L’immigration de masse ouvre la voie à l’abolition des nations, selon un journaliste

Les Nations unies ont redéfini la notion d'immigration, qui passe de "privilège" à "droit" explique Alex Newman

Par Ella Kietlinska et Joshua Philipp
1 juin 2024 12:46 Mis à jour: 7 juin 2024 21:57

Les récentes et importantes vagues de migration à l’échelle mondiale risquent d’affaiblir les liens qui unissent les peuples et de détruire les nations, celles-ci perdant peu à peu leur identité nationale, explique Alex Newman, journaliste américain et collaborateur chez Epoch Times.

Une telle situation crée des conditions favorables pour les institutions internationales qui consolident leur pouvoir et finissent par assumer le rôle de gouvernement mondial, a-t-il expliqué lors d’une récente interview à l’émission américaine « Crossroads » sur EpochTV.

L’un des objectifs des migrations de masse est de « s’attaquer à l’homogénéité nationale », a-t-il ajouté, citant Peter Sutherland, ancien responsable des Nations unies pour les migrations. « Ils veulent créer des sociétés multiculturelles, dans lesquelles les gens ont très peu de choses en commun. »

Peter Sutherland, connu comme le « père de la mondialisation », a déclaré au Parlement britannique en 2012 que l’Union européenne devrait « s’attaquer » à l’homogénéité de ses États et s’ouvrir davantage aux immigrants, selon la BBC.

M. Sutherland a également déclaré lors d’un entretien interne à l’ONU en 2015, alors qu’il était encore responsable des migrations à l’ONU, que les gouvernements devraient coopérer et reconnaître « que la souveraineté est une illusion » et que « l’époque où l’on se cachait derrière des frontières et des barrières est révolue depuis longtemps ».

M. Newman explique que, traditionnellement, l’État-nation a surtout été considéré comme une extension de la famille. Les habitants de chaque nation avaient beaucoup de choses en commun. Par exemple, en Europe, chaque nation partageait une culture, une langue et une ethnie, en tant que Hongrois, Finlandais, Français ou Allemands, etc.

Même si les nations se sont conquises les unes les autres et que plusieurs d’entre elles ont été gouvernées au sein d’empires, elles ont réussi à conserver leur identité nationale, selon lui.

En revanche, les migrations de masse fragilisent « l’État-nation lui-même », et ce de manière « tout à fait délibérée et stratégique ».

« Nous observons ce phénomène très rapidement en Europe. Je pense que l’Europe est le canari dans la mine de charbon. »

Alex Newman, author and award-winning international journalist, in an interview for EpochTV on Oct. 7, 2022. (Screenshot/EpochTV)
Alex Newman, auteur et journaliste international primé, lors d’une interview pour EpochTV le 7 octobre 2022. (Capture d’écran/EpochTV)

Les populations autochtones en minorité

Aujourd’hui, dans les grandes villes de l’ouest et du nord de l’Europe, « la population autochtone est minoritaire », déplore-t-il.

Bruxelles, capitale de l’Union européenne, comptait plus de 60 % de personnes ayant une nationalité d’origine extra-européenne, et seulement 25 % de sa population était belge en 2023, selon l’office statistique belge.

À Francfort, en Allemagne, la population issue de l’immigration dépassait les 50 % en 2015, selon la Revue mondiale de la population.

Selon le rapport du Parlement britannique, 37 % de la population de Londres était née en dehors du Royaume-Uni en 2021.

Selon la Revue mondiale de la population, 40 % des habitants de Malmö, une grande ville suédoise, sont originaires de quelque 170 pays et parlent environ 150 langues différentes.

Lorsque les habitants de ces grandes villes se retrouvent entourés de personnes d’autres nationalités qui n’ont rien en commun avec eux et ne partagent ni la même langue, ni la même culture, ni la même religion, ils commencent à remettre en question l’idée même de nation, ajoute-il.

« Pourquoi a-t-on besoin de ces lignes arbitraires sur une carte que l’on appelle ‘nations’, disent-ils ? Pourquoi ne pas simplement être des citoyens européens (c’est bien sûr la première étape), puis, en fin de compte, des citoyens du monde ? C’est leur objectif ultime mais ils ne le diront probablement pas trop fort, et attendront d’être sûrs que c’est irréversible ».

La situation aux États-Unis est différente car le pays n’a pas été créé sur la base d’une ethnie, d’une culture commune ou d’une religion commune, dit-il. « L’Amérique était une nation fondée sur une idée, » précise-t-il en citant des éléments de la Déclaration d’indépendance.

Cette idée « a attiré des gens de toutes les nations du monde ».

Mais même cette idée est désormais « aussi attaquée », avec pour but « d’affaiblir la nation et, en fin de compte, l’État-nation en préparation d’une gouvernance régionale, puis d’une gouvernance mondiale », selon lui.

Un gouvernement mondial

Selon M. Newman, le processus de régionalisation constitue l’élément essentiel de l’évolution vers la mondialisation.

« De nombreux stratèges mondialistes des deux dernières générations ont ouvertement expliqué que la voie vers un véritable gouvernement mondial passait par la mise en place de gouvernements régionaux. « Ensuite, on fusionne tous ces gouvernements en un seul système mondial », prévient-il.

M. Newman considère les organisations supranationales, telles que l’Union européenne, l’Union économique eurasienne et l’Union africaine, comme des gouvernements régionaux.

The United Nations headquarters building is pictured in New York on July 13, 2023. (Daniel Slim/AFP via Getty Images)
Le siège des Nations unies à New York, le 13 juillet 2023. (Daniel Slim/AFP via Getty Images)

Les Nations unies possèdent déjà « tous les attributs » d’un gouvernement mondial, avec sa propre force de police, une armée, un système judiciaire, de multiples programmes d’application de la loi, une administration en charge de l’environnement, une administration en charge de la santé et un système de propriété intellectuelle, dit-il.

L’Union économique eurasienne, composée de cinq pays post-soviétiques, n’est officiellement qu’un projet d’intégration économique dans l’ancienne région soviétique, et son but est apparemment cantonné à l’établissement d’un marché commun calqué sur le marché unique de l’Union européenne (UE). Mais l’Union eurasienne, créée en 2014 et à laquelle ont adhéré la Russie, le Belarus, le Kazakhstan, le Kirghizstan et l’Arménie, cherche également à imiter les institutions de l’UE, comme le rapporte le groupe de réflexion britannique, Clatham House.

Quant à l’Union africaine, créée en 2002, elle est largement financée par les contribuables des pays occidentaux et par le Parti communiste chinois, explique M. Newman.

En 2023, l’Union africaine – qui compte 55 pays membres, dont l’intégralité des États africains – a été admise au sein du G20, un groupe composé de 19 des principales économies mondiales et de l’UE.

Tous ces éléments montrent que les mondialistes « veulent plus de pouvoir ». « Si on ne les arrête pas, on aboutira à un système politique, économique unique et peut-être même religieux. »

La notion de migration de masse redéfinie

Les Nations unies ont adopté en 2018 un nouvel accord international qui a radicalement changé la définition de l’immigration, « passant d’un privilège à un droit », explique M. Newman.

L’accord connu sous le nom de « Pacte mondial pour les migrations » stipule que s’installer dans un autre pays avec l’autorisation de son gouvernement ne relève plus du privilège.

Selon le pacte, une personne a le droit d’émigrer vers un autre pays où la vie est meilleure, en particulier si elle vit dans un pays pauvre, un pays en proie à la violence des gangs, ou pour toute autre raison, rapporte M. Newman.

L’accord n’est « pas techniquement applicable » devant les tribunaux et personne ne sera sanctionné s’il n’est pas respecté, de sorte qu’il est considéré comme une « loi douce », explique-t-il.

Toutefois, lorsqu’il est intégré dans les codes juridiques nationaux et les décisions judiciaires, il devient « contraignant ».

« L’objectif d’une loi contraignante est de restructurer totalement tous les codes d’immigration [et] les systèmes juridiques dans le monde entier afin de faciliter d’énormes mouvements de personnes », principalement vers les pays occidentaux.

Les Nations unies estiment qu’il y a eu environ 281 millions de migrants internationaux dans le monde en 2020.

Un élément important du pacte est le recours à la censure, et à une approche en deux volets, explique-t-il. Le premier volet consiste à faire de la propagande pour que les gens acceptent les migrations de masse ; le second consiste à faire taire ceux qui s’y opposent.

Le pacte a été approuvé par l’Assemblée générale des Nations unies en 2018 à une majorité écrasante de 152 voix pour, 5 voix contre (États-Unis, Hongrie, Israël, Pologne et Tchécoslovaquie) et 12 abstentions, selon un communiqué.

Toutefois, une fois au pouvoir, l’administration Biden a pris la décision de signer le pacte au nom des États-Unis.

Groupes d’intérêts particuliers

M. Newman explique que certains groupes d’intérêt en Occident trouvent un certain avantage à l’immigration de masse, notamment les grandes entreprises qui ont besoin d’une main-d’œuvre bon marché ou bien encore les partis de gauche qui veulent de nouveaux électeurs. Mais il existe également une « coalition internationale de mondialistes, djihadistes, communistes, socialistes ou autres » qui s’en servent pour détruire ces pays de l’intérieur.

Ces groupes veulent faire évoluer le monde entier vers un système de gouvernement radicalement différent qui s’apparente beaucoup plus au système qui existe aujourd’hui en Chine communiste, selon lui.

Parmi eux se trouve un groupe de personnes qui vivent en Occident depuis des générations et qui ont largement bénéficié du système de ces pays. Ils sont devenus très riches et ont acquis énormément de pouvoir grâce à ce que leur a apporté ces pays. Pourtant, aujourd’hui ils trahissent l’Occident et son système de gouvernement, déplore-t-il.

L’existence d’une telle coalition entre des personnes et des groupes ayant des visions du monde et des objectifs qui ne sont pas forcément similaires a été révélée par Rich Higgins, directeur de la planification stratégique au Conseil national de sécurité pendant l’administration Trump, a ajouté M. Newman.

M. Higgins a rédigé un mémo devenu célèbre dans lequel il révèle l’existence d’une véritable opération de guerre politique au sein des bureaux de la communauté du renseignement américain, et ce mémo lui a coûté son poste.

M. Newman pense que l’une des raisons qui poussent certains à encourager l’immigration de masse est qu’elle « apportera une nouvelle compréhension culturelle des pays occidentaux en ce qui concerne le rôle du gouvernement, de l’économie, etc. ».

Par exemple, l’idée est souvent avancée que l’Europe et l’Occident se seraient enrichis en exploitant d’autres personnes et d’autres pays, en extrayant leurs ressources naturelles et en utilisant leurs habitants comme esclaves. Ces conceptions sont très répandues dans de nombreuses régions en voie de développement et sont inculquées aux gens dès leur plus jeune âge, explique M. Newman.

Les médias et les écoles publiques en Occident renforcent ce discours sur les immigrants, ajoute-il.

En Europe, on dit aux nouveaux migrants qu’ils sont arrivés dans une société raciste fondée sur la suprématie de la race blanche et sur l’exploitation des autres, estime-t-il.

Les immigrants qui ont appris dans leur propre pays à quel point les pays Occidentaux sont mauvais et qui continuent à entendre la même chose une fois arrivés sur place vont naturellement proposer de « renverser le système ».

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