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L’Iran veut un accord nucléaire « pacifique » avec les États-Unis, affirme le vice-ministre des Affaires étrangères

Les négociations nucléaires entre l’Iran et les États-Unis n’ont pas repris depuis la guerre de douze jours qui a opposé l’Iran à Israël en juin.

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Un homme brandit un drapeau iranien et un drapeau américain retourné lors d’un rassemblement, le 21 juin 2025 à Los Angeles (Californie).

Photo: Apu Gomes/Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

L’Iran souhaite parvenir à un accord nucléaire « pacifique » avec les États-Unis afin de résoudre le différend qui oppose les deux pays depuis des décennies, mais exclut tout compromis sur sa sécurité nationale, a déclaré le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Saeed Khatibzadeh à Abu Dhabi le 11 novembre.
Les États-Unis, Israël et plusieurs pays européens accusent la République islamique de dissimuler sous son programme nucléaire « civil » la véritable ambition de développer l’arme atomique. Téhéran rejette ces accusations.
« Téhéran ne cherche pas à obtenir la bombe nucléaire et (…) est prêt à rassurer le monde à ce sujet », a affirmé M. Khatibzadeh lors du 12ᵉ Débat stratégique d’Abu Dhabi aux Émirats arabes unis.
« Nous sommes très fiers de notre programme nucléaire national », a-t-il poursuivi, ajoutant que Washington adressait à Téhéran des signaux contradictoires via des intermédiaires.
Les États-Unis et l’Iran ont mené cinq séries de discussions sur le dossier nucléaire avant que la guerre n’éclate, en juin, entre la République islamique et Israël, allié de Washington.
Ce conflit de douze jours a vu les forces américaines prêter main-forte à Israël et procéder à des frappes contre plusieurs sites nucléaires clés en Iran.
À Abu Dhabi, M. Khatibzadeh a accusé Washington de « trahir la diplomatie », reprenant la position officielle de son pays.
Depuis la guerre de juin, aucune négociation nucléaire n’a repris entre l’Iran et les États-Unis ; des clivages majeurs subsistent, notamment sur l’enrichissement de l’uranium en Iran.
Washington exige une interruption totale de ce processus afin de limiter tout risque de militarisation. Téhéran rejette jusqu’à présent toute concession sur ce point.

La question des sanctions

Le président Donald Trump a affirmé le 6 novembre que l’Iran interrogeait les États-Unis sur une possible levée des sanctions imposées à la République islamique.
« L’Iran a demandé si les sanctions pouvaient être levées. Elles sont très lourdes, ce qui nuit gravement à la capacité du pays à agir selon ses intérêts. Je reste ouvert à la discussion et nous verrons ce qu’il adviendra, mais j’y suis favorable », a-t-il déclaré à la presse le 8 novembre, à la Maison‑Blanche.
Plus tôt dans la semaine, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, affirmait toutefois que toute coopération nécessiterait un changement radical de la politique étrangère américaine au Moyen‑Orient.
« Les États-Unis prétendent parfois vouloir coopérer avec l’Iran. S’ils cessent de soutenir le régime sioniste, retirent leurs bases militaires de la région et renoncent à toute ingérence, ces questions pourraient être reconsidérées. Mais ce scénario n’est pas envisageable aujourd’hui ni dans un avenir proche », a souligné Khamenei selon la Tehran Times, média d’État.
S’exprimant devant la Knesset israélienne en octobre, Trump a précisé : « Les États‑Unis sont prêts à conclure un accord dès que Téhéran le souhaitera. Notre main reste tendue pour l’amitié et la coopération. »
La pression sur l’Iran s’est accentuée depuis la guerre du mois de juin, sous l’effet de l’Union européenne qui a réintroduit des sanctions dès fin septembre.
Le Conseil européen, qui réunit les ministres des 27 pays membres, a annoncé le gel des avoirs de la Banque centrale iranienne et des principales banques commerciales.
L’UE a également rétabli les restrictions sur les vols cargo iraniens vers l’Europe et interdit tout service ou maintenance de ces appareils s’ils transportent des marchandises prohibées.
Les sanctions européennes incluent en outre l’interdiction d’exporter certains types de logiciels, la vente de métaux précieux et de diamants, ainsi que l’importation, l’achat et le transport de pétrole brut, de gaz naturel, de produits pétrochimiques et de carburants iraniens.
Cette décision fait suite à l’action des Nations unies qui, le 27 septembre, ont rétabli un embargo sur les armes et d’autres sanctions à l’encontre de l’Iran.
Victoria Friedman a contribué à la rédaction de cet article.
Avec Reuters