Nantes : il menace le personnel de l’hôpital de « faire mieux que Mohammed Merah et le Bataclan » et promet de mourir « en martyr »

Par Paul Tourège
9 décembre 2019 14:27 Mis à jour: 9 décembre 2019 14:27

Bien connu de la justice avec pas moins de trente-deux condamnations à son actif avant son procès, le suspect comparaissait cette fois-ci pour des menaces de mort à l’encontre d’agents du CHU de Nantes.

Les faits remontent au 19 octobre. Ce jour-là, un homme âgé de 36 ans et résidant à Orléans (Loiret) se rend à Nantes à la recherche de son ancien beau-frère.

Il ne parvient finalement pas à retrouver la trace de l’homme qu’il était venu chercher et décide de rentrer à Orléans sans pouvoir toutefois prendre son train.

Il erre ensuite jusqu’au CHU de Nantes où il passera la nuit. Le lendemain, au petit matin, une querelle éclate avec les vigiles du centre hospitalier qui l’empêchent de fumer dans le hall de l’établissement et lui demandent de quitter les lieux.

Furieux, le trentenaire menace l’un d’entre eux : « Toi, je vais te couper la tête pour jouer au ballon ! »

Appréhendé par les forces de l’ordre, il est placé en garde à vue au commissariat Waldeck-Rousseau.

Une fois dans les locaux de la police, il promet de mourir « en martyr » et réitère ses menaces : « Dès que je sors, je vais direct à l’hôpital, on va tous vous tuer, mécréants que vous êtes, bande de fils de putes ! »

« Je vais faire mieux que Mohammed Merah et le Bataclan », ajoute-t-il ensuite en mimant l’usage d’une Kalachnikov.

« J’avais dit que c’était la dèche, et ils ont cru que j’étais de Daech »

Jugé par le tribunal correctionnel de Nantes le 28 novembre dernier dans le cadre d’une procédure en comparution immédiate, le prévenu a commencé par expliquer aux magistrats qu’il était venu dans la cité des Ducs de Bretagne pour « assassiner » son ancien beau-frère, à qui il reprochait d’avoir « séquestré » et violenté sa sœur.

« Je suis musulman, mais je passe mon temps à boire de la Heineken, à fumer du shit et à forniquer avec les filles », a ensuite expliqué l’accusé.

« Les médecins, ils sont gentils, délicats et ils sauvent des vies… Pourquoi voulez-vous que je les agresse ? »

« Moi, la France je l’aime, c’est elle qui m’a nourri avec les Restos du cœur, le RSA et la MDPH [Maison départementale des personnes handicapées] », poursuit le prévenu.

Bien connu de la justice, il présente un lourd casier judiciaire avec pas moins de trente-deux condamnations à son actif. L’avant-dernière, qui remonte au mois d’octobre 2018, concerne des faits d’apologie du terrorisme.

Interrogé pendant l’audience sur cette mention à son casier judiciaire qui lui avait valu une peine de trois mois de prison ferme, le prévenu a tenté de se justifier tant bien que mal : « J’avais dit que c’était la dèche, et ils ont cru que j’étais de Daech. »

« Je rends hommage aux victimes du Bataclan et à toutes les victimes du monde… Le terrorisme, j’ai horreur de ça : moi, les terroristes, je leur règle leur compte à moi tout seul », a-t-il affirmé face aux juges.

Une peine inférieure aux réquisitions du procureur

Selon actu.fr, l’accusé, qui serait atteint de « troubles du spectre schizophrénique », a déjà fait l’objet de plusieurs hospitalisations d’office à la demande des services de l’État à Orléans, Tours (Indre-et-Loire) ou Montbert (Loire-Atlantique).

S’il a refusé de se soumettre à l’expertise psychiatrique requise par le tribunal correctionnel de Nantes lors d’un premier renvoi de l’affaire, le dernier médecin qui l’a examiné il y a deux ans et demi l’avait à l’époque déclaré « curable ».

À l’issue de son procès, l’accusé a finalement été reconnu coupable du chef de « menaces de mort aggravées ».

S’appuyant sur le fait qu’une apologie consistait selon elle à « essayer d’attraire des gens à sa cause », son avocate a toutefois obtenu la relaxe du chef « d’apologie publique d’un acte de terrorisme ».

« En l’occurrence, on était face à des agents du CHU de Nantes, je ne suis pas sûre que c’était pour les convertir », a plaidé Me Anna Miralles.

Le prévenu a été condamné à une peine de quatre mois de prison ferme avec maintien en détention. Un verdict en deçà des réquisitions du procureur de la République qui avait réclamé douze mois de prison ferme et la révocation de sursis liés à des condamnations antérieures.

Il devra également verser 800 euros (400 euros de dommages et intérêts et 400 euros au titre de ses frais de justice) à l’agent de sécurité du CHU de Nantes à qui il avait menacé de couper la tête.

Quant au CHU de Nantes qui s’était porté partie civile, l’accusé a été condamné à lui verser 1 euro symbolique au titre du préjudice moral, 181 euros au titre du préjudice matériel et 400 euros pour ses frais de justice.

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