Nantes : un magasin Lidl refuse de laisser entrer une jeune femme handicapée à cause de son chien d’assistance

Par Paul Tourège
17 septembre 2020 17:08 Mis à jour: 17 septembre 2020 17:11

Une jeune femme de 22 ans souffrant d’épilepsie et reconnue handicapée à 75 % s’est vu refuser l’accès à un supermarché Lidl par un vigile avant qu’un responsable ne finisse par l’autoriser du bout des lèvres à faire ses courses.

Les faits se sont déroulés le vendredi 11 septembre dans un magasin de l’enseigne Lidl établi route de Clisson, à Nantes (Loire-Atlantique). Ce jour-là, Liël, une Vendéenne de 22 ans de passage dans la région, pénètre dans le supermarché pour faire quelques emplettes.

La jeune femme, qui souffre d’épilepsie depuis 2018 et est reconnue comme personne handicapée à 75 %, se trouve avec sa compagne et son chien d’assistance Owen, un Beauceron capable de déceler les signes annonciateurs d’une crise épileptique plusieurs minutes avant que celle-ci n’arrive.

« Il me sauve la vie tout les jours en alertant mes crises pour m’éviter de chuter et accessoirement de me tuer », explique Liël sur Twitter.

Au bout de quelques mètres, un agent de sécurité s’approche et exige que le chien quitte immédiatement le supermarché. La jeune femme sort alors les papiers qui justifient le statut particulier de son animal ainsi que son propre handicap et tente d’expliquer la situation au vigile.

« Je lui dis que les chiens d’assistance et les chiens guides ont les mêmes droit. Il me dit que non, que la loi c’est que les chiens guides et que les autres c’est dehors. Je lui mets les cartes de mon chien sous les yeux, il refuse de les lire », poursuit la Vendéenne.

« Il continue inlassablement en essayant de me faire peur, de me dire de sortir. Je lui dis d’appeler la police dans ce cas. Il rigole en me prenant de haut, et me dit qu’il va chercher son responsable (qui regardait la scène, juste à côté, sans intervenir) », ajoute-t-elle.

Le responsable en question finit par engager le dialogue avec la propriétaire d’Owen et commence par prendre la défense de l’agent de sécurité, soulignant qu’il « ne fait que son travail en respectant les normes d’hygiène sanitaire », raconte Liël.

Après un échange assez vif, le responsable accepte finalement de laisser la jeune femme et son chien faire leurs courses dans le supermarché.

« Son agent de sécurité nous suivra comme des voleurs dans le magasin », insiste toutefois la maîtresse d’Owen.

L’enseigne présente ses excuses

De retour dans son véhicule stationné sur le parking du supermarché, Liël, éprouvée par l’incident, fait une crise d’épilepsie. Si la jeune femme dispose bien d’un traitement contre l’épilepsie, celui-ci n’a toutefois que peu d’effets sur son organisme et elle est régulièrement sujette à des crises.

Choquée par sa mésaventure, elle a décidé d’interpeller l’enseigne sur les réseaux sociaux le lundi 14 septembre : « La discrimination envers les personnes handicapées, et encore plus celles possédant un chien d’assistance, a encore de beaux jours devant elle apparemment, n’est-ce pas Lidl ? »

Un représentant de l’enseigne de grande distribution a répondu à la jeune femme via le compte Twitter de Lidl, lui présentant des excuses et affirmant « être navré de la situation décrite ».

« Nous accordons à ces informations tout le sérieux nécessaire et nous allons mener des investigations », précise-t-il.

Interrogée par Le Huffington Post, la jeune femme a indiqué que la responsable du service clients de Lidl France l’avait appelée.

« Elle m’a présenté ses excuses à l’oral. Elle m’a affirmé que le directeur du magasin avait convoqué l’agent de sécurité et le responsable présent ce jour-là. Tous deux auraient admis leur erreur. Le directeur aurait aussi convoqué tout le personnel du magasin pour faire un rappel des lois sur les chiens d’assistance. Je ne sais pas si tout cela est vrai, mais si c’est le cas, ça va dans le bon sens », rapporte Liël.

Jointe par la rédaction d’Epoch Times, la jeune Vendéenne, précise que la directrice adjointe du Lidl où les faits se sont déroulés s’est procuré son adresse Facebook et a entamé une conversation avec elle « il y a quelques jours ».

Selon la jeune femme, la directrice du supermarché nantais lui aurait confié avoir déjà eu « de gros problèmes » avec le vigile concerné par le passé.

Elle lui a assuré que les équipes du magasin feraient l’objet d’une nouvelle formation afin de les sensibiliser au droit d’accès des chiens d’assistance. Elle a également demandé à Liël de la prévenir si elle passait de nouveau dans la région afin « qu’elle puisse s’excuser en personne ».

Sensibiliser l’opinion aux formes invisibles de handicap  

La maîtresse d’Owen souhaiterait également sensibiliser l’opinion aux différentes formes de handicap qui ne sont pas nécessairement visibles. C’est la raison pour laquelle elle a d’ailleurs tenu à rendre compte de l’incident dont elle a fait l’objet sur les réseaux sociaux.

« C’est un handicap invisible et j’aimerais que les gens comprennent que ce n’est pas parce qu’il est invisible que je ne suis pas handicapée », souligne-t-elle dans les colonnes de Ouest-France.

« Beaucoup de gens pensent que les chiens sont uniquement pour les aveugles ou pour les personnes en fauteuil. Mais il existe des chiens d’assistance pour les autistes, et tout autre handicap », conclut Liël.

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