe pourraient être plus utiles pour contenir l’infection à mesure que les variants du SRAS-CoV-2 prennent le pas sur les souches dominantes », a dit M. Ahmed. « Cela pourrait nous ouvrir la voie pour concevoir des vaccins qui s’attaquent à plusieurs coronavirus. »

Les chercheurs ont dit que l’étude identifie de manière plus complète les composants immunitaires adaptatifs menant à la guérison, et qu’elle servira de référence pour la mémoire immunitaire induite par les vaccins contre le SRAS-CoV-2.

« Nous pouvons nous appuyer sur ces résultats pour définir la progression vers une immunité de longue durée contre le nouveau coronavirus, ce qui peut conduire à des réponses rationnelles lors de futures épidémies », a dit M. Ahmed.

Les National Institutes of Health ont financé ces travaux, qui sont le fruit d’une collaboration entre l’Université Emory et le Fred Hutchinson Cancer Research Center de Seattle (Washington).

Cet article a été initialement publié par Rajee Suri. Republié via Futurity.org sous licence Creative Commons 4.0.

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