Selon la vision orientale, nous sommes en bonne santé lorsque notre corps est équilibré et en harmonie. Cet équilibre, c’est celui du yin (énergies froides/eau) et du yang (énergies chaudes/feu), il régit tout, de nos organes internes à notre relation avec l’environnement extérieur.
L’équilibre entraîne l’harmonie. Notre degré d’harmonie évolue constamment en raison des activités de notre vie quotidienne, de la façon dont nous gérons nos émotions, de la manière dont nous traitons notre corps, des changements de temps, du stress, des facteurs liés à notre environnement et de l’imprévisibilité de la vie elle-même.
Dans le modèle oriental, les éléments qui minent l’équilibre fondamental du corps entraînent les maladies.
Pour prévenir les maladies, on essaye généralement de prévenir les menaces internes et externes qui pèsent sur la santé. Les facteurs externes, tels que le climat, ne provoquent généralement pas de maladies, mais lorsque le corps est faible ou que le temps change trop rapidement pour que nous puissions nous y adapter, cela peut nous rendre malades. Par exemple, si on sort sous la pluie et qu’on entre ensuite dans un magasin climatisé, le froid peut pénétrer à l’intérieur du corps et nous rendre malades. Le lendemain, nous pouvons nous réveiller avec des courbatures et une congestion et savoir que nous avons attrapé quelque chose.
D’autres maladies sont provoquées par des facteurs internes, tels que des troubles émotionnels ou une activité sexuelle excessive. Mais d’abord, parlons de la façon dont la médecine orientale décrit le corps, la santé et la maladie.
La médecine chinoise est une philosophie fondée sur une compréhension de l’essence de la vie et de la création. Elle utilise le langage cette terminologie liée à l’essence de la nature pour décrire les causes des maladies et les diagnostics. Ce langage qui peut sembler curieux mais il permet de décrire un éventail assez large de symptômes depuis des millénaires.
Facteurs émotionnels
Il peut sembler étrange de considérer nos émotions comme une cause potentielle de maladie. En Occident, les émotions ne sont pas prises en compte dans l’évaluation des maladies. À noter que cela semble changer à mesure que les effets généralisés de la solitude, du stress et de la dépression sont reconnus comme des facteurs pouvant entraîner diverses pathologies. Selon la vision orientale, les émotions et le corps physique sont profondément liés, chacun ayant une influence sur l’autre. Dans le modèle oriental, à de nombreux organes correspond une émotion. Chaque émotion affecte l’ensemble du corps, mais plus particulièrement son organe respectif.
Les organes et les émotions qui leur sont associées
La joie est associée au cœur, tandis que la colère et la frustration sont associées au foie, la tristesse et le chagrin aux poumons, l’inquiétude et les pensées excessives à la rate, et la peur aux reins.
Imaginons qu’une personne ait soudainement perdu un être cher. Son chagrin peut se manifester dans les poumons par un essoufflement, de l’asthme et une toux. Cela fonctionne également à l’inverse. Une personne qui a une toux chronique peut se sentir plus mélancolique que d’habitude. La toux a affaibli les poumons, les prédisposant au chagrin. C’est un cycle constant d’interaction.
Un autre exemple est celui d’une personne sujette à l’inquiétude, qui est peut‑être exacerbée par une intervention publique à venir. Ces sentiments peuvent se manifester par des problèmes de digestion, comme des ballonnements, des gaz, des douleurs et des diarrhées. Et là encore, l’inverse est vrai. Lorsque nous avons des problèmes digestifs prolongés, nous pouvons être plus enclins à nous inquiéter et à trop penser.
Régime et habitudes alimentaires
Manger une variété saine d’aliments propres et riches en nutriments est essentiel pour maintenir un corps, un esprit et une âme en bonne santé. L’alimentation soutient les fonctions essentielles de nos organes internes et tous les processus physiologiques de l’organisme. Dans la philosophie orientale, ce que nous mangeons constitue un élément essentiel du traitement des maladies.
La quantité de nourriture et la fréquence des repas sont également importantes. Des repas plus petits et plus fréquents sont meilleurs pour la santé et plus faciles à digérer qu’un ou deux gros repas. Bien sûr, chaque personne est différente, mais nous vivons dans une culture où les portions sont plus grandes que nécessaire et où nous n’avons jamais assez de temps pour nous asseoir et manger un repas correctement, ce qui explique pourquoi les problèmes digestifs sont si répandus. Le corps aime la régularité et la modération est la clé.
Une chose propre à la médecine chinoise en matière d’alimentation : l’attention. La culture occidentale valorise la productivité et le multitâche (ce qui n’est pas bon pour nous), mais la perspective orientale a toujours valorisé le fait de faire une seule chose à la fois, ce qui est très bénéfique pour le système digestif. Préparer et manger un repas en pleine conscience augmentent ses effets bénéfiques sur la santé, car cela permet au corps de se concentrer sur la digestion et l’assimilation.
Le stress
Le stress, comme nous le savons tous très bien, fait partie de la vie. De nombreux professionnels de la santé pensent qu’il est à l’origine d’innombrables maladies. Si le stress peut être préjudiciable à notre santé, ce n’est pas du fait qu’il existe, mais à cause de la façon dont nous le gérons. Les situations désagréables sont inévitables, mais la façon dont nous les traitons est la clé pour gérer le stress de manière saine. Lorsque le stress nous submerge, en particulier de façon continue, il peut avoir des effets dévastateurs sur le système immunitaire et nous rendre plus vulnérables aux maladies. Heureusement, la médecine chinoise propose quelques outils pour nous aider à gérer le stress dans la vie.
La méditation
La méditation, tout simplement, nous arrache au chaos de la vie et nous permet de calmer notre esprit et de nous recentrer. Il existe plusieurs façons d’y parvenir : se promener dans la nature, s’asseoir tranquillement ou s’allonger. Il est incroyable de constater à quel point le fait de prendre 20 minutes pour s’asseoir tranquillement peut être bénéfique pour le corps, l’esprit et l’âme. La méditation est un moyen simple mais puissant de gérer le stress si vous avez une journée difficile ou si vous sentez que vous avez besoin d’un coup de pouce.
Le tai‑chi
Le tai chi est un autre excellent exercice et un moyen de calmer l’esprit, le corps et l’âme grâce à des formes de mouvements gracieux, qui mettent également l’accent sur la respiration. Le tai‑chi et le qi gong se pratiquent le mieux à l’extérieur, car la nature a un effet calmant et aide le corps l’esprit et l’âme à s’ancrer dans la concentration.
Le qi gong
Sous le terme générique de qi gong on désigne des exercices doux et méditatifs similaire au tai-chi. Certaines formes de qi gong sont considérées comme des arts martiaux internes, tandis que d’autres sont de nature plus spirituelle. Pratiqué depuis des milliers d’années en Chine, le qi gong est un moyen idéal de calmer l’esprit et le corps grâce à des mouvements fluides et à l’importance accordée à la respiration.
La Fatigue
La fatigue est un problème courant dans le monde moderne. Nous sommes nombreux à être surmenés, surstressés et à manquer de sommeil. Le sommeil est le moyen par lequel notre corps guérit, élimine les toxines et se régénère. Un sommeil réparateur est essentiel pour un système immunitaire sain et des fonctions cognitives claires. La nature intense de nos modes de vie fait de l’insomnie un problème courant. Dormir dans une pièce sombre sans appareils électroniques, ne pas manger au moins quatre heures avant de se coucher et faire attention à ne pas retenir ses émotions sont d’excellents moyens de s’assurer une bonne nuit de sommeil.
L’activité sexuelle excessive
Ce problème prend toujours les gens au dépourvu. Oui, vous avez bien lu, une activité sexuelle excessive peut provoquer des maladies. Mais, avant que la panique ne s’installe, analysons comment cela fonctionne.
Nous naissons tous avec du « jing », que nos parents nous donnent à la naissance. Nous n’en avons qu’une quantité limitée, il est donc essentiel de le préserver pour être en bonne santé et avoir de la vitalité tout au long de la vie. Il existe des moyens de compléter et de soutenir notre jing, et nous le faisons en vivant bien et en prenant soin de nous.
Il y a des façons de « dépenser » notre jing, comme de l’argent sur un compte bancaire, et il y a une corrélation directe entre la dépense de notre jing et le vieillissement. Pour les hommes, l’activité sexuelle se termine souvent par l’éjaculation, qui représente directement leur jing ou leur essence. L’éjaculation est considérée comme une perte de jing, mais seulement lorsqu’elle est pratiquée de manière excessive, sans permettre au corps de récupérer. Le jing est consommé lorsque les femmes ont des enfants (ce qui est normal), mais avoir trop de bébés sans avoir le temps de se reposer et de reprendre des forces diminue le jing et accélère le vieillissement.
L’idée est qu’il faut laisser suffisamment de temps entre les activités qui entraînent une perte de jing (l’activité sexuelle pour les hommes et la procréation pour les femmes) afin que le corps puisse récupérer et que le jing soit maintenu. Notre corps a des capacités innées de guérison et de régénération, mais il faut lui donner le temps et les ressources nécessaires pour qu’il y parvienne.
Les parasites
Les parasites sont aussi vieux que le monde, et la plupart d’entre nous en ont. On estime que 80 % des adultes et des enfants ont des parasites dans leur intestin. Bien que de nombreuses personnes pensent qu’ils sont un problème dans les régions du monde où l’assainissement est insuffisant et où l’accès à l’eau potable est limité, les parasites existent dans le monde entier. Les symptômes des parasites sont les suivants : douleurs abdominales, manque d’appétit, diarrhée, gaz, démangeaisons de l’anus (surtout la nuit), ballonnements, émaciation et épuisement. Les parasites ont un effet profond sur l’organisme, le vidant des nutriments essentiels, ce qui entraîne des carences et une perte de poids.
Divers facteurs, internes et externes, contribuent à la maladie. Dans l’approche orientale, certains peuvent être nouveaux pour nous. Si on considère que la santé représente un état d’équilibre, tout ce qui induit le déséquilibre peut contribuer à la maladie. La médecine chinoise est une médecine qui nous apprend à écouter notre corps, afin de savoir quand les choses sont déséquilibrées. Nous pouvons alors apporter de petits changements pour revenir à un état sain. La tempérance en est une autre.
La modération dans le travail, le jeu, la nourriture, la boisson et nos émotions sont autant de moyens de rester en bonne santé aujourd’hui et pour longtemps.
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