La France « en danger » face au salafisme, un rapport dénonce « l’inaction coupable des pouvoirs publics »

10 juillet 2018 06:30 Mis à jour: 15 juillet 2018 08:00

Un rapport sénatorial consacré à la « menace terroriste » insiste sur son caractère « endogène » et déplore de « fortes inquiétudes pour l’avenir » en dénonçant en particulier « l’inaction coupable des pouvoirs publics » face au « danger » du salafisme, selon ce document rendu public, mardi. La commission d’enquête sur « l’organisation et les moyens des services de l’État pour faire face à l’évolution de la menace terroriste après la chute de l’Etat islamique », pilotée par les sénateurs Bernard Cazeau (LREM) et Sylvie Goy-Chavent (Union centriste), prend acte du renforcement et de l’adaptation des moyens de l’État mais estime que le « traitement de la menace terroriste souffre de réelles insuffisances ». 

Elle vise en particulier le « salafisme et l’intégrisme musulman qui alimentent la menace intérieure » contre laquelle les pouvoirs publics mettent régulièrement en garde et qui s’est traduite depuis le début du quinquennat par trois attaques à Marseille, Trèbes/Carcassonne et Paris.  « Le manque de courage conduit trop souvent à fermer les yeux sur la place du salafisme en France, tandis que certains individus surveillés ne sont pas toujours empêchés de passer à l’acte », déplore la commission d’enquête.

Face à ce qu’ils estiment être une « inaction coupable des pouvoirs publics », les deux sénateurs appellent de leurs voeux « une déclaration politique forte, dénonçant clairement le salafisme comme l’ennemi des valeurs de la République ». Ils préconisent notamment une mobilisation de l’arsenal juridique ou encore d’inscrire le salafisme sur la liste des dérives sectaires de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes).

Citant des chiffres des services de renseignement, le rapport estime que le salafisme en France, représenterait environ 130 lieux de culte et entre 40 à 60.000 adeptes.

Le rapport de la commission d’enquête dresse une liste de 63 propositions en matière de renseignement, d’organisation pénitentiaire, d’arsenal pénal ou encore de coopération internationale pour améliorer la réponse de l’Etat face à la menace terroriste dont plusieurs ont d’ores et déjà été retenues par les pouvoirs publics.

Ainsi faisant le constat d’une « impuissance des services à détecter la menace inspirée, les deux sénateurs recommandent » de faire des maires des acteurs à part entière du renseignement et de les convier, en conséquence, aux groupes d’évaluation départementaux (GED), pour leur permettre d’accéder aux personnes signalées inscrites au FSPRT (fichier des signalements pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste) « qui contient environ 20.000 noms ». Une proposition polémique mais déjà envisagée par le chef de l’Etat dans un discours prononcé fin mai.

 

D.V avec AFP

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