Recommandation
La Biélorussie libère 123 prisonniers politiques dans le cadre d’un accord négocié par les États-Unis
Le bureau de M. Loukachenko a indiqué qu’il saluait la levée de ce qu’il a qualifié de sanctions « illégales » imposées sous la présidence Biden.

Vue aérienne de manifestants lors d’une manifestation à Minsk, en Biélorussie, le 16 août 2020.
Photo: Getty Images/Getty Images
La Biélorussie a libéré 123 prisonniers politiques dans le cadre d’un accord sans précédent négocié par les États-Unis.
Ces libérations ont été effectuées en vertu « d’accords conclus avec le président des États-Unis, Donald Trump, et à sa demande », a indiqué le bureau du président biélorusse Alexandre Loukachenko dans un communiqué publié le 13 décembre sur sa chaîne Telegram officielle.
Cet accord est également lié à la levée des sanctions américaines visant l’industrie biélorusse de la potasse, ainsi qu’à l’engagement de Washington de supprimer d’autres mesures, précise le communiqué.
M. Loukachenko, qui est au pouvoir en Biélorussie depuis 1994, a été réélu pour un sixième mandat en 2020 lors d’un scrutin largement dénoncé comme truqué par l’opposition et par les gouvernements occidentaux. Cette réélection a déclenché de vastes manifestations à l’échelle nationale, réprimées par une offensive sécuritaire d’ampleur, au cours de laquelle des milliers d’opposants, de critiques et de manifestants ont été incarcérés.
En 2021, invoquant une « élection frauduleuse en Biélorussie » et la répression qui a suivi contre les dissidents, l’administration Biden a ajouté des dizaines de personnes et d’entreprises liées au régime de M. Loukachenko sur la liste noire du département du Trésor américain. Parmi les entités les plus importantes visées figurait Belaruskali OAO, groupe public et l’un des plus grands producteurs mondiaux d’engrais potassiques.
Le bureau de M. Loukachenko a déclaré qu’il accueillait favorablement la levée de ce qu’il qualifie de sanctions « illégales » de l’ère Biden et a décrit l’assouplissement plus large des restrictions comme étant entré dans une « phase pratique ».
Parmi les personnes libérées le 13 décembre figurent la dirigeante de l’opposition Maria Kalesnikava, l’ancien candidat à la présidentielle Viktar Babaryka et le militant des droits de l’homme Ales Bialiatski, lauréat du prix Nobel de la paix. Tous trois étaient membres du Conseil de coordination, un groupe pro-démocratie qui milite pour une transition pacifique du pouvoir et qui est devenu le cœur du mouvement de contestation né après l’élection de 2020.
« Je suis sincèrement reconnaissante à toutes les personnes impliquées, à toutes celles et ceux qui font partie de cette chaîne », a déclaré Mme Kalesnikava dans une vidéo partagée sur X par M. Babaryka.
« J’accueille de tout cœur toutes les prochaines étapes et soutiens chaque phase de ce processus qui a commencé et que nous attendons tous avec une grande impatience. »
Mme Kalesnikava avait dirigé la campagne de M. Babaryka lors de l’élection présidentielle de 2020, avant que tous deux ne soient emprisonnés.
L’Ukraine facilitera le transfert des prisonniers libérés vers le territoire de l’Union européenne. L’Ukraine partage une frontière au nord avec la Biélorussie, une frontière que la Russie a utilisée pour lancer une partie de son invasion à grande échelle de l’Ukraine en février 2022.
« Les citoyens biélorusses libérés, après avoir reçu les soins médicaux nécessaires et à leur demande, seront acheminés vers la Pologne et la Lituanie », a indiqué dans un communiqué le Quartier général de coordination pour le traitement des prisonniers de guerre en Ukraine. L’organisme a précisé que le groupe comprend également des citoyens ukrainiens qui étaient détenus en Biélorussie.
« Nous exprimons notre gratitude aux États-Unis d’Amérique et au président Donald Trump pour le travail efficace mené en vue du retour de civils et de militaires ukrainiens depuis la Biélorussie et la Russie », ajoute le communiqué.
Selon le bureau de M. Loukachenko, les détenus libérés comptent aussi des ressortissants du Royaume-Uni, des États-Unis, de Lituanie, de Lettonie, d’Australie et du Japon.
En incluant un groupe libéré fin novembre, la Biélorussie indique que le nombre total de personnes graciées dans le cadre de ce processus s’élève désormais à 156.

Articles actuels de l’auteur









