Le monde l’appelle la «Conscience de la Chine» mais cet avocat des droits de l’homme est sévèrement torturé dans son pays !

18 octobre 2017 18:18 Mis à jour: 18 octobre 2017 18:18

Cet homme courageux est né dans une famille très modeste, qui vivait dans une maison troglodyte de la ville de Yulin, dans le nord de la Chine. Qui alors se serait douté qu’un jour il serait nommé pour le prix Nobel de la Paix trois fois et appelé par le peuple «Conscience de la Chine»? En tant qu’un des défenseurs les plus inflexibles et emblématiques de la Chine, le parcours de Gao Zhisheng a été vraiment remarquable !

Crédit : Facebook Epoch Times Paris

Gao a perdu son père alors qu’il avait à peine 11 ans. Comme sa famille n’avait pas les moyens de l’envoyer à l’école, il a acquis les connaissances de base en écoutant attentivement depuis l’extérieur des fenêtres d’une salle de classe du village. Pour subvenir aux besoins de sa famille, il a également travaillé brièvement comme mineur de charbon avant d’entrer dans le système scolaire secondaire avec l’aide d’un oncle. Il a ensuite rejoint l’Armée de libération du peuple et à sa sortie est devenu vendeur de fruits et légumes.

Mais sa vie a pris une tournure inattendue en 1991 quand il est tombé sur un article de journal affirmant que le pays cherchait à former de nouveaux avocats dans le but de développer le système juridique. Gao s’est alors mis à étudier le droit en auto-didacte. Il a réussi l’examen du barreau national et est devenu avocat en 1995.

Influencé par ses origines modestes et nourri de principes fondés sur la moralité et la compassion, Gao a passé un tiers de son temps chaque année à offrir un service juridique gratuit aux personnes pauvres et sans défense. Il a sans crainte cherché à rendre justice à des groupes vulnérables tels que les personnes dans la pauvreté, les personnes handicapées et les victimes de persécution.

Il a été nommé parmi les 10 meilleurs avocats en Chine pour son travail dans la défense des victimes de faute professionnelle médicale et dans la lutte pour une juste indemnisation des propriétaires dépossédés.

Crédit : Facebook, La Gran Epoca

Cependant, Gao a lentement commencé à encourir la colère du Parti communiste chinois (PCC) en défendant les fermiers dans les cas d’indemnisation foncière et les fidèles chrétiens dont les églises ne sont pas reconnues par l’État.

En 2005, il a montré l’immense courage de défendre les victimes du groupe spirituel le plus durement torturé appelé Falun Dafa, une pratique de méditation et d’exercices corporels, basée sur un enseignement de valeurs (authenticité, compassion, tolérance). Gao a écrit des lettres ouvertes à l’ancien chef de l’État Hu Jintao et au Premier ministre Wen Jiabao demandant de mettre fin à la torture inhumaine sur les pratiquants de Falun Dafa. Cela lui a valu des agressions de la part des fonctionnaires du PCC, qui ont fermé son cabinet et révoqué sa licence.

Dans une de ses réponses caractéristiques, Gao a publiquement démissionné du parti communiste en décembre 2005, qualifiant cet instant de «moment le plus fier de sa vie».

Malgré les menaces provenant du PCC, Gao n’a pas hésité à réagir de manière non violente en lançant des grèves de la faim à l’échelle internationale pour intensifier l’appel à la justice et aux droits de l’homme en Chine. Après des menaces de mort continues et différentes tactiques de harcèlement, Gao a été reconnu coupable de «subversion» le 22 décembre 2006 et condamné à trois ans de prison. Il a été libéré peu de temps après pour des raisons inconnues.

Gao Zhisheng (à gauche) le 2 novembre 2005 dans son cabinet de Pékin. (Verna Yu / AFP / Getty Images). Gao Zhisheng (à droite), photo prise en 2017 (distribuée par des militants de Chine)

Le 21 septembre 2007, il a été de nouveau placé en détention officielle et torturé pendant près de 50 jours. Libéré en novembre 2007, il vivait sous la menace de mort s’il osait parler de sa torture. Cependant, Gao est resté intrépide.

L’avocat au caractère franc a ensuite publié une déclaration par l’intermédiaire de la China Aid Association (CAA) affirmant que ses ravisseurs l’avaient battu sans pitié, lui avaient poussé des aiguillons électriques dans diverses parties de son corps et inséré des cure-dents dans ses organes génitaux. Les fonctionnaires du PCC ont également tenu des cigarettes près des yeux et du nez de Gao jusqu’à être complètement irrité par la fumée ; ils ont même uriné sur son visage alors qu’il était inconscient.

L’avocat des droits de l’homme Gao Zhisheng. (The Epoch Times)

Son livre traduit en anglais Unwavering Convictions, dont la traduction du sous-titre serait Les 10 années de Gao Zhisheng, torture et foi dans l’avenir de la Chine, révèle une croyance profonde et un engagement envers le bien de l’humanité malgré les formes de tortures les plus cruelles et les plus dérangeantes subies par le PCC. Le premier mémoire de Gao, A China More Just, est également une bonne lecture pour tous ceux qui cherchent à acquérir des connaissances sur les réalités de la Chine continentale actuellement.

Crédit : Facebook | Transcender la peur. Traduction : « Les gens de ce pays s’éveillent à leur droit d’avoir un avocat. Mais vous ne pouvez pas être un bon avocat sans être droit vous-même. »

Un vrai héros

Jusqu’à ce jour, Gao a été kidnappé publiquement à plusieurs reprises et torturé. Malgré toutes les persécutions, il n’a pas lâché ses principes et a même affirmé qu’il continuera à s’opposer aux forces du mal tant que sa coquille physique pourra soutenir son esprit. Même si les membres de sa famille ont réussi à se réfugier aux États-Unis, Gao a choisi de rester en Chine et de tout donner pour mettre fin à la persécution du PCC contre des personnes innocentes.

La fille de Gao, Grace Geng, a développé une grande admiration pour son père compte tenu de la souffrance qu’il a subie au fil des ans pour avoir dénoncé la persécution des groupes vulnérables, y compris les pratiquants de Falun Dafa et même les avocats des droits humains.

Grace Geng, la fille de Gao Zisheng, tient une copie du nouveau livre de Gao lors de la publication officielle du livre, à Hong Kong, le 16 juin 2016. (Stone Poon / Epoch Times)

S’adressant à Epoch Times , elle dit : « Pour lui, pour ce qu’il pense être juste, il est prêt à en supporter les conséquences. Je pense que ce qui est important, c’est de ne pas avoir peur. Si c’est juste, si c’est quelque chose de juste, il faut persévérer et aller au bout.»

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