Manche : Londres propose à Paris des patrouilles conjointes sur le littoral français

Par Epoch Times avec AFP
25 novembre 2021 14:49 Mis à jour: 25 novembre 2021 15:39

Le gouvernement britannique a indiqué jeudi proposer à la France des patrouilles de police communes sur la côte française longeant la Manche, après la mort de 27 migrants dans le naufrage de leur embarcation.

Lors d’un entretien téléphonique mercredi 24 novembre au soir, Boris Johnson et le président français Emmanuel Macron sont convenus d’ « intensifier leurs efforts » et de « garder toutes les options sur la table » pour lutter contre les gangs de passeurs organisant les traversées illégales de la Manche, selon un porte-parole de Downing Street.

Londres souhaite offrir des moyens supplémentaires à la France

Le secrétaire d’État britannique à l’Immigration, Kevin Foster, a souligné que Londres était prêt à offrir des « moyens » supplémentaires à la France, au-delà de son aide financière, comme l’hélicoptère déployé mercredi dans le cadre de l’opération de secours.

« Nous sommes disposés à offrir un soutien sur le terrain, nous sommes disposés à offrir des ressources, nous sommes disposés à offrir, littéralement, des gens pour aller là et assister les autorités françaises », a-t-il déclaré sur la BBC. « Il n’est dans l’intérêt de personne que cela se poursuive. »

Il a indiqué que la ministre de l’Intérieur Priti Patel s’entretiendrait dans la matinée avec son homologue français Gérald Darmanin.

D’après Tom Pursglove, un autre secrétaire d’État chargé de l’immigration, M. Johnson a réitéré lors de l’entretien téléphonique une proposition, auparavant rejetée par Paris pour une raison de souveraineté, d’organiser des patrouilles franco-britanniques sur les côtes françaises afin d’empêcher les migrants d’embarquer. « J’espère vraiment que les Français vont reconsidérer cette proposition », a-t-il déclaré sur la BBC mercredi soir.

La lutte contre l’immigration, le cheval de bataille de la Grande-Bretagne

Cette question des traversées, qui attise régulièrement les tensions entre Londres et Paris, est délicate pour le gouvernement conservateur de Boris Johnson, qui a fait de la lutte contre l’immigration son cheval de bataille dans la foulée du Brexit.

A la suite d’une réunion de crise mercredi 24 novembre, Boris Johnson avait pointé du doigt les Français, estimant qu’ils n’en avaient pas fait « assez » pour empêcher les traversées, malgré une aide de plus de 60 millions d’euros pour renforcer la surveillance de leur littoral.

« Ce que nous proposons, c’est d’augmenter notre soutien mais aussi de travailler avec nos partenaires sur les plages concernées », avait-il déclaré.

La France, pointée du doigt par la presse britannique

Au lendemain du drame, le plus meurtrier à ce jour, impliquant des migrants dans la Manche, plusieurs journaux britanniques vont dans le même sens, le tabloïd The Sun publiant en Une, la photo d’une patrouille de police française laissant, sans rien faire selon lui, des migrants embarquer dans un bateau pneumatique.

Des élus français souhaitent trouver de vraies solutions

Mais sur la BBC, le député du Pas-de-Calais Pierre-Henri Dumont (LR, droite) a qualifié de « solution folle »,  le renforcement des patrouilles sur les plages, plaidant pour une collaboration entre les deux gouvernements pour trouver de « vraies solutions », comme permettre aux migrants d’introduire une demande d’asile même s’ils ne se trouvent pas au Royaume-Uni.

« Est-ce vraiment le moment de pointer du doigt ? Est-ce le moment de ne pas se battre ensemble contre ces trafiquants ? », a réagi le député français Bruno Bonnell, du parti LREM du président Macron.

« Sur 30.000 personnes essayant de traverser la Manche, 60% ont été arrêtées », a-t-il affirmé sur Sky News, en admettant que c’était insuffisant. Mais « cela se passe la nuit sur de petites plages. La police ne peut être partout, soyons réalistes ». 

 


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