Meta démantèle une opération d’influence secrète menée par la Chine à l’approche des élections de mi-mandat

Par Andrew Thornebrooke
4 octobre 2022 11:44 Mis à jour: 4 octobre 2022 11:44

La société mère de Facebook et d’Instagram a déclaré le 27 septembre avoir perturbé une opération d’influence chinoise cherchant à interférer dans les prochaines élections de mi‑mandat aux États‑Unis.

Meta Platforms a annoncé qu’elle avait démantelé la campagne basée en Chine, qui ciblait les utilisateurs aux États‑Unis avec du contenu politique dans un effort apparent pour polariser les électeurs.

Le réseau basé en Chine entretenait de faux comptes sur les plateformes de médias sociaux de Meta, Facebook et Instagram, ainsi que sur son concurrent Twitter.

L’opération d’influence secrète a commencé en novembre 2021, a déclaré Meta, mais n’a pas réussi à recueillir un engagement substantiel.

Selon un rapport (pdf) publié par Meta, cette découverte est importante car elle suggère un changement vers une ingérence plus directe de la Chine dans la politique intérieure des États‑Unis, alors que les efforts chinois de propagande connus auparavant se concentraient sur des publics extérieurs aux États‑Unis.

« Les opérations chinoises que nous avons démantelées auparavant parlaient surtout de l’Amérique au reste du monde, principalement à l’Asie du Sud, en aucun cas on ne parlait des Américains aux Américains », a expliqué Ben Nimmo, responsable du renseignement sur les menaces mondiales chez Meta, lors d’un point de presse.

Le message était essentiellement « l’Amérique est mauvaise, la Chine est bonne », a‑t‑il ajouté.

La nouvelle opération, cependant, a fait passer des messages destinés aux Américains à la fois à gauche et à droite de l’échiquier politique et a apparemment cherché à attiser les tensions sur des questions controversées comme l’avortement, le contrôle des armes à feu et la guerre en Ukraine.

Sur quatre groupes distincts de faux comptes, deux se sont particulièrement attachés à cibler les Américains sur des questions de premier ordre, selon le rapport.

Un de ces groupes se faisait passer pour des Américains conservateurs et publiait des mémos en anglais accusant le président Biden et d’autres hommes politiques de corruption.

Ce réseau appelait à la protection des droits des armes à feu, à la restriction de l’accès à l’avortement, et publiait des accusations selon lesquelles le gouvernement américain dirigeait des laboratoires d’armes biologiques en Ukraine.

Un autre groupe a publié des critiques à l’encontre du Parti républicain pour sa position sur ces questions, en se faisant passer pour des Américains libéraux de Californie, de Floride et du Texas.

D’autres messages de ce deuxième groupe se concentraient sur des hommes politiques spécifiques, notamment les sénateurs Marco Rubio ( Parti républicain‑Floride), Rick Scott (Parti républicain‑Floride) et Ted Cruz ( Parti républicain‑Texas), ainsi que le gouverneur de Floride Ron DeSantis.

La plupart des comptes étaient anonymes. L’un d’eux, cependant, se faisait passer pour un véritable Américain, en utilisant des photos d’une manifestation d’étudiants en Californie.

Certains des comptes les moins sophistiqués comprenaient des messages en chinois, utilisant des noms anglais féminins, tandis que les photos de profil étaient celles d’hommes en tenue de soirée.

Meta a déclaré que les messages étaient de nature trop sporadique et n’arrivaient pas au bon moment pour susciter l’adhésion d’un grand nombre de personnes, et n’ont donc pas réussi à susciter l’engagement de communautés authentiques.

Un autre dirigeant de Meta présent à la réunion a déclaré que l’entreprise n’avait pas suffisamment de preuves pour dire qui, en Chine, était à l’origine de cette activité, mais qu’elle avait partagé des informations avec d’autres entreprises technologiques, des chercheurs en sécurité, des gouvernements et des organismes d’application de la loi.

Un employé de Meta a confirmé à Epoch Times dans un mail que la société n’avait pas vu de preuves permettant de relier l’activité à une quelconque entité connue en Chine.

Le rapport a également mis en évidence une importante opération d’influence russe visant à saper le soutien occidental à l’Ukraine. Cette opération s’étendait sur plus de 60 sites Web et usurpait l’identité d’organismes de presse légitimes, dont le Spiegel, le Guardian, Bild et ANSA.

Reuters a contribué à cet article.

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