«Moi, je vais partir de ce pays»: le désarroi du propriétaire d’un bureau de tabac vandalisé et pillé à Marseille

Par Emmanuelle Bourdy
2 juillet 2023 18:40 Mis à jour: 2 juillet 2023 18:40

Des violences ont de nouveau éclaté au sein de la cité phocéenne, dans la nuit de vendredi à samedi, et des dizaines de commerces ont été vandalisés et pillés. Ces graves débordements font suite à la mort de Nahel, tué mardi dernier par un policier après un refus d’obtempérer.

De nombreuses villes de France sont le théâtre de scènes de chaos nocturnes depuis mardi. Marseille n’est pas épargnée. La ville a été marquée par d’importants heurts, des dizaines de pillages de magasins et 95 arrestations rien que dans la nuit de vendredi à samedi. Des commerçants, notamment de la rue Saint-Ferréol et de la rue Paradis ont découvert avec effroi l’étendue des dégâts samedi matin. C’est le cas d’Alexandre, un buraliste. Interrogé par BFMTV, le gérant de ce tabac-presse en a profité pour interpeller le gouvernement.

Pillé puis nargué par de très jeunes individus

Le bureau de tabac d’Alexandre a été la cible d’une terrible attaque. Ce samedi matin, l’homme a expliqué à nos confrères avoir voulu vérifier, juste avant d’aller se coucher la veille au soir, s’il n’y avait pas de problème, étant très inquiet en raison des émeutes de la nuit précédente. Il a donc visionné sa caméra de surveillance. Apercevant des ombres sur le rideau de fer, le gérant a supposé que des individus avaient déjà commencé à vandaliser son commerce. Au petit matin, il a de nouveau regardé les caméras, voulant « voir comment ça s’est passé ».

À 7 heures du matin ce samedi, il a découvert avec stupeur que son tabac avait été complètement détruit. Pour couronner le tout, de très jeunes individus l’ont nargué, le regardant avec un sourire narquois, précise-t-il. Si le buraliste a assuré ne pas vouloir juger ce qui s’est passé, il a tenu à exprimer un message au gouvernement.

« Ce pays, il est dans le chaos. Moi j’ai 43 ans et j’ai jamais vu ça »

« Les personnes qui nous gouvernent, il faudrait vraiment… il faudrait agir là, parce que maintenant l’heure est grave. Moi je suis un commerçant, je suis un père de famille, père de deux petites filles, je me lève à 5 heures du matin, je travaille, je fais du mieux que je peux », a souligné l’homme victime des émeutiers, avant d’ajouter : « J’ai trois salariés, là tout le monde est au chômage technique et j’ai plus rien, tout est cassé, les assurances vont devoir payer un préjudice, qui n’est pas encore estimé. »

« Monsieur Macron, agissez ! Parce que maintenant, on peut plus durer, moi je vais partir de ce pays ! Ce pays, il est dans le chaos. Moi j’ai 43 ans et j’ai jamais vu ça ! » a conclu le buraliste auprès de la chaîne de télévision.

Un important dispositif de sécurité a été déployé dès le lendemain

Toute manifestation a été interdite à Marseille ce samedi après-midi, les transports en commun s’arrêtant à 18 heures. Pour tenter d’éviter de nouvelles violences, dans la nuit de samedi à dimanche, un important dispositif de sécurité a été déployé, avec un renfort massif de CRS, l’engagement des blindés, du Raid et du GIGN et de deux hélicoptères de la gendarmerie. Ces derniers, avec un avion de la police, ont survolé la ville toute la nuit pour aider à repérer les incidents.

Au total, selon la préfecture de police, 56 interpellations ont eu lieu vers minuit. Un grand nombre de ces interpellations l’ont été lors de contrôles préventifs, pour port d’arme par destination notamment et une quinzaine pour flagrant délit de vol dans un tabac ou un magasin de sport du centre-ville.

« On n’assiste pas du tout aux scènes de pillage d’hier mais toute la soirée des groupes ont tenté de se constituer pour commettre des dégradations » et chaque fois les forces de l’ordre ont tenté de les disperser si besoin avec gaz lacrymogène, a souligné à l’AFP la préfecture.

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