Lyon: une femme de 96 ans fauchée par une trottinette électrique, sa vie a « basculé »

Par Emmanuelle Bourdy
16 juillet 2021 13:20 Mis à jour: 16 juillet 2021 13:20

Autrefois indépendante, une nonagénaire renversée par une trottinette dans le centre de Lyon (Rhône) a perdu toute autonomie. Les faits remontent au 23 juin dernier. Depuis lors, son moral et son état de santé se sont fortement dégradés. La nonagénaire alerte les pouvoirs publics et espère que son cas servira d’exemple.

Le 23 juin dernier, aux environs de 10 heures du matin, une femme de 96 ans s’était fait renverser par une trottinette électrique sur un passage piéton de la place Bellecour à Lyon. Souffrant de multiples fractures cervicales dues à la violence du choc, la nonagénaire avait été transportée à l’hôpital. « Elle est en morceaux, sur un lit d’hôpital, mais elle a toutes ses capacités intellectuelles. […]. La trottinette est arrivée, l’a fauchée, elle a été projetée et s’est tapée la tête contre le muret », avait expliqué à BFM Lyon Cécile, l’une de ses enfants, quelques jours après les faits.

Depuis, la nonagénaire est devenue invalide et ses proches confient que son état de santé s’est dégradé. « C’était quelqu’un de parfaitement autonome, indépendante, parfaitement valide et sans aucun problème de sénilité », explique à France 3 Auvergne-Rhône-Alpes Christine, une autre des enfants de la nonagénaire, qui doute que sa mère ne retrouve un jour toute sa mobilité. Désormais, « elle commence à perdre le moral », ajoute-t-elle.

La trottinette est un véhicule « soumis à une obligation d’assurance »

Dans un accident de trottinette, un autre problème se pose, celui de l’assurance. Marlène Druilhe, l’avocate de la famille de la victime, rappelle qu’une trottinette électrique « est un véhicule terrestre à moteur », et par conséquent, il est « soumis à une obligation d’assurance ». Mais les gens l’ignorent, car « c’est quelque chose qui s’achète extrêmement facilement en magasin », poursuit-elle. Seules les trottinettes partagées possèdent une assurance, celle-ci étant incluse dans la location, précise France 3.

Lorsqu’un propriétaire de trottinette est impliqué dans un accident responsable et qu’il n’a pas contracté d’assurance, il s’expose alors à des conséquences fâcheuses. Non seulement « il encourt des poursuites et des sanctions pénales », explique encore Me Marlène Druilhe, mais de surcroît, il va « devoir rembourser sa dette auprès du fonds d’indemnisation qui aura indemnisé la victime. Elle peut être colossale selon la gravité du préjudice ». Quant à la victime, « ses procédures de prises en charge sont beaucoup plus longues », indique l’avocate à France 3.

Pour que cet accident « serve à quelque chose »…

La famille, qui s’est portée partie civile, a décidé de lancer une procédure et tient à alerter les pouvoirs publics. « Notre mère voudrait que ce genre d’accidents horribles et stupides puissent servir la cause sur la réglementation concernant ces véhicules dangereux, qui vont vite et n’ont pas de capacité de freinage comme une voiture », avait encore déclaré Cécile à BFM Lyon, le 1er juillet dernier.

Une enquête est en cours, elle permettra de faire la lumière sur les circonstances exactes de cet accident, et les images de caméras de vidéosurveillance devraient aider en ce sens. L’enquête devrait également déterminer à quelle vitesse roulait le conducteur de la trottinette, sachant que certains débrident leur engin et peuvent rouler jusqu’à 50 km/h, la vitesse étant limitée à 25 km/h. Les véhicules partagés des opérateurs sont quant à eux bridés, permettant ainsi le total respect des limitations de vitesse en fonction des zones et de leur fréquentation.

Les deux parties sont par ailleurs en désaccord sur un point le jour de l’accident. En effet, la victime, toujours très prudente, certifie avoir traversé le passage piéton au feu vert alors que le propriétaire de la trottinette affirme de son côté qu’il n’a pas grillé le feu rouge.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.