L’ingérence alléguée de Pékin dans les élections de Vancouver est « très préoccupante » selon le chef du NPD

Par Noé Chartier
20 mars 2023 12:31 Mis à jour: 20 mars 2023 12:31

Les chefs des partis de l’opposition ont réagi après la sortie d’une nouvelle fuite concernant la sécurité nationale; le régime chinois se serait également ingéré dans les élections municipales de Vancouver, l’année dernière. Le chef du NPD Jagmeet Singh a fait part de ses vives inquiétudes.

« En tant que représentant de Burnaby, une ville voisine, l’idée qu’un gouvernement étranger puisse influencer nos élections municipales est très préoccupante. Cela ne devrait pas se produire », a déclaré M. Singh lors d’une conférence de presse à Toronto le 16 mars.

Il en est ressorti que l’ancien maire de Vancouver, Kennedy Stewart, était visé.

Le Globe and Mail a cité une fuite d’informations provenant du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), et a affirmé que le consul général chinois de l’époque, Tong Xiaoling, s’est efforcée de faire élire des hommes politiques favorables à Pékin, au conseil municipal lors de l’élection de 2022.

Tong aurait également discuté de la possibilité de « préparer » les politiciens municipaux sino-canadiens qui chercheraient à accéder à des postes plus élevés et à travailler dans l’intérêt de Pékin.

Selon le Globe, M. Stewart a été informé en mai 2022 par le SCRS et s’est vu poser de nombreuses questions sur les attaques de Tong Xiaoling et des médias de langue chinoise lancées contre lui.

M. Stewart a pris des positions contraires aux intérêts de Pékin et a déclaré qu’il pensait avoir été la cible d’une campagne d’ingérence étrangère.

Ancien député du NPD qui a été maire de Vancouver de 2018 à 2022, M. Stweart a perdu l’élection face à Ken Sim par près de 37 000 voix, lors de l’élection municipale de 2022.

Epoch Times a contacté M. Stewart pour un commentaire, mais n’a pas eu de réponse immédiate.

M. Sim, ayant refusé la demande d’entrevue au Globe and Mail, n’a pas non plus répondu à une demande de commentaire avant l’heure de publication.

M. Singh a déclaré que les allégations d’ingérence, comme la dernière en date concernant une grande ville canadienne, montrent la nécessité d’organiser une enquête publique sur l’ingérence étrangère.

« Les gens doivent savoir que leur vote compte et que leurs élections sont exemptes d’ingérence étrangère », a-t-il déclaré.

Le premier ministre Justin Trudeau a résisté aux appels à la tenue d’une enquête et a plutôt annoncé la nomination, le 15 mars, de l’ancien gouverneur général David Johnston en tant que rapporteur spécial indépendant sur l’ingérence étrangère.

Le chef du Bloc Québécois, Yves-François Blanchet, a également commenté la dernière fuite, déclarant que si elle montre que « quelque chose ne va pas à l’intérieur » des agences de sécurité, il est heureux que les informations soient divulguées pour servir l’intérêt public.

Toutefois, M. Blanchet estime qu’il faut être prudent lorsqu’on affirme que l’élection a pu être compromise.

« Parce que le message envoyé à la population est très sérieux, et parce que cela ne peut pas être clairement démontré », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse sur la Colline du Parlement le 16 mars.

« Cela a-t-il une influence ? Je dirais que oui. Cette influence a-t-elle permis de choisir le vainqueur ? Cela ne peut être démontré. »

Des fuites sur la sécurité nationale concernant l’ingérence du Parti communiste chinois ont été publiées dans les médias depuis novembre dernier.

Ces révélations ont amené tous les partis d’opposition à demander une enquête publique, et une motion à ce sujet sera bientôt présentée à la Chambre des communes.

Trudeau a confié à M. Johnston la décision d’ouvrir ou non une enquête.

M. Singh a déclaré qu’il faisait confiance à M. Johnston pour faire son travail, soulignant qu’il était « indépendant et non partisan ».

Les conservateurs et les bloquistes s’opposent fermement à cette nomination.

Le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, a déclaré que Trudeau avait nommé un « ami de la famille » et a souligné que M. Johnston était membre de la Fondation Trudeau.

« Soyons réalistes. Trudeau doit mettre fin à sa dissimulation. Demandez une enquête publique », a-t-il déclaré.

« Indépendamment des vertus qui pourraient être attribuées à M. Johnston, Justin Trudeau a encore une fois choisi un proche », a déclaré M. Blanchet.

Un porte-parole de la Fondation Rideau Hall, présidée par M. Johnston, a déclaré que l’ancien gouverneur général ne commentait pas cette nomination pour le moment.

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