La ministre allemande des Affaires étrangères: la visite en Chine a été «plus que choquante»

Par Alex Wu
21 avril 2023 16:43 Mis à jour: 21 avril 2023 16:43

La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a déclaré que le régime communiste chinois continuait à agir de manière de plus en plus agressive sur la scène internationale tout en renforçant l’oppression à l’intérieur du pays. Certains aspects de sa récente visite en Chine ont été « plus que choquants », a affirmé Mme Baerbock en répondant aux questions de ses collègues parlementaires à Berlin, le 19 avril.

La visite de Mme Baerbock en Chine a eu lieu quelques jours avant sa rencontre avec les autres ministres des Affaires étrangères des pays du G7 dans la ville japonaise d’Hiroshima. Un communiqué de ces ministres a souligné « l’importance de la paix et de la stabilité dans le détroit de Taïwan, en tant qu’éléments indispensables à la sécurité et à la prospérité de la communauté internationale ».

Visite en Chine

Le 15 avril, lors de sa rencontre avec Mme Baerbock à Pékin, Wang Yi, le principal responsable des Affaires étrangères du régime communiste chinois, a demandé à l’Allemagne de soutenir la réunification de la Chine continentale et de Taïwan, affirmant que le Parti communiste chinois (PCC) au pouvoir avait soutenu « l’unification de l’Allemagne de l’Est et de l’Allemagne de l’Ouest ».

Cependant, Shieh Jhy-wey, l’ambassadeur de facto de Taïwan en Allemagne, a rejeté l’utilisation par l’État-parti chinois de la réunification allemande comme analogie pour Taïwan. En même temps, Miles Yu, chercheur principal à l’Institut Hudson, a indiqué que l’Allemagne de l’Est et l’Allemagne de l’Ouest avaient pris des décisions démocratiques pour se réunifier, alors que le régime chinois a menacé à plusieurs reprises d’utiliser la force contre Taïwan.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a annoncé que lorsque Wang Yi avait rencontré Annalena Baerbock, il avait déclaré que la Chine avait soutenu la réunification de l’Allemagne et qu’il « espère et croit que l’Allemagne soutiendra également la grande cause de la Chine qu’est la réunification pacifique ». Wang Yi a également proclamé : « Le retour de Taïwan à la Chine est un élément important de l’ordre international de l’après-Seconde Guerre mondiale. » Mme Baerbock n’a pas répondu directement à ces remarques.

Lors d’une conférence de presse conjointe tenue à Pékin avec Qin Gang, le ministre chinois des Affaires étrangères, Annalena Baerbock a soutenu que « les conflits ne peuvent être résolus que de manière pacifique ».

Elle a insisté que « modifier unilatéralement le statu quo dans le détroit de Taïwan – et, en particulier, par la force – serait, pour nous en tant qu’Européens, inacceptable ». La ministre allemande a également appelé toutes les parties à « ne pas faire monter la tension ».

Unification après la chute du PCC

Shieh Jhy-wey, représentant du bureau de la République de Chine (Taïwan) à Berlin, a publié une déclaration sur son compte Facebook, soulignant le caractère fallacieux des affirmations de Pékin concernant la réunification de l’Allemagne de l’Est et de l’Allemagne de l’Ouest.

« En 1990, l’unification de l’Allemagne a vu l’Allemagne de l’Ouest libre et démocratique s’unifier avec l’Allemagne de l’Est autoritaire et étant sous la dictature d’un parti unique », a-t-il écrit. Cela faisait suite à « la chute du mur de Berlin et du régime communiste de l’Allemagne de l’Est en 1989 (…). Attendons de voir le régime du PCC s’effondrer, puis parlons de la réunification de la Chine continentale et de Taïwan ».

Le président américain Ronald Reagan s’adresse aux habitants de Berlin-Ouest au pied de la porte de Brandebourg, le 12 juin 1987. « Monsieur Gorbatchev, abattez ce mur ! » – cette célèbre phrase prononcée par Reagan lors de son discours est souvent considérée comme le début de la fin de la guerre froide et de la chute du communisme. (Mike Sargent/AFP via Getty Images)

En même temps Miles Yu, directeur du Centre Chine de l’Institut Hudson, a révélé l’hypocrisie de l’affirmation de Wang Yi. Alors que le régime communiste chinois a reconnu l’Allemagne de l’Est et l’Allemagne de l’Ouest comme des pays indépendants, il refuse de reconnaître l’indépendance de Taïwan démocratique et a déclaré à plusieurs reprises qu’il annexerait l’île par la force, si nécessaire.

M. Yu a tweeté : « La Chine (le PCC) a soutenu la coexistence de l’Allemagne de l’Est et de l’Allemagne de l’Ouest, leur accordant à toutes deux une reconnaissance diplomatique. »

Toutefois, « la réunification de l’Allemagne a été approuvée démocratiquement par les peuples des deux pays, et aucune des deux parties n’a menacé l’autre de recourir à la force ».

De son côté, Shieh Jhy-wey a également insisté sur le fait que Mme Baerbock avait dit clairement et à plusieurs reprises aux dirigeants du PCC que l’Allemagne – comme l’Union européenne, les États-Unis, le Japon et d’autres pays du G7 – ne peut accepter le recours à la force par régime chinois afin de modifier le statu quo dans le détroit de Taïwan.

Il a souligné qu’en plus de la raison traditionnelle du soutien accordé à Taïwan par le monde démocratique et libre – la raison qui se base sur le « niveau moral commun (sur lequel les démocraties se soutiennent mutuellement) » – il y a aujourd’hui une autre raison au « niveau d’intérêt commun ».

« Cinquante pour cent du commerce mondial et de la logistique du transport de marchandises passent par le détroit de Taïwan. Une fois que la situation (dans ce détroit) aura changé, les conséquences seront extrêmement graves pour tous les pays du monde. Une telle crise économique mondiale touchera également la Chine et l’Allemagne », a-t-il indiqué. M. Shieh a noté que Annalena Baerbock a également mentionné une autre raison pour laquelle l’Allemagne ne peut pas accepter la prise de contrôle de Taïwan par le régime chinois : « Soixante-dix pour cent des semi-conducteurs produits dans le monde proviennent de Taïwan. »

Le représentant de Taïwan en Allemagne a aussi évoqué une troisième raison pour les pays démocratiques de soutenir Taïwan. « Compte tenu de la position clé de Taïwan dans l’alliance stratégique indo-pacifique, le monde libre ne peut pas permettre que Taïwan tombe entre les mains d’une Chine autoritaire, quoi qu’il arrive ! »

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