Portugal : les députés votent en faveur du durcissement de la politique migratoire

Le leader de l'Alliance démocratique (AD), Luis Montenegro, célèbre sa victoire en s'adressant à ses partisans au siège du parti lors de la soirée électorale, à Lisbonne le 10 mars 2024.
Photo: MIGUEL RIOPA/AFP via Getty Images
Le Parlement portugais issu des élections de mai dernier a voté mercredi en faveur d’un nouveau durcissement de la politique migratoire du pays, grâce aux voix de la coalition gouvernementale de droite et de droite nationaliste.
Les députés qui soutiennent l’exécutif minoritaire du Premier ministre Luis Montenegro ont voté aux côtés des élus du parti de droite nationaliste Chega, devenu en mai la deuxième force politique du pays, pour durcir davantage sa politique migratoire.
Des visas accordés à des immigrés hautement qualifiés
Selon les nouvelles dispositions, les visas pour rechercher du travail ne seront désormais accordés qu’à des immigrés hautement qualifiés et les conditions permettant le regroupement familial seront plus exigeantes.

Des immigrés manifestent contre la décision du gouvernement de resserrer la politique migratoire, devant le Parlement portugais à Lisbonne le 25 octobre 2024. (PATRICIA DE MELO MOREIRA/AFP via Getty Images)
Par ailleurs, les Brésiliens, qui constituent le plus important contingent immigré, ne bénéficieront plus d’une règle qui leur permettait de régulariser leur situation après leur arrivée au Portugal.
Une unité de la police pour la lutte contre l’immigration illégale
Enfin, le Parlement a voté mercredi en faveur de la création d’une nouvelle unité au sein de la police nationale qui sera chargée de lutter contre l’immigration illégale et d’organiser l’expulsion des migrants en situation irrégulière.
En revanche, le troisième volet du paquet législatif gouvernemental consacré à cette thématique, qui visait notamment à restreindre les conditions d’accès à la nationalité portugaise, fera encore l’objet de tractations parlementaires, en raison de doutes portant sur la légalité de certaines dispositions.
Arrivé au pouvoir en mars 2024, l’exécutif de M. Montenegro avait peu après pris une première mesure visant à restreindre les règles pour s’installer au Portugal, qui étaient parmi les plus libérales d’Europe sous le précédent gouvernement socialiste.
Quatre fois plus d’étrangers qu’en 2017
Une disposition en vigueur depuis 2018 qui permettait aux immigrés de demander à être régularisés en montrant qu’ils travaillaient depuis au moins un an en cotisant pour la sécurité sociale, même s’ils étaient entrés sur le territoire portugais avec un visa touristique, avait alors été abrogée.
Fin 2024, le pays ibérique comptait 1,55 million d’étrangers, soit quatre fois plus qu’en 2017 et environ 15% de la population totale, selon des données officielles.
« Pendant des années, le Parti socialiste a promu une politique de portes grandes ouvertes, sans aucun critère. (…) Il faut rapidement corriger cette irresponsabilité », a fait valoir mercredi la député de droite nationaliste Vanessa Barata.

Un homme tient une affiche indiquant « Empêcher l’invasion des immigrants » alors qu’il participe à une manifestation contre « l’immigration incontrôlée » organisée par le parti portugais CHEGA à Lisbonne le 29 septembre 2024. (PATRICIA DE MELO MOREIRA/AFP via Getty Images)
De son côté, l’élu socialiste Pedro Delgado Alves a accusé le gouvernement d’avoir « choisi son partenaire » et de s’être laissé « séquestrer par l’extrême droite ».

Articles actuels de l’auteur









