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Malgré les prédictions selon lesquelles l’Europe basculerait vers la Chine, le contraire s’est produit

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Donald Trump serre la main d’Ursula von der Leyen après leur rencontre à Turnberry, en Écosse, le 27 juillet 2025.

Photo: Brendan Smialowski/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Lorsque l’administration Trump a imposé des droits de douane sur la Chine et a entamé la renégociation des accords commerciaux avec l’Union européenne (UE), nombreux étaient ceux qui prédisaient une fracture transatlantique. Des analystes de différentes institutions ont averti que la campagne de pression de Washington sur l’Europe la pousserait dans la sphère d’influence de Pékin. Mais la réalité a montré une tendance totalement différente.
L’UE et la Chine sont de plus en plus en désaccord sur les plans politique, économique et stratégique. Entre-temps, l’UE et les États-Unis ont signé un accord commercial majeur prévoyant des droits de douane de 15 % sur la plupart des produits européens importés en Amérique et des projets d’investissement conjoints allant, selon les estimations, à plus de 1000 milliards de dollars dans les domaines de l’énergie, de la politique industrielle et des technologies de pointe. Loin de se tourner vers la Chine, l’Europe a doublé discrètement sa mise sur l’alignement transatlantique.
Des échanges diplomatiques récents réaffirment cette tendance. Le 24 juillet, lors de la rencontre à Pékin entre les délégations menées par le chef du Parti communiste chinois, Xi Jinping, et les dirigeants de l’UE, Ursula von der Leyen et António Costa, les discussions ont été qualifiées d’inflexibles par les responsables européens. Des inquiétudes concernant un déficit commercial européen de 300 milliards d’euros, une réciprocité commerciale limitée et le soutien de la Chine à la guerre menée par la Russie ont été soulevées, sans qu’aucune solution ne soit trouvée. « La Chine n’a pas bougé d’un pouce », a noté un responsable, évoquant une situation d’impasse.
La réponse de Bruxelles aux politiques commerciales de Pékin a été cohérente. Des enquêtes ont été ouvertes sur les voitures électriques, les composants solaires et les systèmes de télécommunications chinois. Les droits de douane élevés restent en vigueur. Et en coulisses, les entreprises européennes reconsidèrent de plus en plus leur exposition au marché chinois. La baisse des exportations chinoises et le ralentissement des entrées de capitaux en Chine suggèrent que la réduction des risques n’est plus une politique abstraite : elle devient un changement concret.
Ce changement n’est pas purement économique. L’approche de la Chine face à la guerre entre la Russie et l’Ukraine a également façonné le sentiment européen. Si la Chine maintient une position de neutralité formelle, ses liens économiques et diplomatiques continus avec Moscou ont suscité des critiques de Berlin, Paris et Varsovie. La réaction à la position de la Chine, qui facilite plutôt que modère la position de la Russie, a creusé le fossé stratégique entre l’Europe et la Chine.
Dans ce contexte, le nouvel accord commercial entre l’UE et les États-Unis reflète un réalignement en cours. Les deux parties formalisent la coordination de leurs politiques industrielles, s’alignent sur la réglementation technologique et élaborent des cadres communs pour la transition énergétique. Ces mesures témoignent d’une volonté d’œuvrer ensemble sur l’élaboration de nouvelles normes fondées sur l’évolution des réalités mondiales.
Cela contraste avec les prévisions précédentes. Loin d’être divisées par les tarifs douaniers et les frictions géopolitiques, l’Europe et l’Amérique convergent sur les principes du commerce et de la sécurité modernes. L’Europe ne s’est pas rapprochée de la Chine. Au contraire, elle a commencé à définir plus clairement ses frontières avec Pékin par le biais de sa politique institutionnelle, de sa stratégie d’entreprise et de sa posture diplomatique.
Ce qui n’était au départ qu’un avertissement signalant une certaine division entre l’Europe et l’Amérique est devenu un cas de recalibrage des alliances. Cela ne s’est pas produit par des déclarations lors de sommets ou des communiqués de presse. Cela s’est produit par une série de décisions, chacune modifiant l’alignement des priorités et des partenaires.
Les prédictions d’un basculement de l’Europe vers Pékin ne se sont pas réalisées. Les faits réels montrent le contraire.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

Tanvi Ratna est la fondatrice du groupe de réflexion sur les politiques technologiques émergentes Policy 4.0. Elle a travaillé au Capitole au sein de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants du GOP et a également travaillé sur la stratégie de campagne du Premier ministre Modi. Vous pouvez suivre son travail sur X et Substack.

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