EUROPE

L’Eurovision déroule à Lisbonne son lot d’extravagances

mai 12, 2018 14:00, Last Updated: mai 12, 2018 14:20
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Une immense robe devenue toile de projection vidéo, des flammes jaillissant de la scène ou une danse de poule sur fond de musique vitaminée: tous les arguments seront bons pour tenter de remporter la finale du concours de chanson de l’Eurovision, samedi soir à Lisbonne. Des chanteurs représentant vingt-six pays se succéderont à partir de 19H00 GMT sur la scène de la capitale portugaise et sur les écrans de dizaines de millions de téléspectateurs, offrant comme chaque année un pot-pourri de genres musicaux assortis de costumes extravagants et de mises en scènes provocatrices. Il y aura donc la robe géante de la candidate estonienne et les mouvements gallinacés d’une interprète israélienne voulant incarner l’esprit #MeToo, mais aussi le piano en flammes du chanteur ukrainien et un viking pacifiste venu du Danemark.

Dans un registre plus intimiste, mais également osé, la danse romantique entre deux hommes qui accompagne la ballade de l’Irlandais Ryan O’Shaughnessy a même été censurée en Chine lors de la retransmission de la première demi-finale. En réponse, l’Union européenne de radio-télévision (UER) qui organise l’Eurovision depuis 1956, a rompu le contrat la liant au site chinois Mango TV, qui avait également flouté un drapeau arc-en-ciel des défenseurs des droits des homosexuels agité parmi le public.

Au-delà des polémiques entourant régulièrement cet événement, qui attire chaque année une audience de près de 200 millions de téléspectateurs, la course à la succession du chanteur portugais Salvador Sobral, vainqueur l’an dernier à Kiev avec un ballade jazzy, s’annonce serrée. D’après les pronostics des preneurs de paris, la représentante de Chypre, la chanteuse grecque d’origine albanaise Eleni Foureira, pourrait être sacrée avec sa chanson « Fuego », un morceau de pop sensuel au refrain accrocheur qui lui vaut d’être comparée à Shakira ou Beyoncé.

Favorite des bookmakers pendant des semaines, la chanteuse israélienne Netta Barzilai, qui assume sa rondeur avec fierté, surgissait toujours en deuxième position. Sa chanson « Toy » se veut un appel à l’émancipation féminine et contre toute forme de harcèlement, enrobé par une musique festive au rythme saccadé. « J’espère qu’Israël gagnera, ce serait un message si puissant. Si c’est Chypre, ce sera juste une autre fille qui remue son corps », a commenté à l’AFP Lorenzo Formento, un fan italien de 40 ans qui vit à Madrid.

En second plan de ce duel de divas tout en contraste, le duo français « Madame Monsieur » pourrait leur voler la vedette avec « Mercy », une composition de pop mélodieuse qui raconte le périple d’une enfant née sur un bateau de migrants. Le représentant de l’Irlande, pays qui compte déjà le plus de succès à l’Eurovision avec sept victoires, pourrait également créer la surprise.

« Cette année il y a un vrai suspense, avec beaucoup de possibles vainqueurs », a commenté Blair Thorpe, un enseignant britannique de 43 ans qui a fait le déplacement pour assister à la finale devant l’écran géant du « Village Eurovision » installé dans le centre de Lisbonne.  Le vainqueur sera désigné parmi les 26 finalistes par les votes d’un jury professionnel et des téléspectateurs des 43 pays participants, qui pèseront chacun pour la moitié du score final combiné. Hors compétition, le tenant du titre Salvador Sobral remontera sur scène, aux côtés du chanteur brésilien Caetano Veloso, pour la première fois depuis qu’il a subi une transplantation cardiaque début décembre.

Dotée d’un budget de 20 millions d’euros, le plus bas de ces dix dernières années, la télévision publique portugaise RTP a conçu un spectacle plus « théâtral », limitant le recours aux projections vidéo et aux nouvelles technologies.Les organisateurs ont ainsi voulu respecter l’appel à la sobriété lancé par Salvador Sobral  « La musique ce n’est pas des feux d’artifice, mais des sentiments », disait-il à Kiev,  mais les deux chanteuses favorites comptaient bien se servir d’effets pyrotechniques pour porter la salle à ébullition.

DC avec L’AFP

 

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