Lionel Messi devient la cible du Parti communiste chinois suite à son absence lors d’un match amical à Hong Kong

L'émission "World Football" a remplacé la scène d'ouverture originale montrant Messi soulevant le trophée de la Coupe du monde par des images de Philipp Lahm.

Par Jessica Mao et Michael Zhuang
21 février 2024 09:47 Mis à jour: 21 février 2024 12:06

L’absence de la star argentine du football Lionel Messi lors d’un match amical à Hong Kong entre l’Inter Miami et un club local chinois, le 4 février, a suscité une vive réaction de la part de supporters déçus. À la suite de cet incident, le Parti communiste chinois (PCC) a pris des mesures pour censurer la visibilité de Messi dans les médias chinois en l’excluant des programmes et des publicités. Par conséquent, plusieurs marques soutenues par Messi en Chine sont également touchées.

Le 12 février, le programme « World Football » de la chaîne sportive CCTV, entièrement contrôlée par le PCC, a remplacé la scène d’ouverture originale montrant Messi soulevant le trophée de la Coupe du monde par des images de Philipp Lahm, l’ancien capitaine de l’équipe d’Allemagne, faisant de même en 2014.

L’Allemagne a remporté la Coupe du monde de la FIFA 2014 en battant en finale l’équipe argentine emmenée par Messi. Il a même été noté que l’émission « World Football » avait également coupé les rediffusions de routine de certains des plus beaux buts de Messi.

Cette décision de la chaîne de télévision chinoise indique que Messi est la cible d’une « purge » émanant du PCC, qui lui reproche son absence lors de ce match.

Le 10 février, les médias d’État chinois ont annoncé que Messi ne participerait à aucun match en Chine. Deux matchs amicaux prévus avec l’équipe argentine ont été annulés sans explication.

Il a également été rapporté que la fédération chinoise de football avait suspendu sa coopération avec la fédération argentine de football et que les futurs événements auxquels participerait Messi en Chine pourraient également être reportés pour une durée indéterminée.

L’incident découle de l’absence de Messi lors d’un match amical organisé à Hong Kong le 4 février, entre une équipe de Hong Kong XI et l’Inter Miami des États-Unis. Bien que présent, Messi est resté sur le banc de touche pendant tout le match, apparemment en raison d’une blessure. Les supporters, qui avaient acheté des billets allant jusqu’à 600 euros dans l’espoir de voir jouer la star de l’Inter Miami, ont exprimé leur mécontentement à l’égard des organisateurs.

Après le match, Messi est passé devant l’équipe et semble avoir évité de serrer la main du chef de l’exécutif de Hong Kong, John Lee, ce qui a suscité des critiques de la part de politiciens pro-Chine et d’ultranationalistes chinois sur les réseaux sociaux.

Un « affront délibéré»

Le bureau de la culture, des sports et du tourisme de Hong Kong a exigé des explications de la part des organisateurs de l’événement, demandant pourquoi Messi avait participé à un match au Japon mais n’avait pas jugé nécessaire de jouer en Chine trois jours auparavant.

Les médias d’État contrôlés par le PCC et les médias pro-Beijing à Hong Kong ont pointé du doigt les soi-disant « forces extérieures [anti-Chine] ». Le 8 février, le Global Times, média d’État du PCC, a publié un éditorial affirmant qu’il y avait des « motifs politiques » derrière l’incident et que des « forces extérieures voulaient délibérément embarrasser Hong Kong ».

Le 19 février, Messi s’est rendu sur Weibo pour expliquer que son absence était due à une blessure et non à des raisons politiques.

L’incident Messi affecte les marchés de capitaux

Les marques internationales soutenues par Messi en Chine ont également été la cible d’ultranationalistes chinois sur Internet, ce qui a provoqué une réaction brutale des marchés boursiers.

Messi s’est associé à plusieurs marques en Chine, mais après l’incident survenu à Hong Kong, de nombreux supporters ultranationalistes ont inondé les compte Weibo de ces marques, exigeant que l’entreprise mette fin à leur contrat avec Messi.

Les tactiques habituelles du Parti communiste chinois

Pour Ye Zhiqiu, journaliste basé en Nouvelle-Zélande et commentateur de l’actualité chinoise, cet incident reflète bien la façon dont opère le PCC.

Le PCC, dit-il, a recourt à des célébrités pour soutenir sa propagande, et donne ainsi l’illusion d’une certaine prospérité. Mais lorsque ces efforts n’atteignent pas leurs objectifs, le régime réagit avec colère.

Il a expliqué que bien que le PCC accuse Messi de manquer de respect à Hong Kong et à la Chine, c’est le PCC lui-même qui manque de respect au peuple chinois et au peuple de Hong Kong.

Le fait que le PCC parle de « respect » est « le comble de l’ironie », dit-il. « En outre, le PCC a choisi de politiser l’événement pour susciter un sentiment ultranationaliste [contre Messi], ce qui n’est pas intelligent. »

Il a expliqué qu’une telle approche des choses ne fera qu’éloigner davantage les marques et les entreprises internationales et les dissuader d’investir en Chine. Par conséquent, les victimes sont en fin de compte les Chinois ordinaires. « De telles tactiques de la part du PCC se retournent systématiquement contre lui et font toujours plus de mal au peuple chinois », a-t-il dit.

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