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Marco Rubio rejette l’appel de l’ONU à une première taxe carbone mondiale sur le transport maritime

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Cette vue aérienne montre un porte-conteneurs se dirigeant vers son poste d’amarrage au terminal à conteneurs du port de Qingdao, dans la province orientale du Shandong, en Chine, le 24 septembre 2025.

Photo: -/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 7 Min.

Les États-Unis s’opposent fermement à une taxe sur les émissions de gaz à effet de serre du transport maritime international proposée par l’Organisation maritime internationale (OMI) de l’ONU, a déclaré le secrétaire d’État Marco Rubio dans une publication sur X le 15 octobre.
« Cette semaine, l’ONU tente d’adopter la première taxe carbone mondiale, qui augmentera les coûts de l’énergie, de l’alimentation et du carburant partout dans le monde. Nous n’autoriserons pas l’ONU à taxer les citoyens et les entreprises américaines », a écrit M. Rubio dans son message.
« Sous la direction de @POTUS, les États-Unis opposeront un non catégorique. Nous appelons les autres nations à se tenir aux côtés des États-Unis pour défendre nos citoyens et notre souveraineté. »
Le « Net-Zero Framework » proposé par l’OMI est un ensemble de règles internationales visant à réduire les émissions des navires, selon le site de l’organisation.
Ce cadre réglementaire établirait une norme mondiale en vertu de laquelle les navires devraient utiliser des carburants et des technologies « plus propres ». Les émissions seraient mesurées via un indicateur d’intensité du carburant, qui calcule la quantité de gaz à effet de serre émise pour chaque unité d’énergie consommée.
Si l’intensité carburant est jugée trop élevée, le navire devrait payer « un prix correspondant aux gaz à effet de serre émis au-delà de certains seuils », précise le site de l’OMI.
« Les navires doivent déclarer chaque année à l’OMI leur intensité carburant [gaz à effet de serre]… Chaque navire doit maintenir ses émissions sous des… limites, lesquelles deviennent [sic] plus strictes chaque année », est-il indiqué.
À l’inverse, « les navires seront récompensés s’ils utilisent des carburants plus propres », ajoute le texte.
Les navires seraient facturés environ 380 dollars par tonne métrique en pénalités pour chaque tonne supplémentaire d’équivalent dioxyde de carbone émise au-delà d’un seuil. Un supplément de 100 dollars par tonne métrique serait aussi appliqué aux émissions dépassant une limite plus stricte.
Soixante-trois pays, dont la Chine, le Brésil, l’Afrique du Sud et de nombreux États européens, ont approuvé la mesure.
Le cadre s’appliquerait à tous les navires de haute mer de plus de 5000 tonneaux de jauge brute, une catégorie qui représente plus de 85 % des émissions du transport maritime mondial.
Des discussions sont en cours pour élargir le périmètre et appliquer les règles aux navires entre 400 et 5000 tonneaux de jauge brute.
Le Comité de protection du milieu marin de l’OMI a approuvé le Net-Zero Framework en avril. Les États membres de l’OMI examinent la proposition en vue d’une adoption formelle lors d’une réunion qui se tient à Londres du 14 au 17 octobre. L’OMI compte actuellement 176 membres et trois membres associés.
Si elles sont adoptées, les règles doivent entrer en vigueur en mars 2027, les différents gouvernements nationaux étant chargés de leur application. Le cadre vise à réduire les émissions de l’industrie maritime mondiale à la neutralité carbone d’ici ou aux environs de 2050.
Dans une déclaration conjointe du 10 octobre, Rubio, le secrétaire à l’Énergie Chris Wright et le secrétaire aux Transports Sean Duffy ont affirmé que les États-Unis n’accepteraient pas la proposition.
« L’Administration rejette sans ambiguïté cette proposition soumise à l’OMI et ne tolérera aucune action qui augmente les coûts pour nos citoyens, nos fournisseurs d’énergie, nos compagnies maritimes et leurs clients, ou les touristes », ont-ils déclaré.
« Les impacts économiques de cette mesure pourraient être désastreux, certaines estimations prévoyant une hausse des coûts du transport maritime mondial de 10 % ou plus. »
La déclaration a qualifié le cadre d’« exportation néocoloniale, menée par l’Europe, de régulations climatiques mondiales ».
Elle a également indiqué que Washington envisageait des mesures punitives contre les pays soutenant ces règles de neutralité carbone, notamment le blocage possible des navires de ces pays dans les ports américains, l’imposition de restrictions de visas pour les équipages maritimes et l’instauration de redevances portuaires additionnelles pour les navires appartenant à ou exploités par ces nations.

Décarbonation contre déforestation

Dans une déclaration du 9 octobre, le World Shipping Council a affirmé que l’industrie mondiale du transport maritime soutient le cadre.
La coalition a souligné l’importance d’incitations pour réduire les risques liés à l’investissement dans de nouveaux carburants marins verts.
« Seules des règles mondiales décarboneront une industrie mondiale. Sans ce cadre, le transport maritime risquerait une mosaïque croissante de réglementations unilatérales, augmentant les coûts sans contribuer efficacement à la décarbonation », a indiqué le Conseil.
Plus tôt, dans une déclaration du 11 avril, la Fédération européenne pour le transport et l’environnement, défenseure des énergies propres, a averti que le cadre entraînerait une déforestation massive.
Sans règles strictes de durabilité, des biocarburants comme l’huile de soja et l’huile de palme pourraient devenir la première option des armateurs cherchant à se conformer aux règles de l’OMI, car ils seraient les carburants les moins coûteux, a-t-elle indiqué.
« Le recours à ces carburants pourrait en réalité provoquer une hausse désastreuse des émissions si des précautions ne sont pas prises au plus vite », a-t-elle ajouté.
Les règles de l’OMI « conduiront probablement à la destruction des forêts tropicales en favorisant les biocarburants de première génération », a mis en garde l’organisation dans sa déclaration.
Dans une publication sur X, le 14 octobre, le gouverneur de Floride Ron DeSantis a critiqué les redevances envisagées par l’OMI sur les émissions du transport maritime mondial.
« Être taxé par l’ONU serait bien plus offensant que les impôts imposés par la Grande-Bretagne aux colonies américaines il y a plus de 250 ans. Ces taxes ont déclenché la Révolution américaine. L’ONU devrait être privée de financements, pas alimentée par de nouvelles recettes fiscales », a écrit M. DeSantis.