L’humoriste controversé Yassine Belattar reçu à l’Élysée avant la marche contre l’antisémitisme

Par Emmanuelle Bourdy
15 novembre 2023 20:23 Mis à jour: 15 novembre 2023 20:23

L’humoriste Yassine Belattar – que le tribunal correctionnel de Paris a condamné en septembre à quatre mois d’emprisonnement avec sursis pour des menaces de mort et de crimes visant plusieurs personnalités du monde du spectacle en 2018 et 2019 – a été reçu par l’Élysée la semaine dernière.

L’humoriste et animateur radio Yassine Belattar, considéré comme « un thermomètre » sur la question des banlieues, a été reçu la semaine dernière par deux conseillers du président de la République. Ils souhaitaient connaître son point de vue sur la question de la présence du chef de l’État à la grande marche civique, qui s’est tenue ce dimanche 12 novembre à Paris.

Parce qu’il est « irréprochable »

Selon une information de L’Express confirmée par Le Figaro, l’ancien journaliste et conseiller mémoire d’Emmanuel Macron, Bruno Roger-Petit, ainsi que le préfet et conseiller intérieur et sécurité, Frédéric Rose, ont donc reçu Yassine Belattar quelques jours avant la grande marche contre l’antisémitisme organisée par les deux têtes du Parlement, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher.

Celui qui est considéré comme « un thermomètre » et une « personne-ressource » à l’Élysée, serait capable de connaître la température d’une partie de la société, en tant que fin connaisseur des quartiers.

Lors de ce rendez-vous, l’humoriste franco-marocain a indiqué aux conseillers du président de ne pas commettre l’erreur irréparable, qui donnera aux quartiers des raisons de s’enflammer. D’après un conseiller d’Emmanuel Macron, si l’ancien membre du Conseil présidentiel des villes a été reçu à l’Élysée la semaine dernière, c’est notamment en raison de son « irréprochabilité », précisent encore nos confrères.

Il dénonce le traitement médiatique de la guerre Israël-Hamas

Peu avant la marche contre l’antisémitisme, sur son compte Instagram, Yassine Belattar a posté un message indiquant que « le rendez-vous de ce dimanche aurait dû être cet événement qui nous rassemble tant par son appellation que par ses protagonistes ». « Je comprends et je soutiens la communauté juive dans son émotion la plus totale face aux événements du 7 octobre, tout comme je soutiens le peuple palestinien depuis les bombardements du 8, du 9, du 10, du 11, du 12… », a-t-il ajouté sur le réseau social.

Il a poursuivi en déclarant ne pas pouvoir venir à ce rassemblement « car je ne marche pas avec mes bourreaux », a-t-il précisé, faisant référence au Rassemblement national dont la présence « résume la folie de notre époque » selon lui. Il a conclu en invitant la communauté juive « à ne pas accepter la présence de ces opportunistes car la cause défendue doit rester accessible à tous ».

Yassine Belattar, qui s’épanche fréquemment sur les réseaux sociaux, s’est également exprimé sur la guerre entre Israël et le Hamas et notamment sur le traitement médiatique de ce conflit. « La plupart des médias français ont réussi à fusionner la haine des arabes de ce pays à une haine internationale de tous les arabes », a-t-il signifié il y a deux semaines sur Instagram. Soulignant que « les éditorialistes qui avaient déjà une lourde responsabilité depuis les attentats du Bataclan sont invités partout », il a qualifié ces derniers d’« incompétents sur une échelle nationale » et désormais d’« inconscients sur une échelle internationale ». Il a ajouté que « la haine des musulmans » était « devenue le ticket d’entrée pour les plateaux et les salons parisiens ». « Une chose s’est brisée dans notre pays, le vivre ensemble », a-t-il conclu.

« La honte absolue »

La venue de Yassine Belattar à l’Élysée la semaine dernière n’a pas manqué de faire réagir certaines personnalités sur les réseaux sociaux, à commencer par le député au Parlement européen François-Xavier Bellamy. Ce dernier a écrit sur X (anciennement Twitter) ce 15 novembre : « C’est donc à Yassine Belattar, ‘ni Charlie ni Nice’, égérie du CCIF, condamné pour menaces de mort, que l’Élysée a demandé si le président devait marcher contre l’antisémitisme. Pour être avertis que ce serait une ‘erreur irréparable’. La honte absolue… »

« C’est donc auprès de Yassine Belatar, récemment condamné pour menaces de mort et connu pour ses accointances avec les islamistes, que le chef de l’État prend conseil sur sa participation à la marche contre l’antisémitisme », a de son coté tweeté Marine Le Pen. Le journaliste Amaury Brelet s’est à son tour étonné que l’humoriste soit reçu pour son côté « irréprochable », étant donné sa récente condamnation.

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