Négociations commerciales avancées: des baisses de prix possibles si les industriels jouent le jeu, assure Intermarché

Par Epoch Times avec AFP
20 octobre 2023 13:55 Mis à jour: 20 octobre 2023 14:04

La grande distribution « peut obtenir des baisses » de prix dans les négociations commerciales avec ses fournisseurs agro-industriels si ceux-ci jouent le jeu, a assuré vendredi à l’AFP le patron des Mousquetaires-Intermarché Thierry Cotillard.

« On peut obtenir des baisses et le consommateur les verra six semaines avant la date prévue », a déclaré à l’AFP le patron du troisième acteur de la grande distribution alimentaire, derrière E.Leclerc et Carrefour.

Un projet de loi du gouvernement prévoit d’avancer le calendrier des négociations commerciales entre supermarchés et industriels, mais rencontre le scepticisme de nombreux acteurs. « Ayant des usines », ce qui est une spécificité des Mousquetaires-Intermarché dans le paysage de la distribution, « je sais que sur certains marchés, on peut obtenir de la déflation », a-t-il assuré, évoquant notamment le blé et le colza.

Il estime en outre qu’il y a eu lors des négociations 2022 « une spéculation sur les prix de l’énergie » car les industriels ne savaient pas jusqu’à quel point ils allaient grimper. Or depuis « les coûts du fret et du transport ont baissé, de même que les emballages ». « On a espoir que les baisses soient possibles », a-t-il martelé, tout en reconnaissant que ces ambitions risquent de « se heurter aux grandes marques qui ne veulent pas répercuter les baisses ».

« De premiers tarifs en inflation de l’ordre de 10% »

À l’instar de Michel-Édouard Leclerc, le représentant de E.Leclerc qui a indiqué que ses fournisseurs débutaient la négociation avec des demandes de hausses, Thierry Cotillard évoque « de premiers tarifs en inflation de l’ordre de 10% ».

« Les industriels doivent prendre leurs responsabilités, proposer des tarifs raisonnables et dans certains cas en baisse, et on leur demande un maximum de transparence (dans la composition des tarifs, ndlr) car on n’a que 45 jours pour négocier ».

Les négociations commerciales annuelles ont lieu chaque année pour fixer les conditions (prix d’achat, place en rayon, calendrier promotionnel…) auxquelles les supermarchés vont s’approvisionner toute l’année auprès de leurs fournisseurs agro-industriels.

Ces discussions se concluent habituellement le 1er mars, mais le gouvernement a décidé de les avancer de quelques semaines en espérant permettre de répercuter plus vite dans les prix en magasin les baisses du coût de certaines matières premières.

Dates butoir reculées

La commission des Affaires économiques du Sénat, qui examinait mercredi le projet de loi, a reculé la date butoir au 15 janvier pour les entreprises dont le chiffre d’affaires annuel est inférieur à 350 millions d’euros et au 31 janvier pour les autres.

Objectif affiché : permettre aux PME et ETI de bénéficier d’un « délai réaliste de négociations », a expliqué le Sénat. L’examen du projet de loi doit commencer en séance publique au Sénat le 26 octobre.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.